La création de "Cœur serré", c'est, à la base, trois structures distinctes : la coopérative Motra, la Compagnie Libre d'Esprit et l'Arrangement Théâtre. C'est Valérie Durin qui a spécialement écrit cette pièce pour la Compagnie Libre d'Esprit créée en 2001 par Nickson Pitaqaj, compagnie dans laquelle l'identité forte de troupe vise un théâtre collectif, engagé, immersif, physique et sensoriel que l'autrice nomme "théâtre brutal".
"Le processus de création n'est pas du ressort individuel et intellectuel du seul metteur en scène, il jaillit du plateau, du travail commun incarné par le corps des comédiens, des musiciens, du metteur en scène, des danseurs et de tous les artistes associés. Cette méthode de travail, spontanée, directe et non conventionnelle, fait naître des créations théâtrales uniques et profondément humaines", précise de concert Anne-Sophie Pathé, comédienne, et Nikson Pitaqaj, metteur en scène de la pièce. Il est probable que le thème de la pièce, celui de l'emprise, qu'il soit amoureux, amical, familial ou professionnel, se prête particulièrement à ce type de travail théâtral brut.
Valérie Durin, nous l'avons déjà vue jouer à quelques reprises déjà, à Paris, dans une interprétation magistrale de Louise Michel, la célèbre révolutionnaire-militante anarchiste, et, en 2023, dans la non moins vertigineuse pièce au thème qui fait et fera toujours débat, "Corneille-Molière, l'arrangement". À chaque fois, son exigence artistique nous a interpellée, et l'émotion qui se dégage de son jeu est largement palpable. Cette fois-ci, c'est à Nickson Pitaqaj, son complice de longue date, qu'elle a confié la mise en scène. Décidément, ces deux artistes-là étaient faits pour se rencontrer via le prisme de leur persévérance, de leur talent, mais aussi de leurs parcours de vie pas toujours "fleuves tranquilles".
"Le processus de création n'est pas du ressort individuel et intellectuel du seul metteur en scène, il jaillit du plateau, du travail commun incarné par le corps des comédiens, des musiciens, du metteur en scène, des danseurs et de tous les artistes associés. Cette méthode de travail, spontanée, directe et non conventionnelle, fait naître des créations théâtrales uniques et profondément humaines", précise de concert Anne-Sophie Pathé, comédienne, et Nikson Pitaqaj, metteur en scène de la pièce. Il est probable que le thème de la pièce, celui de l'emprise, qu'il soit amoureux, amical, familial ou professionnel, se prête particulièrement à ce type de travail théâtral brut.
Valérie Durin, nous l'avons déjà vue jouer à quelques reprises déjà, à Paris, dans une interprétation magistrale de Louise Michel, la célèbre révolutionnaire-militante anarchiste, et, en 2023, dans la non moins vertigineuse pièce au thème qui fait et fera toujours débat, "Corneille-Molière, l'arrangement". À chaque fois, son exigence artistique nous a interpellée, et l'émotion qui se dégage de son jeu est largement palpable. Cette fois-ci, c'est à Nickson Pitaqaj, son complice de longue date, qu'elle a confié la mise en scène. Décidément, ces deux artistes-là étaient faits pour se rencontrer via le prisme de leur persévérance, de leur talent, mais aussi de leurs parcours de vie pas toujours "fleuves tranquilles".
Au départ, "Cœur serré" devait être une "seule" en scène, mais l'échange et le besoin de partage bien connus de Valérie Durin ont supplanté ses intentions premières et sa pièce a couru plus vite qu'elle en arrivant jusqu'aux oreilles des comédiens et comédiennes de sa troupe qui se sont emparés(es) du thème au demeurant assez universel, si on regarde bien !
Sur scène, il y a Henri Vatin, qui a joué toutes les pièces de la troupe depuis sa création, Lina Cespedès, comédienne-chanteuse présente depuis quatorze ans, en charge aussi d'ateliers d'écriture et de chant, Anne-Sophie Pathé, codirectrice artistique de la Compagnie, Mirjana Kapor, comédienne polyglotte d'origine serbe, Christopher Manpouya, de nationalité congolaise, conteur et danseur aussi, et Naïma Gheribi, trompettiste et comédienne. Tout ce petit monde réuni véhicule une réelle exigence solidaire dans le travail artistique et l'engagement humaniste, avec la volonté de faire exister en priorité la rencontre et la découverte en dehors des sentiers battus.
