La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2017

•Avignon Off 2017• "Le Fils" : Parabole contemporaine d'un roman de l'incompréhension - 12/06/2017

La jeune femme en jean et corsage bleu pâle qui monte à l'avant scène est une mère de famille. Elle parle d'elle et de son fils, raconte la montée irrésistible au fait divers. Son évolution, son glissement vers les milieux traditionalistes et le suicide de son fils homosexuel dans l'officine de ses parents. Avec tous les éléments d'un drame de l'incompréhension, le texte est une étude de...  

•Avignon In 2017• Antigone, une héroïne d'actualité, une pièce sans cesse renouvelée… à l'honneur du Festival d'Avignon - 09/06/2017

En 441 avant J.-C., un dramaturge grec du nom de Sophocle écrit une pièce qui raconte une révolte. Antigone, c'est l'histoire d'une jeune fille qui défit l'autorité de son oncle, l'autorité du gouvernement, pour accomplir ce en quoi elle croit. C'est l'histoire de celle qui va jusqu'à sacrifier sa vie au nom de ses valeurs. Antigone c'est l'histoire d'une utopiste. Étéocle et Polynice, après...  

•Avignon Off 2017• Une radiographie de l'obscurantisme dans un langage lumineux… pour tenter d'y voir clair ! - 06/06/2017

Ce sont trois petits chapitres construits autour de trois rencontres racontant trois étapes de la vie du personnage principal, Stéphane. Prof au début du spectacle, il se tourne ensuite vers le journalisme de scoop puis vers le métier d'acteur dans l'espoir de pouvoir, comme ceux qu'il croise, accepter la folie meurtrière du monde comme un fait quasi naturel. La "Contagion" est celle de...  

•Avignon Off 2017• Marie Thomas revêt le costume de Sol pour nous parler du monde aujourd'hui - 22/05/2017

Sol fut un clown remarquable tant par l'extraordinaire densité poétique de son écriture que par son engagement militant. Il vouait à la planète qui l'accueillait un profond et sincère dévouement. Plus d'une dizaine d'années après sa disparition, Marie Thomas s'approprie avec talent les mots et vers du poète humoristique québécois pour se demander "comment va le monde ?", nous faisant redécouvrir...  

•Avignon Off 2017• Troisième partie de la Trilogie d'Alexandre : Une plongée au cœur du fanatisme - 20/05/2017

Après "Les Culs de plomb" et "La Mante", le personnage récurrent de la Trilogie, Alexandre, revient, toujours magnifié par l'immense talent de David Arribe. Ce dernier opus nous entraîne dans notre actualité, monde fissuré par les attentats-suicides, quelque part au Moyen-Orient, et questionne les causes anciennes d'un tel déferlement de violence. Les trois pièces d'Hugo Paviot s'articulent sur...  

•Avignon Off 2017• "La reine de beauté de Leenane"… Comme un antidote à toutes les vicissitudes de l'acidité des jours - 17/05/2017

C'est dans ce Conamara* lointain, là où la tourbe rejoint l'océan que vivent isolées Mag et Maureen, la mère et la fille. L'histoire est irlandaise et sombre. Elle offre pourtant matière et manière à comédie dramatique réussie. Certes dans "La reine de beauté de Leenane", l'auteur Martin McDonagh durcit le trait quand il décrit la montée en haine de deux femmes soudées par un quotidien de...  

•Avignon Off 2017• Voyage sensoriel à travers un siècle d'émigration… à la recherche de racines familiales - 15/05/2017

Les flux migratoires ne datent pas d'aujourd'hui. Que ce soit à cause des guerres, de la pauvreté ou des catastrophes politiques ou climatiques, les siècles sont marqués régulièrement par l'horloge des migrations collectives. Pour ne parler que du siècle dernier, la France a su recueillir des Russes, des Polonais, des Italiens, des Portugais et bien d'autres qui apportèrent dans leurs bagages de...  

•Avignon Off 2017• Antonio Ligabue, peintre des bois, évocation d'un artiste hors-norme - 12/05/2017

"Antonio Laccabue, dit Antonio Ligabue, (Zurich, 18 décembre 1899 - Gualtieri, 27 mai 1965), était un peintre italien" : voilà l'intégralité de l'article Wikipédia sur cet artiste. C'est dire le silence de plomb qui recouvre l'œuvre de ce peintre de la nature qui peupla les bords du Pô de tigres, singes, lions, panthères et autres zèbres. Peintre maudit peut-être, dans la longue série, peintre...  

•Avignon Off 2017• Révoltée, libérée… et découvrir le bonheur d'être comédienne et femme - 12/05/2017

Avenante, accorte, affable, la femme au foyer ?… Selon Corinne Merle, cette dernière ayant raté une omelette échappe aux modes convenus, dévolus à son genre féminin et devient redoutable. Dans "Omelettes amoureuses", seul en scène, son personnage se désintoxique avec frénésie des héroïnes de la littérature (éternellement victimes, forcément expiatoires et sublimes), jette à bas toutes les images...  

