Ces moments de partages, Fourmi ne sait jamais à quels moments ils vont avoir lieu parce que ses amies-animaux de voyage, c'est du vivant et, à travers lui, l'incessant exercice d'équilibre qui s'y réfère, si sensible, si fragile, mais tellement essentiel.
"On vous donne à manger, vous nous offrez des œufs, et on vous bouffe (…). Vous êtes tout au bas de l'échelle, derrière, il y a encore les palourdes, mais c'est tout (…). On ne sait pas quand vous avez arrêté de voler (…). Oui, vous êtes des animaux préhistoriques, des dinosaures, même si ce sont surtout des plus gros, les dinosaures, pas des petits poulets comme vous (…). Peut-être que vous étiez des dragons et vous avez préféré arrêter de voler pour venir vivre dans nos jardins (…). Pourquoi avez-vous quitté le ciel pour venir vivre avec nous (…) ?"
C'est dans ce lieu déjà si intemporel et si exceptionnel qu'est le Théâtre de l'Épée de Bois, à la Cartoucherie de Vincennes, que nous avons découvert cette cabane nomade, un certain jour de juin dernier, nichée dans la salle en bois tout aussi exceptionnelle de ce lieu à part, et les mots ci-dessus résonnent encore à nos oreilles, même quatre mois après. En tout cas, nous ne regardons plus les poules de la même manière, même si nous avons toujours accordé une place essentielle à l'animal dans notre quotidien.
"On vous donne à manger, vous nous offrez des œufs, et on vous bouffe (…). Vous êtes tout au bas de l'échelle, derrière, il y a encore les palourdes, mais c'est tout (…). On ne sait pas quand vous avez arrêté de voler (…). Oui, vous êtes des animaux préhistoriques, des dinosaures, même si ce sont surtout des plus gros, les dinosaures, pas des petits poulets comme vous (…). Peut-être que vous étiez des dragons et vous avez préféré arrêter de voler pour venir vivre dans nos jardins (…). Pourquoi avez-vous quitté le ciel pour venir vivre avec nous (…) ?"
C'est dans ce lieu déjà si intemporel et si exceptionnel qu'est le Théâtre de l'Épée de Bois, à la Cartoucherie de Vincennes, que nous avons découvert cette cabane nomade, un certain jour de juin dernier, nichée dans la salle en bois tout aussi exceptionnelle de ce lieu à part, et les mots ci-dessus résonnent encore à nos oreilles, même quatre mois après. En tout cas, nous ne regardons plus les poules de la même manière, même si nous avons toujours accordé une place essentielle à l'animal dans notre quotidien.
Il en est parfois ainsi, lorsque l'on côtoie le spectacle vivant – de moins en moins souvent, cela dit –, qu'un "quelque chose" d'indéfinissable nous emporte et nous émeut au plus haut point lors de la représentation. Ce fut le cas avec ce spectacle, à mi-chemin entre le théâtre de clown, le cirque, une forme "d'opéra animalier" aux échos virevoltants, ou encore le conte pour enfant. À l'initiative du spectacle "Être Vivant", il y a Johanna Gallard, pour qui l'idée de travailler avec des poules a été une façon d'interroger la place que l'on donne au Vivant et à l'Animal.
Clown, artiste de cirque, danseuse sur fil pendant de longues années, mais aussi autrice, Johanna s'est formée dès son plus jeune âge aux Arts du cirque à l'École nationale d'Anne Fratellini et Pierre Étaix. À ses débuts, elle incarne un personnage vivant sur un fil, après avoir participé à plusieurs tournées avec le Cirque Bouglione, et collaboré avec différentes compagnies, en théâtre, cirque et théâtre de rue.
Depuis 2016, elle partage la scène avec cette équipe de poules et "Être vivant" est le troisième opus qu'elle leur consacre, après "L'Envol de la Fourmi" et "Danse avec les poules". La poule, devenue oiseau de la terre et non pas un oiseau du ciel, qui passe son temps à creuser, à retourner la terre, en proie à de nombreux dangers, et qui est réputée pour être bête. Et si, comme le mentionne Hugo Clément dans "Comment j'ai arrêté de manger des animaux", la poule était bien trop mal considérée, ignorée, voire maltraitée !
"Les poules éprouvent des émotions comparables à celles des hommes, comme le deuil, la peur, la joie. Elles maîtrisent les bases de l'arithmétique, de la physique ou de la géométrie, dès leur naissance, plus rapidement que les bébés humains. Elles peuvent mémoriser jusqu'à cent visages de leurs congénères, et s'en souvenir même après une longue séparation".
