La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits - 23/12/2022

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature....  

"La réponse des Hommes" Répliques humaines aux commandements dits vains - 22/12/2022

La bonté divine est fabuleuse, chose entendue depuis l'an 01 de notre ère. Ainsi sa générosité est-elle sensée racheter les fautes du genre humain en réalisant, en coopération avec les pécheurs réels ou potentiels, des actes de bienfaisance pour soutenir les plus éprouvés… Des quinze œuvres de Miséricorde prescrites par l'Évangile de Saint-Matthieu, Tiphaine Raffier (dont le prénom vient de...  

"Trois jours et des cailloux" Un banc, un homme, une femme… et un passé décomposé à l'envi… - 16/12/2022

Samuel Beckett - cf. "En attendant Godot" - développe une inclination avérée pour les êtres pris dans les rets d'un temps statique n'arrêtant pas de passer en eux. Flux immobile, essentiel pour dire le rien d'existences minuscules, au point de promouvoir ces passants ordinaires au rang de prototypes du vide existentiel. Alors, ressassant en boucle trois journées, ressuçant avec envie des...  

"Les filles ont les mains jaunes"… Bonne poigne de jeu ! - 14/12/2022

Pièce écrite par Michel Bellier en 2014, Johanna Boyé en donne ici une version où se croisent les horreurs d'une guerre avec ses moments de solidarité et d'amitié. La truculence des personnages jouée avec bonheur par les comédiennes donne un cachet plein d'espoir à une création qui montre les coulisses du combat des droits des femmes. Lumière sur un atelier d'usine de fabrication d'obus durant la...  

"Thomas joue ses perruques" Tendre et drôle "postiche" des grandeurs et misères de la comédie humaine… - 13/12/2022

Ils ont pour prénom Caroline (Caro pour les intimes), Laurence, Benjamin, Stéphanie, Tarek, Isabelle, et… peu importe. On les croise au Super U du coin de la rue ou au Monoprix du quartier, sans les voir (et réciproquement). Mais quand on a pour prénom Thomas et pour nom Poitevin, que l'on a électrisé Instagram par des pastilles virales postées lors du confinement, c'est un don des dieux (qui...  

"Je me souviens le ciel est loin la terre aussi"… jusqu'aux décors qui en parlent ! - 09/12/2022

Ce sont des souvenirs à laquelle nous convient Aurélien Bory et Mladen Materic d'une pièce montée par ce dernier en 1994 et qui avait marqué Aurélien Bory. Au travers de ce qui lui en est resté, le chorégraphe accouche d'une re-création où les éléments scéniques parlent quand les protagonistes ne disent mot. C'est le silence qui donne forme à une expression scénique où ce qui se joue est la...  

"L'Origine du Monde" Oh mesdames couvrez cette vulve "con" ne saurait voir… - 07/12/2022

"… par de pareils objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées", plaçait Molière dans la bouche de son Tartuffe de 1669 à propos d'un innocent sein découvert... L'autrice suédoise Liv Strömquist, dans une BD époustouflante faisant appel à un humour décapant au service d'un contenu rigoureusement documenté, parcourt en 2014 des siècles de représentation des organes...  

Avec "Samā' La Lumière Exilée", l'Orient et l'Occident interrogent le spirituel à travers la musique, le chant, la danse et le doute - 06/12/2022

Il faut parler de la forme, il faut parler du fond, ces deux éléments sont, dans "Samā' La Lumière Exilée", à la fois intimement imbriqués et semblent pourtant faire partie de deux mondes différents, deux visions du spirituel : l'une inscrite dans la culture chrétienne avec, pour guide, des poèmes de Paul Claudel, l'autre née de l'Islam avec un texte du poète persan Djalāl ad-Dīn Muḥammad Balkhi...  

"Das weite Land" d'Arthur Schnitzler à Vienne… Purgatoire collectif et laboratoire des âmes - 30/11/2022

"Le vaste pays", dans le titre de la pièce d'Arthur Schnitzler, se réfère aux âmes humaines. Barbara Frey saisit cette métaphore à la plénitude dans sa nouvelle mise en scène à l'Akademietheater de Vienne. Une disposition parfaite pour une distribution de premier rang où figure, entre autres, Michael Maertens (Friedrich Hofreiter), Katharina Lorenz (Génia), Itay Tiran (le docteur Mauer), Bibiana...  

LWA… Théâtral et politique ! - 28/11/2022

C'est une prise de position d'un théâtre qui remonte jusqu'au XVIIIe siècle à la source d'écrits, de harangues et de propos tenus par des révolutionnaires ou des figures artistiques célèbres pour comprendre ce qui a fait la trame d'idées coloniales dévastatrices du genre humain. On y rencontre aussi, dans un aspect plus lumineux et digne, la figure d'hommes courageux qui se sont révoltés avec le...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024