La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

"La Belle Hélène" au Châtelet, cocus en stock à Sparte - 10/06/2015

Nouvelle production au Théâtre du Châtelet de "La Belle Hélène", la pochade Second Empire de Jacques Offenbach, jusqu'au 22 juin 2015. Un spectacle très réussi grâce au duo Corsetti/Sorin à la mise en scène et à un plateau vocal en folie dominé par la grande mezzo Gaëlle Arquez. Cette "Belle Hélène" qui faisait au (premier) siècle dernier les délices annuelles des théâtres de nos provinces, et...  

Grandes pointures pour "Le Roi Arthus" de Chausson - 22/05/2015

Entrée au répertoire à l'Opéra national de Paris du "Roi Arthus" d'Ernest Chausson, un siècle après sa création, une œuvre très attachante à découvrir absolument. En dépit d'une mise en scène contestable, on peut y entendre une troupe de chanteurs fabuleux dans cette originale (et méconnue) exploration du mythe arthurien et sa partition aux sortilèges magnifiés par la direction de Philippe...  

Les (belles) cuisses de Carmen à l'Opéra de Lyon - 07/05/2015

Reprise d'une production de la mythique "Carmen" de Bizet à l'Opéra de Lyon dans la vision roborative qu'en a délivré en 2012 l'incontournable Olivier Py metteur en scène chéri de nos scènes lyriques. Un spectacle qui gratte et qui pique conçu pour choquer le (supposé) bourgeois jusqu'au 17 mai 2015. Disons-le tout net, cette "Carmen" vocalement et musicalement ne restera pas dans les annales de...  

"Tristan und Isolde" (retrouvés) à Bordeaux - 31/03/2015

Ce "monument" élevé au "rêve de l'amour", comme l'appelait Wagner lui-même dans une lettre à Franz Liszt, nécessitant un orchestre abondant, c'est à l'Auditorium (et sa grande fosse) que ce "Tristan" est donné. Ce qui complique éminemment la tâche du metteur en scène. C'est à Giuseppe Frigeni,...  

L'amour est dans "Le Pré aux clercs"... et à l'Opéra Comique ! - 27/03/2015

En ce moment et jusqu'au 2 avril, l'Opéra Comique propose une nouvelle production, "Le Pré aux clercs". Jérôme Deschamps ressuscite pour la deuxième fois depuis le début de son mandat une œuvre d'un compositeur de l'époque romantique, Ferdinand Hérold. L'œuvre créée en 1832 fit d'ailleurs les beaux jours de la maison pendant un siècle avant d'être oubliée dans un tiroir. Si vous aimez les duels...  

"Tristan und Isolde", bourgeois de Cornouailles ? - 23/03/2015

Jusqu'au 2 avril 2015 l'Opéra national du Rhin propose une nouvelle production de "Tristan und Isolde" de Richard Wagner, l'opéra de tous les superlatifs. Une distribution vocale de grande qualité emporte l'adhésion malgré les choix esthétiques plus que problématiques du metteur en scène Antony McDonald et du chef Axel Kober. "Tristan und Isolde", l'opéra créé à Munich en 1865 (mais terminé...  

"Siegfried et l'Anneau maudit", c'est reparti ! - 17/03/2015

À l'Amphithéâtre Bastille, c'est la reprise d'une excellente production à partir du 24 mars 2015. Il s'agit de la version miniature (mais pas mineure) de la tétralogie de Richard Wagner conçue par Charlotte Nessi et son ensemble Justiniana à destination d'un large public. Une occasion unique de faire connaissance avec son univers riche et poétique en moins de deux heures. Un héros, une quête, un...  

"Au Monde" dans le Purgatoire de la folie - 23/02/2015

Le livret, réécrit par Joël Pommerat à partir de sa pièce "Au Monde", met en scène des personnages qui appartiennent à ces grandes familles de l'acier qui ont donné plusieurs patrons au CNPF, ancêtre du Medef. Ils sont puissants, monstrueux mais gardant leur part d'énigme. Ils évoluent comme des...  

Alain Altinoglu, un chef fougueux à Bastille - 14/01/2015

À la fin d'une semaine tragique et entre deux séances de répétition agitées en ce vendredi 9 janvier (avec quelques musiciens de l'orchestre de l'Opéra de Paris inquiets pour leurs proches alors que la violence paralyse la ville), Alain Altinoglu m'accueille chaleureusement avec sa simplicité...  

Antoine Chenuet, le ténor gracieux - 24/12/2014

Jeune chanteur découvert à l'Opéra-Théâtre de Metz, le ténor Antoine Chenuet y a incarné avec talent Augustin, l'ami au front de Sébastien Guèze dans "Un Amour en guerre", l'opéra de Caroline Glory. À l'orée d'une carrière qu'on lui souhaite riche, il nous a accordé cet entretien. Avant deux prises de rôle à Dijon et à Metz en 2015, Antoine Chenuet nous raconte la naissance d'une vocation. Rieur...  
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À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024