La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Ivanov"... Un Tchékhov émouvant, entre tristesse, joie et ivresse ! - 15/10/2015

Luc Bondy propose, dans une scénographie aérée composée de larges espaces donnant à la fois un sentiment de plénitude et de perdition, une mise en scène où les comédiens incarnent avec talent des personnages frappés par leur environnement familial et politique. Ivanov, d'un point de vue patronymique, c'est un peu Dupond ou Durand, avec tout le respect que nous avons pour ce patronyme*, chez les...  

Un Harpagon aux bords d'un Accident Vasculaire Cérébral silencieux et fatidique - 13/10/2015

Point de ladrerie ostentatoire, point de vêtements râpés, point de rétrécissement arthrosique du geste. Cet avare-là, qui ne nourrit pas ses chevaux et décide d'épouser la fiancée de son fils, cet Harpagon vu par Jean-Louis Martinelli, et endossé par Jacques Weber, est certes débraillé, sans goût particulier pour son image mais il est puissant et se déploie à la fois en majesté et en violence...  

● AVIGNON OFF 2016 ● Un dîner… entre éléments d'intrigues imposés (par le spectateur) et improvisation maîtrisée - 08/10/2015

Cinq comédiens et un DJ sont réunis pour affronter les hasards d'un Dîner… dont, soir après soir, le public peut mesurer les variations scéniques à l'infini. Un dispositif unique pour un même thème… "Le Dîner", proposé par le Collectif Jacquerie, repose sur le vieux système du canevas et de l'improvisation. Et miracle, le collectif, tout en multipliant à plaisir les contraintes, se joue de tous...  

"La Demande d'emploi"… Employons à employer ! - 05/10/2015

Vinaver nous plonge dans le monde de l'entreprise où la frontière entre vie professionnelle et vie privée est ténue. Les comédiens s'inscrivent tout en vitalité et hardiesse imaginative dans la mise en scène de René Loyon où la scénographie marie le monde domestique et celui de l'entreprise. L'entretien d'embauche, voilà la situation que bon nombre d'entre nous, comme l'auteur de cette critique,...  

"Les voisins"… Ne pas ne pas déranger ! - 28/09/2015

Dans une subtile mise en scène de Marc Paquien où la gestuelle des acteurs rythme le jeu, Vinaver nous invite à explorer les relations de voisinage qui oscillent entre amour, amitié, colère et repli sur soi. Des voisins, sauf à habiter sur une dune ou à jouer le troglodyte dans une caverne fermée à double tour, il est difficile de ne pas faire avec. Côtoyés assurément, aimés parfois, engueulés...  

Le charme discret (et réjouissant) de l'effet marionnettique… à Charleville-Mézières - 25/09/2015

La ville de Charleville-Mézières, tous les deux ans, est un formidable théâtre où se rencontrent les multiples et agiles avatars de Polichinelles et autres marionnettes. Cela est réjouissant, nourrit l'imaginaire. La Revue du Spectacle a vu un petit échantillonnage et peut témoigner qu'un haut degré de création artistique est en œuvre et que l'effet marionnettique n'a rien perdu de son charme ni...  

"Le Réformateur" : Une réflexion terrifiante sur la nature humaine, à la fois drôle et dramatique - 16/09/2015

Reclus du monde qu'il exècre, rivé à son fauteuil Voltaire, dernier refuge devant l'incompréhension qui l'assaille, en danger d'hypocondrie, l'homme qui a rédigé le "traité de réforme du monde", "le réformateur" vit au rythme monotone d'un quotidien toujours identique. Et dans l'usage des heures, il tisse à voix haute comme un filet à remonter à la surface les humiliations qu'il a subies. Il...  

Xavier Gallais, comédien non apprivoisé (2e partie - Fin) - 12/09/2015

Deuxième partie de notre entretien avec Xavier Gallais qui incarne, jusqu’au 25 septembre au Lucernaire, le narrateur-personnage de "Faim", dans un spectacle adapté du roman de Knut Hamsun. Le comédien nous confie son désir d’ouvrir de nouveaux horizons dans sa relation avec le spectateur. Quand je vous ai vu lors de la première, le 26 août, deux mots se sont imposés à moi : intelligence avec le...  

"Les Géants de la montagne" : à la lisière de la réalité et de l'imaginaire, du représentable et de l'indicible - 11/09/2015

C'est une villa perdue dans la montagne dans laquelle de pauvres gens et fragiles… guignards… poissards… quasi-spectres… peuvent voir se réaliser toutes leurs imaginations maladives grâce à la magie, qui règne en ces lieux, dirigée par Cotrone qui sait faire des étincelles et autres coups de théâtre. Attentif, il accompagne ce petit monde en les protégeant des regards. Arrive une troupe de...  

Xavier Gallais, comédien non apprivoisé (1ère partie) - 09/09/2015

Jusqu'au 25 septembre, au Lucernaire, le comédien incarne le narrateur-personnage de "Faim" dans un spectacle adapté du roman paru en 1890 du norvégien Knut Hamsun. Le récit, en partie autobiographique, du Prix Nobel de littérature explore la conscience et les stigmates physiques d'un jeune écrivain tenaillé par la faim, errant dans une ville, Kristania. Nous avons rencontré Xavier Gallais. Avec...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024