"Être vivant" est le résultat de toute cette réflexion longuement mûrie autour de lectures diverses et, surtout, de la collaboration avec un auteur de théâtre, François Cervantès. Désormais, Johanna est descendue de son fil, mais elle tire aujourd'hui sur les ficelles d'une tout autre trajectoire. Une trajectoire en plumes d'une grande poésie et d'une bien belle esthétique.
Dans ce spectacle d'un savoir-faire remarquable, un enfant de cinq ans saura trouver un divertissement tout particulier, car l'animal en question est quand même peu commun. Les acrobaties de la comédienne avec ses poules chevauchant son dos, alors qu'elle ondule au sol avec délicatesse, il les aura certainement déjà découvertes avec des chats ou des chiens, à la TV ou au cirque. Mais ici, ce sont des poules !
Clown, artiste de cirque, danseuse sur fil pendant de longues années, mais aussi autrice, Johanna s'est formée dès son plus jeune âge aux Arts du cirque à l'École nationale d'Anne Fratellini et Pierre Étaix. À ses débuts, elle incarne un personnage vivant sur un fil, après avoir participé à plusieurs tournées avec le Cirque Bouglione, et collaboré avec différentes compagnies, en théâtre, cirque et théâtre de rue.
Depuis 2016, elle partage la scène avec cette équipe de poules et "Être vivant" est le troisième opus qu'elle leur consacre, après "L'Envol de la Fourmi" et "Danse avec les poules". La poule, devenue oiseau de la terre et non pas un oiseau du ciel, qui passe son temps à creuser, à retourner la terre, en proie à de nombreux dangers, et qui est réputée pour être bête. Et si, comme le mentionne Hugo Clément dans "Comment j'ai arrêté de manger des animaux", la poule était bien trop mal considérée, ignorée, voire maltraitée !
"Les poules éprouvent des émotions comparables à celles des hommes, comme le deuil, la peur, la joie. Elles maîtrisent les bases de l'arithmétique, de la physique ou de la géométrie, dès leur naissance, plus rapidement que les bébés humains. Elles peuvent mémoriser jusqu'à cent visages de leurs congénères, et s'en souvenir même après une longue séparation".
"Être vivant" est le résultat de toute cette réflexion longuement mûrie autour de lectures diverses et, surtout, de la collaboration avec un auteur de théâtre, François Cervantès. Désormais, Johanna est descendue de son fil, mais elle tire aujourd'hui sur les ficelles d'une tout autre trajectoire. Une trajectoire en plumes d'une grande poésie et d'une bien belle esthétique.
Dans ce spectacle d'un savoir-faire remarquable, un enfant de cinq ans saura trouver un divertissement tout particulier, car l'animal en question est quand même peu commun. Les acrobaties de la comédienne avec ses poules chevauchant son dos, alors qu'elle ondule au sol avec délicatesse, il les aura certainement déjà découvertes avec des chats ou des chiens, à la TV ou au cirque. Mais ici, ce sont des poules !
L'adulte, quant à lui, y retiendra une dimension philosophico-existentielle de la plus belle teneur, loin pourtant du Collège de France ou des cours de philo à l'université. "Avant de vous connaître, j'allais tout droit, j'étais sur un fil. Une poule, est-ce que ça peut être amie avec une autre poule ? Est-ce que ça ressent des sentiments ?"
Ce spectacle de courte durée, que nous aurions aimé voir se prolonger, est une ode à la Nature, un hommage à la Vie, un questionnement sur la hiérarchie homme-animal, un fragment de l'histoire de l'Humanité, un souffle de beauté pure, à l'image du geste délicat avec lequel l'artiste prend les poules dans ses mains pour se les approprier, à moins que ce ne soit ses poules qui s'approprient la femme-artiste.
C'est aussi, en filigrane, un clin d'œil sur l'impondérable de l'existence, car à chaque instant, cet acte créatif peut basculer hors du prévu en plateau... Dans ce cas, il faut faire "avec" !
Ici, Johanna Gallard "sait faire avec". Avec Ariane, GrandesPapattes, Juline, Akka, Moon et ses consœurs, auprès desquelles, nous aussi, on aimerait bien rentrer, nous aussi, à la fin du spectacle, dans la cabane, pour voir les choses autrement.
