La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

Orbis Pictus Volume 6... Festival de formes brèves marionnettiques

Elles ont leur royaume en Champagne-Ardenne et c'est naturellement que, depuis six ans, elles font la fête dans leur capitale et ont investi le palais de leur consécration. À Reims, les marionnettes hantent le magnifique Palais de Tau dans lequel les rois de France se préparaient dans leurs atours à la cérémonie de sacre...



"La Chevelure", Cie Méandres © David Raymond.
"La Chevelure", Cie Méandres © David Raymond.
Elles se sont glissées dans le circuit de visite sans le bousculer ni dans son déroulement ni dans son tarif. On peut ne pas les voir... C'est dommage. On peut les regarder et visiter en même temps. C'est mieux !

Il faut parler plus exactement de petites formes marionnettiques tant est variée la création dans ce domaine de l'art à la vitalité si étonnante. Adaptées à une présentation en salles classées monument historique. Elles le font avec discrétion ce qui ne veut pas dire avec humilité.

Le manteau d'Arlequin, les castelets sont bien changés et le manipulateur est devenu un acteur entier du spectacle quelquefois marionnette de lui-même, quelquefois manipulé par sa créature, victime de farces électroniques des descendants de Polichinelle.

"Les Rêveries Magnétiques" de la Cie Omproduck © DR.
"Les Rêveries Magnétiques" de la Cie Omproduck © DR.
La Revue du Spectacle a des petits faibles comme pour la dernière création de la compagnie Pseudonymo qui sait si bien se rapprocher de l'inquiétant et de l'étrange avec sa dernière création "Squid" qui approche les abysses de l'imaginaire.

Davy et Kristin Mcguire de Bristol qui, avec un livre maquette blanc comme neige ("The Icebook"), savent si magnifiquement projeter des scènes animées comme un hommage à Georges Méliès.

Ces spectacles aussi qui font de la connaissance scientifique un objet de rêverie poétique comme "Les Rêveries Magnétiques" de la Cie Omproduck ou "Sédiments" lorsque les Baltazars s'intéressent de très près aux nébulosités.

Mais il y a aussi Chloé Moglia qui danse verticalement et écrit au tableau noir dans "Rhizikon" (Compagnie Rhizome). Ou les Anonima Teatro avec "La Route" font partager l'expérience d'un rouleau de bitume infernal. Dans ce festival Orbis Pictus, on fait le tour du monde. On en voit de toutes les couleurs.

Festival Orbis Pictus

"Plastic Heroes", Compagnie Ariel Doron © Anaël Resnick.
"Plastic Heroes", Compagnie Ariel Doron © Anaël Resnick.
24, 25 et 26 avril 2015.
Les compagnies Pseudonymo et Succursale 101 s’associent à nouveau pour produire cet espace de liberté propre à la marionnette contemporaine et qui résonne sous le doux nom d’Orbis Pictus.

Palais du Tau, 2, place du Cardinal, Reims (51).
Tél. : 03 26 47 81 79.
Spectacles dans les différentes salles du Palais dans dans la Cour d'Honneur.

>> www.orbispictus.fr

Jean Grapin
Jeudi 23 Avril 2015

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024