•Avignon Off 2017• Toute recherche sur la condition de l'homme passe nécessairement par l'épreuve du rire - 11/05/2017

Quarante ans de présence maternante de la mère, et de fables apprises soumises à l'épreuve de vérité de la vie, vingt ans de psychanalyse et autant d'enseignement difficultueux, les deuils et les amours n'auront pas suffi. L'homme décrit par Régis Vlachos est toujours assailli par le doute terrible, asséné avec aplomb. Un doute sur lequel s'amoncelle tout un faisceau de présomptions de preuves...  
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Brèves & Com








À découvrir

"Salle des Fêtes" Des territoires aux terroirs, Baptiste Amann arpente la nature humaine

Après le choc de sa trilogie "Des Territoires", dont les trois volets furent présentés en un seul bloc de sept heures à Avignon lors du Festival In de 2021, le metteur en scène se tourne vers un autre habitat. Abandonnant le pavillon de banlieue où vivait la fratrie de ses créations précédentes, il dirige sa recherche d'humanités dans une salle des fêtes, lieu protéiforme où se retrouvent les habitants d'un village. Toujours convaincu que seul ce qui fait communauté peut servir de viatique à la traversée de l'existence.

© Pierre Planchenault.
Si, dans "La vie mode d'emploi", Georges Perec avait imaginé l'existence des habitants d'un bâtiment haussmannien dont il aurait retiré la façade à un instant T, Baptiste Amann nous immerge dans la réalité auto-fictionnelle d'une communauté villageoise réunie à l'occasion de quatre événements rythmant les quatre saisons d'une année. Au fil de ces rendez-vous, ce sont les aspirations de chacun qui se confrontent à la réalité - la leur et celle des autres - révélant, au sens argentique d'une pellicule que l'on développe, des aspérités insoupçonnées.

Tout commence à l'automne avec l'exaltation d'un couple de jeunes femmes s'établissant à la campagne. Avec le montant de la vente de l'appartement parisien de l'une d'elles, écrivaine - appartement acquis grâce au roman relatant la maladie psychiatrique du frère qui les accompagne dans leur transhumance rurale -, elles viennent de s'installer dans une usine désaffectée flanquée de ses anciennes écluses toujours en service. Organisée par le jeune maire survient la réunion du conseil consultatif concernant la loi engagement et proximité, l'occasion de faire connaissance avec leur nouvelle communauté.

Yves Kafka
17/10/2022
Spectacle à la Une

"Qui a cru Kenneth Arnold ?" Une histoire à dormir… éveillé

Levant la tête vers le ciel, qui pourrait soutenir encore que le monde s'organise autour de la Terre centrale et immobile… depuis que Copernic et Galilée ont renversé magistralement la hiérarchie du système solaire, rejetant notre planète Terre - actrice décatie et déchue - au rang d'accessoire de l'étoile Soleil ? De même qui, de nos jours, pourrait être assez obtus pour affirmer que d'autres formes d'intelligences ne puissent exister dans l'univers… depuis que le GEIPAN (Groupe d'Études et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés) a été scientifiquement créé pour démêler le vrai des infox entourant ces phénomènes ? Le collectif OS'O, la tête dans les étoiles (cf. "X", sa précédente création), s'empare de ce sujet ultrasensible pour apporter sa contribution… "hautement" artistique.

© Frédéric Desmesure.
Dans l'écrin du Studio de création du TnBA, une table avec, pour arrière-plan, un écran tendu plantent le décor de cette vraie fausse conférence sur les P.A.N. Mobilisant les ressources de la haute technologie - bricolée frénétiquement - un (vrai) acteur (faux) conférencier de haut vol, assisté d'une (vraie) actrice (fausse) scientifique coincée dans ses notes, et accompagné d'un (vrai) acteur complice, (faux) journaliste critique, incrusté dans les rangs du public, le maître ufologue va compiler les témoignages venus d'ici et d'ailleurs.

Sur le ton amusé des confidences, le conférencier introduit la session en livrant son étrange vision d'une nuit d'été où, à l'aube de ses quinze ans, à 23 h 23 précises, il fut témoin d'une apparition fulgurante alors qu'il promenait son chien sur une plage… Et, encore plus étranges, les deux heures qui suivirent et leur absence de souvenirs, comme s'il avait été "ravi à lui-même", enlevé par les passagers des soucoupes orange…

Suivent d'autres témoignages reposant eux sur des archives projetées. Ainsi, dans l'état du New Hampshire, du couple Betty et Barney Hill, témoignant "en gros plan" avoir été enlevé par des extraterrestres dans la nuit du 19 au 20 septembre 1961. Ainsi, au sud du Pérou, des géoglyphes de Nazca, photographies à l'appui montrant un système complexe de lignes géométriques seulement visibles du ciel… et ne pouvant avoir été tracées que par des extraterrestres…

Yves Kafka
09/02/2023
Spectacle à la Une

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

Trois personnages sont impliqués dans cette tragédie sociale : deux lycéennes et un lycéen. Les deux premières forment le noyau dur de cette résistance à la destruction, le dernier est tout dévoué au modernisme, féru de mode et sans doute de fast-food, il se moque bien des légumes qui poussent sans aucune beauté à ses yeux. L'auteur Amine Adjina met ainsi en place les germes d'un débat qui va opposer les deux camps.

Bruno Fougniès
23/12/2022