La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Une femme (drôlement !) seule au Guichet Montparnasse - 23/04/2011

Aujourd’hui Dario Fo est partout. Ce dramaturge italien est même entré au répertoire de la Comédie Française (depuis 2010)… C’est tout dire ! Et quand l’éclectique Bernard Pisani quitte Anouilh ou ses chaussons de danse pour la mise en scène d’"Une femme seule" au Guichet Montparnasse, le résultat est détonant… de rire ! Qui est Bernard Pisani ? Un danseur étoilé, un chanteur d’opéra, un...  

Témoignages et moments forts pendant les Molière... - 22/04/2011

Quelques interviews audio, agrémentées de petites confidences des primés. Confusions et brouhaha, mais petites perles interceptées à la volée… À commencer par Zabou Breitman qui sortait tout juste de la représentation Jeux de scène de Victor Haïm. À ce moment-là, Lea et Zabou portaient toutes les deux leur perruque de la représentation. L’une jouait Gertrude, la metteuse en scène, l’autre...  

À vouloir trop bien faire... - 17/02/2011

"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée"... "On ne saurait pensait à tout"... Le premier proverbe incite au choix. Indéniablement, Frédérique Plain aurait dû faire le sien... Entre la production d'un spectacle se hissant au niveau d'une simple mais honorable troupe de théâtre amateur ou celui, plus ambitieux, d'une réalisation rigoureuse et exigeante, pour aller au bout de son projet et...  

Marivaux et Lazarini font-ils bon ménage ? - 16/04/2011

La metteuse en scène, comédienne, traductrice et co-directrice du Théâtre Artistic Athévains, Anne-Marie Lazarini, se lance dans le marivaudage. Avec « les Serments indiscrets », elle signe une mise en scène aux allures très puristes. On se croirait dans une miniature de Fragonard… enfin presque ! Marivaux ou l’art de la contradiction : Lucile refuse d’épouser Damis. Fierté de bonne femme d’un...  

C'est swing, c'est binaire... c'est le rock'n roll de Molière ! - 20/06/2012

[Reprise.] Il fallait l'impétuosité et la folie créatrice d'une jeune compagnie pour se lancer dans une adaptation "rock'n roll" d'une comédie de Molière. Tant de metteurs en scène* se sont risqués à transposer les grands classiques sans toujours rencontrer la réussite que l'initiative de la toute jeune Cie La Savaneskise de proposer cette version rock des "Précieuses ridicules" paraissait encore...  

Quand la voix se fait l'écho de l'âme... - 05/04/2011

Quand la parole devient, mot après mot, maux après maux, le subtil sculpteur du labyrinthe des non-dits, des absences, du manque... et des espérances, de celles qui forment la trame de nos rêves, qui bâtissent peu à peu nos vies, nous faisant avancer... "Aimez-vous la nuit ?", une question leitmotiv, fil conducteur... portant "sombre" mais vite désamorcée par la rengaine chantée avec légèreté par...  

Sur un air de jazz, la java des cœurs amoureux... - 30/03/2011

[Reprise] Pour sûr, en 1722, le jazz n'était pas là... mais la java oui ! La java des cœurs amoureux, ceux qui se dévoilent et ceux qui se voilent, d'où naissent les passions qui se disent ou celles encore indécises que l'on voudrait taire... C'est là toute "La Surprise de l'Amour" ! Aude Macé et la Cie le Fil a Tissé ne s'y sont pas trompées en s'emparant, avec une jubilation toute jazzy, du...  

Juste une envie de pôle Sud... sur le bout de la langue - 08/04/2011

Désœuvrée, paumée, désabusée, sans travail, génération sacrifiée en quête de sens, d'imaginaire, d'une nouvelle vie à rêver... c'était dans les années quatre-vingt en Allemagne, mais cela pourrait être aujourd'hui, comme cela était à la même époque en France. De ce mal-être naît la recherche, le refuge de l'enfance... ou plutôt la conquête, de celle qui ressemble à l'aventure du pôle Sud... à la...  
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À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024