Assister à la pièce "Cœur serré" de Valérie Durin, c'est découvrir un kaléidoscope très incarné et très sensible de la notion d'emprise, de ses mécanismes sourds et souvent invisibles. Mais de l'amour aussi, surtout ! Celui d'une fille pour sa mère, d'un homme pour une femme, de deux sœurs, d'un metteur en scène pour le théâtre de sa vie, ou encore d'un comédien pour sa fille en bas âge.
Sur le plateau, l'urgence à dire et à transmettre est palpable, où les scènes s'enchaînent comme dans une valse bien chorégraphiée et où les mots claquent, virevoltent comme des mitraillettes. Les corps des comédiens et comédiennes sont en tension, comme contraints dans des camisoles de forces, chacun dans son espace, respirations heurtées, haletantes comme les âmes, sensation largement renforcée par la présence, aux quatre coins du plateau, de constructions en bois dans lesquelles on s'isole, vocifère, disparaît, réapparaît pour mieux affronter l'autre et le jauger. Ou s'affronter soi-même aussi.
Sur scène, il y a Henri Vatin, qui a joué toutes les pièces de la troupe depuis sa création, Lina Cespedès, comédienne-chanteuse présente depuis quatorze ans, en charge aussi d'ateliers d'écriture et de chant, Anne-Sophie Pathé, codirectrice artistique de la Compagnie, Mirjana Kapor, comédienne polyglotte d'origine serbe, Christopher Manpouya, de nationalité congolaise, conteur et danseur aussi, et Naïma Gheribi, trompettiste et comédienne. Tout ce petit monde réuni véhicule une réelle exigence solidaire dans le travail artistique et l'engagement humaniste, avec la volonté de faire exister en priorité la rencontre et la découverte en dehors des sentiers battus.
Assister à la pièce "Cœur serré" de Valérie Durin, c'est découvrir un kaléidoscope très incarné et très sensible de la notion d'emprise, de ses mécanismes sourds et souvent invisibles. Mais de l'amour aussi, surtout ! Celui d'une fille pour sa mère, d'un homme pour une femme, de deux sœurs, d'un metteur en scène pour le théâtre de sa vie, ou encore d'un comédien pour sa fille en bas âge.
Sur le plateau, l'urgence à dire et à transmettre est palpable, où les scènes s'enchaînent comme dans une valse bien chorégraphiée et où les mots claquent, virevoltent comme des mitraillettes. Les corps des comédiens et comédiennes sont en tension, comme contraints dans des camisoles de forces, chacun dans son espace, respirations heurtées, haletantes comme les âmes, sensation largement renforcée par la présence, aux quatre coins du plateau, de constructions en bois dans lesquelles on s'isole, vocifère, disparaît, réapparaît pour mieux affronter l'autre et le jauger. Ou s'affronter soi-même aussi.
"Sans le feu du théâtre, je n'existe pas", hurle la comédienne Valérie Durin dans le rôle d'une Armelle à la fois forte et fragile. Car le théâtre est bien là, en plein cœur de l'acte créatif, comme une urgence à dire. Et il apparaît doublement tout au long de la pièce dans une scénographie originale faite de cubes de bois aux allures de podium, qui s'avancent vers le public, petit à petit, poussés lentement, jusqu'à la scène finale, ouverte et très forte, et qui ne tranche pas de manière normative, mais capte plutôt l'essence même de l'emprise dans un crescendo émotionnel et corporel de la plus belle teneur.
Un certain humour doux-amer n'est pas absent de l'écriture, lequel, on le sait bien, permet bien souvent de désarçonner les traumas. La mise en scène convoque un rythme effréné comme un cœur souffrant de tachycardie, en urgence émotionnelle XXL, et ce thème de l'emprise embrase souvent le plateau et aura certainement de larges échos sur le spectateur. "L'emprise est invisible, sourde et indolore… C'est un sujet méconnu et qui nous atteint ou nous atteindra peut-être un jour sans qu'on s'en aperçoive, dans une apparente banalité", précise l'autrice.
En quittant le Théâtre de l'Épiscène, il est possible que vous ne compreniez pas tout de l'idée d'emprise de certaines scènes évoquées, ni de la puissance du théâtre sur certaines âmes investies et passionnées par lui, ni de la présence combattive de Lina Cespédes interprétant le rôle de Louise Michel, mais vous la ressentirez quand même avec force, paradoxalement, comme un miroir trouble, dérangeant, sans doute, qui murmurera à vos oreilles en provoquant peut-être un certain malaise, tout salutaire…
Au cinéma, vous connaissez probablement Robert Redford, "l'homme qui murmure à l'oreille des chevaux". À présent, il y a Valérie Durin, "la femme qui murmure aux oreilles du spectateur", non pas pour apaiser les chevaux, mais bien plus pour tailler un sillon, tout près de vous, via une écriture à la fois remarquablement fermée mais "poreuse".
