La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Une comédie de mœurs où le comique purifie le tragique - 15/12/2011

[3e Reprise] Né en 1942, Michel Tremblay est un auteur québécois touche à tout de théâtre, romans, chansons, scénarios, etc. Son premier succès, "Les belles sœurs" en 1968, traduit dans près de cinquante langues, a fait le tour du monde. Il est quelque peu oublié en France depuis. "À toi, pour toujours, ta Marie-Lou", œuvre de jeunesse (écrite en 1971), est présentée pour la première fois en...  

Le vicaire... Vertige, amertume d’une comédie humaine - 09/12/2011

Le pape. Pie XII, bien que représentant du Christ sur terre (vicaire) à la tête d’une religion très bien organisée à l'international, ne condamna pas clairement les nazis pour sauver les juifs, ses frères en bible et en humanité. Créée en pleine guerre froide en 1963, la pièce fleuve de Rolf Hochhut "Le vicaire" pointe et interroge ce comportement étonnant. Mise en scène par Erwin Piscator à...  

Robert Wilson pose l’énigme du regard de l’homme sous le grimage - 06/12/2011

"La Dernière Bande" est une pièce de Samuel Beckett en un acte, écrite en anglais sous le titre de "Krapp’s last tape". La première de la pièce a été donnée le 28 octobre 1958, au Royal Court Theatre de Londres. Krapp est un vieil homme, seul, dans la nuit. Il est tard. Il a soixante-dix ans. Il écoute un enregistrement de sa voix réalisé trente ans auparavant. Il est temps. Krapp est un...  

Péril sur les Molières, premier babil pour les P'tits Molières - 05/12/2011

À l'heure où 29 directeurs de théâtres privés parisiens "déclarent" la cérémonie des Molières "obsolète", les P'tits Molières font leurs premiers gazouillis sous le slogan : "Parce que dans les petites salles, il y a aussi de grands spectacles". Mais tout d'abord, rappel des faits... Premier acte : En début de semaine dernière, les plus importants théâtres privés parisiens (dont le Théâtre...  

Une équipée initiatique... comme une page blanche ouverte à l'imaginaire - 02/12/2011

Lorsque Eva Castro évoque, seule sur scène, le chevalier à la triste figure créé par Cervantès, c’est toute la matière espagnole qui prend son habit de lumière. Un drap blanc comme une plage d’indécision, comme un tréteau au vent, comme une page blanche qui s’ouvre à l’imaginaire : comme le ferait un livre maquette. D’où s’échapperaient tourbillonnant portés par un génie malicieux et gracieux...  

Yvonne, poupée mutique, devient danseuse... Coppélia de chiffon - 29/11/2011

Dans "Yvonne, Princesse de Bourgogne" (pièce écrite en 1935), Witold Gombrowicz, de manière spectaculaire, exploite les ressources dramaturgiques de la farce, révèle les mécanismes d’un pouvoir qui se veut absolu et finit criminel. La démonstration est implacable. Frappée au coin de l’ironie la pièce déroule le rire et le sarcasme. C’est une tragédie en forme comique. C’est une gageure. Elle...  

Fusion des mondes imaginaires pour un renouveau de l’humour à l’italienne - 23/11/2011

"La Fête" et "Bar" de Spiro Scimone sont issu d’un travail du collectif de théâtre contemporain De Quark. C’est un dessert de spectacle en forme de chaud froid délicieux. Il est marqué au coin du quotidien. Celui de la fête d’anniversaire. Familiale. Obligatoire. Le père, la mère, l’enfant sur le bord d’une toile cirée avec... gâteau, cotillons et caméra pour fixer l’événement. Pour le...  

Variations Intimes, comme un corps fragmenté - 17/11/2011

Jacques David, Dominique Jacquet et leur équipe (Théâtre de l’Erre), qui entrent en résidence à L’étoile du Nord, croient aux vertus du théâtre pour exprimer les parts intimes de l’individu. Et travaillent sur des textes de Lars Norén et Philippe Minyana. La première proposition (Acte I), "Le 20 novembre", est celle de Lars Norén présentée au public jusqu’au 26 nov, avant d'aller dans le milieu...  

Roman d’éducation, épopée picaresque, récit de l’éphémère... pour un théâtre de transmission ! - 14/11/2011

Depuis toujours, depuis qu’il a ouvert en 1976 les premières pages des carnets d’un jeune homme couverts de notes prises au jour le jour, à l’occasion des répétitions des créations et de rencontres, la vie de Philippe Caubère sert de pâte à spectacle à Philippe Caubère. Avec "Urgent Crier !", accompagné du guitariste Jérémy Campagne, Philippe Caubère rend hommage à son mentor et ami André...  

De réfractions en réfractions, avec douceur... Des artifices de Venise aux étoiles du désert - 03/11/2011

Au début de l’histoire de William Shakespeare, il y a une aventure où tout est réussite, Othello et Desdemone sont unis. Et puis il y a cette fatalité qui ouvre un mythe qui hante le théâtre européen. Othello est un grand héros de guerre qui séduit par le récit de sa vie d’avant, avant quand il était esclave avant d’être racheté par Venise. Desdémone est la fille du noble, elle est celle qui...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023