"Être vivant" de Johanna Gallard, avec la complicité de François Cervantès et de la Compagnie l'Entreprise, de l'Atelier Marieke, d'Yves-Marie Corfa, de Catherine Germain et d'Emmanuel Dariès, est un spectacle exceptionnellement et talentueusement périlleux. Mais c'est beau !
Beau comme la vie !
◙ Brigitte Corrigou
Ce spectacle de courte durée, que nous aurions aimé voir se prolonger, est une ode à la Nature, un hommage à la Vie, un questionnement sur la hiérarchie homme-animal, un fragment de l'histoire de l'Humanité, un souffle de beauté pure, à l'image du geste délicat avec lequel l'artiste prend les poules dans ses mains pour se les approprier, à moins que ce ne soit ses poules qui s'approprient la femme-artiste.
C'est aussi, en filigrane, un clin d'œil sur l'impondérable de l'existence, car à chaque instant, cet acte créatif peut basculer hors du prévu en plateau... Dans ce cas, il faut faire "avec" !
Ici, Johanna Gallard "sait faire avec". Avec Ariane, GrandesPapattes, Juline, Akka, Moon et ses consœurs, auprès desquelles, nous aussi, on aimerait bien rentrer, nous aussi, à la fin du spectacle, dans la cabane, pour voir les choses autrement.
"Être vivant" de Johanna Gallard, avec la complicité de François Cervantès et de la Compagnie l'Entreprise, de l'Atelier Marieke, d'Yves-Marie Corfa, de Catherine Germain et d'Emmanuel Dariès, est un spectacle exceptionnellement et talentueusement périlleux. Mais c'est beau !
Beau comme la vie !
◙ Brigitte Corrigou
"Être vivant"
b[Paroles des oiseaux de la terre.
Une pièce pour une clowne et dix poules.]
Idée originale et jeu : Johanna Gallard.
Et l'équipe des poules inspiratrices (en alternance) : Saqui, Ariane, Garlic, Micro, Barbara, Loulou, Jeanne, Juline, Akka, Moon, Chinook, GrandePapattes et Edwige.
Aide à la dramaturgie et matériaux d'écriture : François Cervantès (Compagnie l'Entreprise).
Collaboration artistique : Catherine Germain et Emmanuelle Dariès.
Artiste plasticienne et sculpteur : Terra Rêve Atelier Marieke.
Création sonore : Jean-Michel Deliers.
Création lumière : Yves-Marie Corfa.
Construction décor : Laurent Morel et Éric James.
Accessoires et décors : Garland Newman.
Par la Compagnie Au Fil du Vent (24).
Tout public à partir de 5 ans.
Durée : 1 h.
Tournée
6 novembre 2025 : Carlux (24).
21 et 22 novembre 2025 : Mauriac (15).
14 décembre 2025 : Espace Avel Vor, Plougastel-Daoulas (29).
17 décembre 2025 : Théâtre le Colombier, Cordes-sur-Ciel (81).
24 janvier 2026 : Saint-Laurent-de-la-Salanque (66).
4 février 2026 : Festival Malices, Villaines-sous-Malicorne (72).
Une pièce pour une clowne et dix poules.]
Idée originale et jeu : Johanna Gallard.
Et l'équipe des poules inspiratrices (en alternance) : Saqui, Ariane, Garlic, Micro, Barbara, Loulou, Jeanne, Juline, Akka, Moon, Chinook, GrandePapattes et Edwige.
Aide à la dramaturgie et matériaux d'écriture : François Cervantès (Compagnie l'Entreprise).
Collaboration artistique : Catherine Germain et Emmanuelle Dariès.
Artiste plasticienne et sculpteur : Terra Rêve Atelier Marieke.
Création sonore : Jean-Michel Deliers.
Création lumière : Yves-Marie Corfa.
Construction décor : Laurent Morel et Éric James.
Accessoires et décors : Garland Newman.
Par la Compagnie Au Fil du Vent (24).
Tout public à partir de 5 ans.
Durée : 1 h.
Tournée
6 novembre 2025 : Carlux (24).
21 et 22 novembre 2025 : Mauriac (15).
14 décembre 2025 : Espace Avel Vor, Plougastel-Daoulas (29).
17 décembre 2025 : Théâtre le Colombier, Cordes-sur-Ciel (81).
24 janvier 2026 : Saint-Laurent-de-la-Salanque (66).
4 février 2026 : Festival Malices, Villaines-sous-Malicorne (72).