◙ Brigitte Corrigou
Un certain humour doux-amer n'est pas absent de l'écriture, lequel, on le sait bien, permet bien souvent de désarçonner les traumas. La mise en scène convoque un rythme effréné comme un cœur souffrant de tachycardie, en urgence émotionnelle XXL, et ce thème de l'emprise embrase souvent le plateau et aura certainement de larges échos sur le spectateur. "L'emprise est invisible, sourde et indolore… C'est un sujet méconnu et qui nous atteint ou nous atteindra peut-être un jour sans qu'on s'en aperçoive, dans une apparente banalité", précise l'autrice.
En quittant le Théâtre de l'Épiscène, il est possible que vous ne compreniez pas tout de l'idée d'emprise de certaines scènes évoquées, ni de la puissance du théâtre sur certaines âmes investies et passionnées par lui, ni de la présence combattive de Lina Cespédes interprétant le rôle de Louise Michel, mais vous la ressentirez quand même avec force, paradoxalement, comme un miroir trouble, dérangeant, sans doute, qui murmurera à vos oreilles en provoquant peut-être un certain malaise, tout salutaire…
Au cinéma, vous connaissez probablement Robert Redford, "l'homme qui murmure à l'oreille des chevaux". À présent, il y a Valérie Durin, "la femme qui murmure aux oreilles du spectateur", non pas pour apaiser les chevaux, mais bien plus pour tailler un sillon, tout près de vous, via une écriture à la fois remarquablement fermée mais "poreuse".
◙ Brigitte Corrigou
"Cœur serré"
Texte : Valérie Durin.
Mise en scène : Nikson Pitaqaj.
Avec : Lina Cespedes, Henri Vatin, Anne-Sophie Pathé, Mirjana Kapor, Valérie Durin, Naïma Gheribi, Christopher Mampouya, Nikson Pitaqaj.
Régie : Félix Hugue.
Compagnie Libre d'Esprit et l'Arrangement Théâtre.
Production : Motra.
Tout public dès 7 ans.
Durée : 1 h 15.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 11 h 20. Relâche le lundi.
Théâtre Épiscène, 5, rue Ninon Vallin, Avignon.
Réservation : 04 90 01 90 54.
>> Billetterie en ligne
>> episcene.be
Tournée
Du 27 juillet au 2 août 2025 : Jardin Romain, Caumont-sur-Durance (84).
2 septembre 2025 : Salle Debussy, Joigny (89).
Du 17 octobre au 19 octobre 2025 : La Scène des Quais, Auxerre (89).
Du 30 octobre au 9 novembre 2025 : Festival Grand Large, Gravelines et Boubourg (59).
21 novembre 2025 : Théâtre Ainsi de suite, Aix-en-Provence (13).
22 novembre 2025 : Moulin de Hausse-Côté, Saints-en-Puisaye (89).
Mise en scène : Nikson Pitaqaj.
Avec : Lina Cespedes, Henri Vatin, Anne-Sophie Pathé, Mirjana Kapor, Valérie Durin, Naïma Gheribi, Christopher Mampouya, Nikson Pitaqaj.
Régie : Félix Hugue.
Compagnie Libre d'Esprit et l'Arrangement Théâtre.
Production : Motra.
Tout public dès 7 ans.
Durée : 1 h 15.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 11 h 20. Relâche le lundi.
Théâtre Épiscène, 5, rue Ninon Vallin, Avignon.
Réservation : 04 90 01 90 54.
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Tournée
Du 27 juillet au 2 août 2025 : Jardin Romain, Caumont-sur-Durance (84).
2 septembre 2025 : Salle Debussy, Joigny (89).
Du 17 octobre au 19 octobre 2025 : La Scène des Quais, Auxerre (89).
Du 30 octobre au 9 novembre 2025 : Festival Grand Large, Gravelines et Boubourg (59).
21 novembre 2025 : Théâtre Ainsi de suite, Aix-en-Provence (13).
22 novembre 2025 : Moulin de Hausse-Côté, Saints-en-Puisaye (89).