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Olivier Chaudenson, nouveau directeur de la Maison de la Poésie à Paris  11/10/2012

Depuis 2006, la Maison de la Poésie - établissement municipal sous la direction de Claude Guerre et la présidence d’Emmanuel Hoog - a connu une véritable renaissance. Elle a permis d’ancrer la place du patrimoine poétique et des écritures contemporaines dans le paysage culturel parisien, avec le soutien constant de la Ville de Paris à hauteur de 900 000 euros par an.

Au terme de deux mandats de Claude Guerre, le Conseil d’administration de l’association - sur proposition de son nouveau président, Bernard Comment - vient de décider la nomination d’Olivier Chaudenson à la direction de la Maison de la Poésie.

Olivier Chaudenson dirige "Les Correspondances de Manosque", festival littéraire créé en 1999 avec l'écrivain Olivier Adam. Il a fondé en 2005 le premier réseau des événements littéraires (RELIEF) dont il est aujourd'hui le vice-président. Il a été le directeur artistique des trois éditions du festival "Paris en toutes lettres" de 2009 à 2011. Il est également conseiller littéraire pour "Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture" et vient de créer la première édition des "Correspondances de Tanger".

Bernard Comment est, quant à lui, auteur d’une quinzaine de livres, éditeur et traducteur d’Antonio Tabucchi. Il a été directeur de la fiction à France Culture de 1999 à 2004. Il dirige la collection "Fiction & Cie" aux éditions du Seuil depuis 2004 et est conseiller de programmes à Arte depuis octobre 2011.

Le projet présenté par Olivier Chaudenson, après avoir conduit à la demande du maire de Paris une mission de réflexion et de concertation sur l’avenir de la Maison de la Poésie, est résolument ouvert et innovant. Il propose une scène de poésie vivante, une programmation rythmée et foisonnante, autour de nouvelles formes (lectures musicales, "siestes poétiques", "balades littéraires", cycles de poésie étrangère, etc.), où les poètes dialogueront avec d’autres artistes, comédiens et musiciens. Il donnera la priorité à la transmission, avec des actions pédagogiques en lien avec les écoles, les associations et les bibliothèques. Tout en renforçant la place de la poésie, il engagera une ouverture à l’ensemble de la création littéraire, pour offrir aux écrivains un lieu permanent à Paris, dédié à la littérature en scène, point de ralliement des nouveaux modes de rencontres entre les auteurs, les textes et le public. Un lieu où la voix des poètes et des écrivains, d’autant plus éclairante en temps de crise, trouvera son port d’attache.

Bertrand Delanoë, maire de Paris et Bruno Julliard, adjoint à la culture, se réjouissent de cette nouvelle page qui s’ouvre pour la Maison de la Poésie.

Photo : © Maison de la Poésie.

Communiqué de la Mairie de Paris du 11 octobre 2012.

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La Rédaction


361.Posté par CARON le 10/06/2021 09:09
Bonjour Olivier
Hier soir en regardant l'émission dédiée à Barbara, j'ai découvert qu'il y avait une "Maison de la poésie", et je vous ai écouté avec attention. J'aimerais vous faire connaître ce que j'écris, ce qui me passionne depuis toujours, la Poésie. Une poésie qui peut être lue ou chantée, voici l'une d'entre-elles, il y en a beaucoup d'autres. Merci pour votre lecture et votre avis. Mylène

ELLE EST MORTE ADÈLE


Pas de fanfare ni d’apparat, pour accompagner son trépas
Pas d’amoureux des derniers jours, pour la recouvrir de velours
Elle était simple et délicate, surtout pas fière ni acrobate
Un petit rayon de soleil, semblable à nul autre pareil

Elle est morte Adèle, comme elle a vécu
Elle est morte Adèle, sans un mot de plus
Qu’est c’que ça peut lui faire, maint’nant qu’elle est partie
Que quelqu’un pense à elle, à elle, et à sa vie

Elle est partie tout’seule, sans regret, sans sermon
Elle était pas bégueule, et sentait toujours bon
Vous en souviendrez-vous, à la messe, le dimanche
Vous en souviendrez-vous, à moins qu’ça vous dérange

On s’est bien foutu d’elle, parce qu’elle s’app’lait Adèle
Qu’est c’qu’on a dit sur elle, en r’montant nos bretelles
Elle est morte Adèle, aussi vrai, qu’il fait nuit
Elle est morte Adèle, pas plus tard qu’aujourd’hui

Pas de prêchi-prêcha, de mauvaise figure
On se rappellera, qu’elle aimait la nature
La vraie, celle qui fleurit, et inonde la terre
Celle où l’on se marie, où l’on est tous des frères

Elle est déjà très loin, bien plus qu’auparavant
J’espère qu’elle est très bien, aussi bien qu’à vingt ans
Sur qui va-t-on jurer, maint’nant qu’elle n’est plus là
Qu’est c’qu’elle va nous manquer, on n’s’en remettra pas

Elle est morte Adèle, pour de vrai, pour de bon
Elle est morte Adèle, c’est notre punition !

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"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
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"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024