La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Quand les maux des mots sont les maux du monde - 30/09/2011

[Reprise] Au théâtre, le spectateur retrouve (ou découvre) les héroïnes des chroniques "Déshabillez mots" diffusées sur France Inter de 2008 à 2010 : Flor Lurienne et Léonore Chaix. Toutes deux auteures et interprètes partagent un sens de l’observation aigu et un goût immodéré pour le langage. Leur présence sur scène, assurément, égale leurs sensuelles et sensationnalistes voix de radio. Dans une...  

Sur le mince fil de l'errance anorexique... l'espoir joue l'équilibriste - 29/09/2011

Seul en scène, Annabelle M est dans sa cuisine, heureuse. De ce bonheur radieux issu de ces combats gagnés, de ceux dont on sort rarement victorieux, mais dont, plutôt, habituellement on meurt. Ce combat victorieux ? Contre l'anorexie mentale, cette maladie qui barre si souvent l'adolescence d'un maigre trait définitif. Mais, elle, Annabelle M, s'en est sorti... elle nous raconte, et nous parle...  

Quand la voix se fait l'écho de l'âme... - 28/09/2011

[Reprise et tournée] Quand la parole devient, mot après mot, maux après maux, le subtil sculpteur du labyrinthe des non-dits, des absences, du manque... et des espérances, de celles qui forment la trame de nos rêves, qui bâtissent peu à peu nos vies, nous faisant avancer... "Aimez-vous la nuit ?", une question leitmotiv, fil conducteur... portant "sombre" mais vite désamorcée par la rengaine...  

Les mots du peintre comme empreinte, comme parfum - 26/09/2011

Jean O’Cottrell, qui crée "Van Gogh, autoportrait", est un comédien qui sait raconter. À sa manière. Dans une forme de distance chaleureuse avec les mots, il dit Van Gogh ; et le spectateur, avec bonheur, rencontre le peintre qui converse, en toute liberté, franchise et affection, avec son frère. Le comédien délivre des signes discrets pour fixer le cadre. Pour lui, une barbe taillée un peu...  

"On peut tout fuir, sauf sa conscience", Zweig - 24/09/2011

Le titre de la pièce joue sur le double sens du mot collaboration. Au sens premier, la collaboration professionnelle et amicale de deux hommes qui combinent leur talent d’écrivain et de compositeur pour créer un opéra-bouffe, La Femme silencieuse. Mais aussi, en arrière-plan, le sens nouveau dont...  

Le roi Lear... spectacle pour acteur seul... Quand le récit devient légende ! - 20/09/2011

C’était à Charleville-Mézières un des nombreux bijoux théâtraux à découvrir et, pour le spectateur, rendu attentif aux seuls gestes et à l’intonation (le spectacle est en langue turkmène), un des plus puissants "Lear" auquel il lui ait été donné d’assister. C’est en premier regard un comédien qui entre : un comédien ambulant en cote de maille de coton qui lui sert à la fois de haillons ou...  

N°4 : Les bons conseils de Mickaël Duplessis. - 12/09/2011

Les reprises… Dans le théâtre privé, les années se suivent et se ressemblent un peu : grosses comédies et grosses têtes d’affiches. Voilà certaines reprises dont on se passerait bien… Celle de La Vérité au Théâtre Montparnasse, par exemple, dont son auteur Florian Zeller a été porté aux nues comme...  

François Bourcier, oriflamme dans le vent - 25/08/2011

Connaissez-vous François Bourcier ? Comédien génial et metteur en scène magistral, il n’a pas attendu Stéphane Hessel pour s’indigner et se servir de son art pour secouer les consciences et réveiller les valeurs humaines assoupies. Formé à la Rue Blanche puis au Conservatoire National, ancien de la Comédie Française, François Bourcier a réalisé une trentaine de mises en scène et il est professeur...  

Festival d'Aurillac 2011 : apocalypse sur air badin - 23/08/2011

D'un côté, clowns et bateleurs en tous genres ; de l'autre, sobriété un peu empesée et discours sur la fin du monde, sur sa décadence. Radicale, cette opposition caractérise les spectacles proposés en cette année 2011 au festival d'Aurillac. Au risque du non-sens. Heureusement, quelques exceptions viennent atténuer la déception. Déambulations insolites, spectacles à tous les coins de rue et foule...  

Jongleurs de mots, jongleur de balles, de la diva au gymnaste, il n'y a qu'un bond - 12/08/2011

Magie des mots, magie des images, magie des corps, magie de la visualisation numérique, le "Cabaret Spectral" créé par Pierre Guillois donne une nouvelle dimension stellaire et féérique au Théâtre du Peuple de Bussang. L'utopie artistique voulu par Maurice Pottecher entre dans l'ère numérique du XXIe siècle avec une grâce chorégraphique et verbale intemporelle. De cabaret, il est bien évidemment...  
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À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024