La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Journal d'un corps" Mémoires d'outre-corps, là où l'homme prend racine… - 25/04/2023

Alors qu'une litanie de dates, scandant les âges de l'existence d'un homme passé le plus naturellement du monde de vie à trépas, s'affichent sur un panneau médian, l'acteur - Jean-Marie Broucaret, lui au mieux de sa forme - parcourt avec envie ce marathon à haute intensité romanesque. Adapter à la scène l'œuvre éponyme de Daniel Pennac (quelque quatre cents pages) n'est en effet pas mince...  

"Les indigènes de Maria Blut" à Vienne : un spectacle "grotesque" d'un village religieux devenu terrain propice du nazisme - 23/04/2023

Lucia Bihler revient à Vienne avec une adaptation théâtrale du roman oublié de Maria Lazar, "Les indigènes de Maria Blut". La simplicité significative s'unit au jeu de masques pour montrer la transformation d'un petit village religieux qui mélange progressivement la foi et le nazisme. Les membres de la troupe du Burgtheater, Stefanie Dvorak, Lili Winderlich, Philipp Hauss, Jonas Hackmann et...  

"MADAM, l'Intégrale" Carnet de voyage en six épisodes d'une artiste - 21/04/2023

"MADAM (Manuel d'Auto-Défense À Méditer)" est un vaste projet qu'Hélène Soulié réalise depuis plus de cinq ans. Un projet qui lui a demandé de parcourir la France et au-delà pour rechercher des témoignages, interroger les mal-êtres et les revendications, découvrir des portraits étonnants. Aujourd'hui, ce sont six spectacles pour lesquels elle a convoqué des castings prestigieux. À commencer par...  

"Théorème/Je me sens un cœur à aimer toute la terre", d'après Pasolini et Molière - 20/04/2023

"Théorème/Je me sens un cœur à aimer toute la terre" s'inspire profondément du film et du roman que Pasolini produisit dans les années soixante et, anecdotiquement, du Dom Juan de Molière. Ce sont deux œuvres de référence qui, chacune à leur époque, ont suscité scandale, indignation, condamnation de la morale, de la société bien-pensante, et surtout du clergé. Elles ont en commun une mise en...  

"Katharsis” de Dead Centre à Vienne dissèque le racisme en passant par l'anatomie et Antigone - 14/04/2023

Le duo Dead Centre revient avec leur troisième mise en scène à Vienne, cette fois-ci d'après un fragment du recueil "Les pérégrins" d'Olga Tokarczuk sur Joséphine Soliman (Safira Robens) qui se bat pour enterrer son père Angelo Soliman. L'enquête sur le cadavre du premier homme noir devenu un réputé dans la cour des Liechtenstein et de la franc-maçonnerie à Vienne s'ouvre à de nouvelles...  

"La Part des Anges" Ressasser : palindrome obsédant à la recherche du temps perdu… - 12/04/2023

Que reste-t-il en nous de notre passé lorsque nos vies minuscules s'emploient à la recherche du temps perdu dont nous sommes héritiers ? Traces mnésiques aussi vivaces que recomposées par un présent en quête de vérités, bribes de ce qui n'est plus, n'a peut-être jamais été, s'invitent pour trouer le présent de la représentation. Ainsi prend naissance un fantastique dialogue in vivo porté par des...  

"L'Avare" L'approche "fraîche" et moderne d'un classique très codifié par Olivier Lopez - 11/04/2023

"L'Avare" est ce grand classique français que Molière a écrit pour dénoncer l'un des vices de l'humain : l'avarice. Un vice qui devient, sous l'œil aigu de la comédie, un état obsessionnel, une monomanie totale, un excès démesuré que développe le comique du personnage phare de la pièce : Harpagon. Mais cette folie est également subie par tout l'entourage du personnage et tous ceux qui sont en son...  

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" L'œuvre intemporelle de Balzac rendue palpitante par la grâce de Catherine Aymerie - 11/04/2023

La nouvelle de Balzac, "Le Chef-d'œuvre Inconnu", met en scène trois peintres qui représentent trois générations, comme un échantillon de l'espèce humaine. Il y a Nicolas Poussin dans sa prime jeunesse, et puis Porbus, peintre ayant atteint sa pleine maturité et le faîte de son art, et enfin un vieillard dégarni, l'œil mat, courbé, que l'auteur a nommé Frenhofer. C'est à travers l'œil innocent et...  

"House"… à demeure ! - 10/04/2023

Ayant réalisé une trilogie cinématographique documentaire en 1980, 1997 et 2005, Amos Gitaï la met aujourd'hui en scène au Théâtre La Colline. Le thème est l'expropriation d'une maison d'un Palestinien par un Israélien. Dans ce face-à-face d'une pratique colonisatrice qui a encore cours actuellement, le réalisateur projette un regard croisé, lucide et critique d'une situation où la perception des...  

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne - 06/03/2024

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres...  
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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023