La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Tout un homme : Une histoire des mineurs de Lorraine, du monde, un récit de l'homme... apaisé - 30/11/2012

Jean Paul Wenzel s’est attaché dans son œuvre à représenter le personnage de l’ouvrier bien peu présent dans le répertoire. Trente-huit ans après "Loin d'Hagondange" et treize ans après "Faire bleu", il retourne en Lorraine et dépeint l’histoire oubliée des mineurs d’Algérie et du Maroc. Tiré de témoignages authentiques, de ceux qui ont traversé l’histoire de la migration économique des années...  

"Nouveau Roman"… entre humour, débats et littérature - 26/11/2012

La mise en scène fait vivre de l’intérieur un mouvement littéraire qui a secoué le monde de la littérature au milieu du siècle dernier. Les débats sont vifs et passionnés sans que l’humour et la légèreté ne faussent compagnie. Julien Honoré, le frère du metteur en scène Clément Honoré, débute le spectacle en racontant avec une pointe d’humour quelques souvenirs d’enfance et ses débuts théâtraux...  

Un Cyrano dépoussiéré, musical... Comme un rêve à la fois joyeux et grave - 15/11/2012

Dans le "Cyrano de Bergerac" d’Edmond, le public rit, essuie une larme devant le destin de ce personnage dont la mère aurait crié à sa naissance "okilélè" et qui est présenté comme un des plus brillants esprits de son époque, bretteur et rêveur de lune tout à la fois. Il aima platoniquement et par procuration la plus belle des précieuses, Roxane. En fusionnant avec brio le théâtre romantique et...  

Avignon Off 2013 : "Une liaison pornographique"... Un fantasme tout en simplicité où le naturel fait ses gammes ! - 14/11/2012

[Reprise] Fantasme... discret voire bâillonné, dans un jeu d’acteurs où le naturel fait ses gammes. Un texte au propos réaliste presque baigné de quotidienneté. La pièce est écrite comme un journal intime à deux voix avec deux personnages, Elle et Lui. Une histoire où Elle passe une annonce dans un journal pour vivre un fantasme qui lui tient à cœur. Lui répond. C’est la rencontre. La pièce est...  

Deux pièces de Tchekhov, comme un diagnostic social vif et aigu... quasi médical - 13/11/2012

Coléreux ou veules, sentimentaux absolument mais cupides à coup sûr et âpres à la propriété, les personnages décrits par Tchekhov dans "La Demande en mariage" et "L'Ours" sont tirés de la vie quotidienne russe. Ces deux pièces en un acte, comme autant de notes prises sur le vif par l’auteur, décrivent des caractères forts et concentrent l’action. Il y a dans "La Demande en mariage" la vieille...  

Mettre en Scène... Une diversité des formes et des contenus se confronte en terre bretonne - 09/11/2012

Le festival "Mettre en Scène"(1) s’ouvre à Rennes pour sa seizième édition. Il rassemble des metteurs en scène reconnus ou en devenir qui travaillent les textes de répertoire ou contemporain. Dans sa manière, ce festival fait se confronter la diversité des formes et des contenus. Dans la multiplicité des approches, les textes et les mises en scènes proposées mettent en évidence l’existence d’un...  

Un théâtre sur l'homoparentalité... plein d'humanité, vivant et sans outrances - 08/11/2012

Dans cette histoire, tout aurait dû se passer comme sur des roulettes : un couple, un enfant, un cercle de famille qui s’élargit, heureux d’être invité à fêter la naissance. Mais voilà, l’enfant va naître dans un couple lesbien : chez Béatrice et Françoise. Deux femmes. Objet de toutes les conversations, toujours invisibles. Leur désir provoque une onde de choc qui prend chacun dans ses travers....  

"Le Retour"… avec un Pinter aussi drôle que cynique - 07/11/2012

Dans une mise en scène où Luc Bondy réussit à faire rire avec Pinter, les comédiens déploient un jeu de qualité où la violence se dispute au désir, l’infidélité à la fidélité et le silence à la colère. Arriver à faire rire avec une pièce de Pinter, c’est la prouesse que Luc Bondy a réussi à faire. Le théâtre de Pinter est dans les silences, situé entre les mots. Les mots trébuchent pour laisser...  

"Le Retour" par Luc Bondy... Un monde de peu d’épaisseur : trop caricatural… ou pire, pas assez crédible - 07/11/2012

Dans "Le Retour" de Harold Pinter, le thème traditionnel quasi biblique du retour de l’enfant prodigue est transposé par l’auteur de manière ironique et ambigue qui, il y a cinquante ans, passait pour scandaleuse. Teddy (Jérôme Kircher), fortune faite, appartenant à l’upper middle class, universitaire et accompagné de son épouse Ruth( Emmanuelle Seigner), revient au pays natal, dans sa famille....  

"Un siècle d'industrie"… ou comment un capitalisme signe un pacte de sang avec le diable - 29/10/2012

Dans une approche à la fois faite de violence et de froideur, "Un siècle d'industrie" retrace avec talent la participation active d’une société d’incinérateurs qui, à partir de 1939, fournissait les fours crématoires de Dachau, Buchenwald, Mauthausen et d’Auschwitz-Birkenau. "Un siècle d'industrie" est une pièce relatant la collaboration de la firme Topf und Söhne, spécialisée dans la...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024