La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Avignon Off 2012 : Management par une terreur froide... Ou le diktat de la productivité et du marketing - 30/04/2012

Dans l’entreprise familiale décrite par Michel Vinaver dans "Les Travaux et les Jours", le service après-vente n’a pas beaucoup d’activité car le produit phare, le moulin à café, est simple fiable et de qualité. Le petit service après-vente dans son quotidien parait donc un peu désœuvré… C’est un microcosme humain à dominante féminine vivant sur lui-même, installé dans la très longue durée et...  

Pouic-Pouic, le gallinacé au beau costume... mais pas forcément bien ajusté ! - 27/04/2012

Léonard Monestier, homme d’affaires avisé, cherche à se débarrasser d’une concession pétrolière sans valeur que son épouse, Jacqueline, a achetée à un escroc. Il jette alors son dévolu sur Antoine Brévin, un milliardaire courtisant sa fille Patricia, qui pourrait être le parfait pigeon… Eh bien, je suis sorti plutôt circonspect des Bouffes Parisiens avec, à l’esprit, plus de négatif que de...  

Les Onze Mille Verges, conte merveilleux et licencieux... à bien des égards moral ! - 20/04/2012

Écrit en 1907 (alors qu'il a 27 ans), publié en 1970 (par Régine Desforges), présenté pour la première fois sur scène en 2012 par Godefroy Ségal, le texte de Guillaume Apollinaire, "Les Onze Mille Verges", a une réputation sulfureuse. Il est vrai que le récit de la vie sexuelle du prince roumain Vibescu est sans équivoque. Le vocabulaire tout autant (vous avez dit vit baise cul ?). "Les Onze...  

Gainsbourg entre dans la danse avec la compagnie Octavio de la Roza - 05/04/2012

Repéré à dix-huit ans par Maurice Béjart, Octavio de la Roza, jeune danseur chorégraphe, vole aujourd'hui de ses propres ailes. En septembre 2011, il rend hommage pour la première fois à celui qu'il admire sans jamais avoir pu le rencontrer avec un ballet justement intitulé "Voulez-vous danser Gainsbourg ?". Après avoir séduit la critique au festival Off d'Avignon cette même année, la compagnie...  

Une grande clameur, comme une pulsation... un théâtre du réel - 02/04/2012

En 1992, la manufacture de tabacs de Pantin était dynamitée et, d’une certaine manière, avec elle partait en fumée tout une mythologie ouvrière qui anima la politique, la littérature et le cinéma. Dans "La Grande clameur", Jean-Louis Heckel décrit la journée particulière d’un ouvrier retraité de 68 ans, François Colonge. C’est le jour de la démolition de cette ancienne usine, son usine de...  

Étrangeté comique de l’aliénation et de la vulnérabilité commune - 22/03/2012

Deux femmes, deux hommes. Un léger excès de théâtralité un peu mécanique signale de leur part un léger dérèglement comme un petit grain. Ils sont observés. Ils cherchent à nouer des liens à l’écart en s’installant à une table de jardin. Deux chaises. La sociabilité est offerte à qui s’assoit. La découverte de l’autre aussi. Leurs habits bon marché sont soignés. En apparence, ils sont gens...  

Un clown, sur le fil comme il se doit, au bord du sentiment tragique… - 17/03/2012

Gérard Noiriel et Marcel Bozonnet, président de la Société d’Histoire du Théâtre, évoquent la figure de Rafael Padilla alias Chocolat. Ce premier artiste de cirque noir apparaît et disparait à une période clé de l’histoire française. Entre la défaite de 1870 et la victoire de 1918. Avec, en arrière plan, l’affaire Dreyfus et l’exposition universelle de 1889, l’apparition du cinéma et de...  

Un ciel étoilé d’astéroïdes célibataires aux collisions improbables - 16/03/2012

Les Papotins ? Les papotins ne sont pas potins pour deux sous. L’art de la conversation, ce n’est pas par eux que ça se passe, ni pour eux. Eux, ils se taisent vite. Et quand ils parlent, c’est plutôt l’art du court-circuit qu’ils pratiquent : l’art de la question, de la question directe, récidivante. Sur scène, ils sont quatre. Quatre personnages ordinaires issus du journal Le Papotin* et que...  

Une comédie de l'erreur... Comme un conte de fées ! - 15/03/2012

Dans le roi Cymbeline, William Shakespeare raconte en deux mouvements la séparation de deux amants puis leur réunion. Il est banni. Elle lui reste fidèle. Il croit aux preuves de son infidélité. La pièce, dont l’action se situe lors d’une conquête de la Bretagne par un empire romain de fantaisie, est un tissu de péripéties brodées de traîtres, de marâtres, d’imbéciles influents, de brutes...  

"Le Panthéon de l’histoire"*... laboratoire de notre modernité ! - 14/03/2012

Un grand moment de théâtre samedi à la MC 93. La pièce "La Mort de Danton" de Georg Büchner, grand dramaturge allemand du début du XIXe siècle, nous parle encore en 2012, par son propos et sa modernité. Ce "théâtre de l’histoire", comme l’appelle son metteur en scène Georges Lavaudant, est tout simplement le laboratoire de notre modernité. Avec une grande efficacité. C’est bien la mission du...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024