La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Liliom... Télescopage de l'humour et de la violence pour une fable aux frontières du fantastique - 17/06/2015

La mise en scène de Jean Bellorini, associant musique et chants, donne l'impression d'une unité presque religieuse à la pièce de Ferenc Molnár où la violence, dans une histoire mêlant réel et fantastique, en est l'ossature. La scène laisse apparaître une aire de jeu où trois auto-tamponneuses sont situées. Côté jardin, une harpiste, un pianiste, un batteur et un trompettiste apportent la touche...  

Salvador Dali, l'éternel second de l'Art qui voulait être premier... - 15/06/2015

Catalan irrationnel, génie autoproclamé, Salvador Dalí alias Avida Dollars (1904- 1989) a fait le show sa vie durant. Porté comme bête de foire autoréalisatrice par les médias, il était son propre histrion. En génie bouillant de créativité, il installe son image comme une publicité de l'artiste vibrionnant et inclassable... Une icône qui, dans la démesure, dénie tout statut d'artiste hors...  

Dans la savane exquise... De jeunes précieuses se perdent... au son d'un vieux rock 'n' roll ! - 16/06/2015

La Cie La Sanavaskise créa en 2010 une version très rock 'n' roll et éminemment rafraîchissante des "Précieuses Ridicules" de Molière. Après quelques années de tournées et quelques nouvelles créations sur les sentiers de l'exquise savane, la Cie revient passer l'été sur la scène du Lucernaire où elle connut ses premiers succès. Cette farce que Molière écrivit et représenta en 1659 (son premier...  

"Oliver Twist"... Associant théâtre, chant et marionnette, une comédie musicale allègre et festive - 09/06/2015

Oliver - dit - Twist, orphelin malmené qu'un méchant voudrait tordre et pervertir, faire chuter du mauvais côté de la vie, du mauvais côté de la ville. Londres, monstrueuse dans ces bas-fonds de misère, dont les divers faits criés par les vendeurs de journaux alimentent un roman du crime propre à sa croissance... Oliver se tord, survit dans une bande d'enfants voleurs destinés à la potence, se...  

"1 heure 23’ 14’’ et 7 centièmes" : une leçon d’intense plaisir - 14/01/2016

Toujours sur une corde raide, Jacques Gamblin réussit à réunir encore une fois deux entités antinomiques, deux arts paradoxaux : la danse et le théâtre. Paradoxaux, car en danse, le sens vient après ; au théâtre, on cherche l’histoire avant tout le reste. Entre un Bastien Lefèvre confiant que le...  

"1 heure 23’ 14’’ et 7 centièmes" : une leçon d’intense plaisir (+ Interview de Jacques Gamblin) - 16/02/2018

Jusqu'à présent, nous en avons très peu parlé. Et pourtant, c’est un comédien qu’on aime particulièrement. Rares d’ailleurs ceux qui ne s’inclinent pas devant son talent d'auteur et d'acteur. Certainement parce qu’au cinéma comme au théâtre, Jacques Gamblin est là où on ne l’attend pas. Avec son dernier spectacle qu’il écrit, co-dirige, joue et co-produit (rien que ça !), c’est dans une salle de...  

Une plongée en névrose d'une famille française, entre comédie et drame social - 05/06/2015

Toutes les familles étouffent sous un secret de famille que chacun subodore et dont les effets sont dévastateurs… Ainsi la pièce de Julie Aminthe, intitulée "Une famille aimante mérite de faire un vrai repas", décrit la vie quotidienne chez les Lemorand. Et c'est gratiné. Égratigné. C'est que depuis que la sœur ainée, au destin bien mystérieux, a quitté le nid familial et ne donne plus signe de...  

Le théâtre de Calderón… espace de représentation… à perpétuité moderne et contemporain - 26/05/2015

L'homme est accroupi au fond de sa grotte, ensauvagé par un long séjour. Il se nomme Sigismond. Lorsque, par le plus grand des hasards, il se retrouve libéré de la geôle où son père le roi Basile l'avait plongé, il reproduit à la cour la tyrannie qu'il avait subie dans sa tour… Et se retrouve, derechef, emprisonné, encore tout ébahi de ses épreuves. Un doute, un doute sur son existence,...  

Apparaît, dans une parade discrète, la virtuosité de funambule d'Aurélia Thierrée - 13/05/2015

La scène de théâtre vue par Victoria Thierrée-Chaplin est un bonheur pour régisseur fou et une source d'enchantement pour le spectateur. Boîtes d'escamotages qui engloutissent les acteurs, accessoires qui se perdent et réapparaissent inopinément, maisons de toiles peintes sur châssis se mouvant, appelés, reculés, par des chariots invisibles mais qui brinquebalent (quelque peu) et ouvrent ou...  

"The Servant"… Complètement barré ce Barrett ! - 12/05/2015

La mise en scène de Thierry Harcourt apporte, à la pièce de Robin Maugham, une pertinence et une justesse nouvelles dans les rapports si particuliers entre un propriétaire et son domestique, servis avec beaucoup de vitalité par Maxime d'Aboville et son interprétation dense et inquiétante de toute beauté. Étrange personnage que celui de Barrett (Maxime d'Aboville), domestique engagé par Tony...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024