La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

"Orphée et Eurydice" à l'Opéra national de Lorraine - 01/04/2016

La belle maison de Nancy met à l'affiche une production d'Ivan Alexandre, créée en 2014 à la Mozartwoche de Salzbourg, de l'opéra célébrissime de Gluck, "Orphée et Eurydice", jusqu'au 7 avril 2016. L'une des plus belles réussites de l'histoire de l'art lyrique, donnée ici dans sa version quasi originale, séduit grâce à la direction inspirée du chef Rani Calderon et à une distribution de grande...  

Michael Fabiano, l'aristocrate de la scène lyrique - 24/03/2016

Retour attendu à Bastille du ténor Michael Fabiano dans le rôle du Duc de Mantoue dans l'opéra de Verdi, "Rigoletto", dont la première est fixée au 11 avril 2016. Cette nouvelle production confiée au metteur en scène Claus Guth devrait lui permettre de défendre une vision inédite d'un personnage qu'il connaît bien. Rencontre avec un jeune chanteur que les très grandes scènes lyriques s'arrachent....  

"Benjamin, dernière nuit" à l'Opéra de Lyon - 18/03/2016

Dans le cadre du Festival pour l'Humanité, l'Opéra de Lyon a passé commande au compositeur Michel Tabachnik d'un opéra, sur un livret de Régis Debray consacré à la dernière nuit d'un grand intellectuel européen, Walter Benjamin. À voir jusqu'au 26 mars 2016. Le Festival pour l'Humanité (1) se propose de mettre en lumière les soubresauts de notre Histoire catastrophique à travers l'affrontement...  

D'irrésistibles Maîtres Chanteurs à Paris - 04/03/2016

Pour le retour des "Maîtres Chanteurs de Nuremberg" après vingt-cinq ans d'absence, l'Opéra de Paris présente la géniale production du norvégien Stefan Herheim créée au Festival de Salzbourg en 2013. Avec une distribution de rêve dominée par le baryton canadien Gerald Finley, cette (rare) comédie de Richard Wagner est à déguster absolument. Vous voulez sortir de votre soirée sur un petit nuage,...  

Mariage de raison entre le Festival d'Aix-en-Provence et le Beijing Music Festival - 29/02/2016

Alors que Bernard Foccroulle entame son avant-dernière saison comme directeur général du Festival d'Aix, il vient de conclure avec le festival de Pékin un accord de collaboration de cinq ans. En patron avisé, il contribue ainsi au développement d'un des plus réputés festivals lyriques au monde avec ce mariage qui jette un pont entre cultures occidentale et orientale. Cet accord avec le Beijing...  

Celestissima Karina ! - 20/02/2016

Alors qu'elle vient de triompher à Paris dans le rôle-titre de "Partenope" et dans celui d'Armida de "Rinaldo", deux œuvres de son compositeur fétiche Haendel, Karina Gauvin livre, dans un récent enregistrement paru chez Atma Classique, "Divine Karina", une récapitulation de sa carrière discographique passée. L'occasion pour la soprano canadienne de rappeler l'étendue de son incroyable talent au...  

Une journée à l'Opéra de Nice avec Richard Rittelmann - 16/02/2016

Une journée particulière à l'Opéra de Nice. Le baryton Richard Rittelmann donne un récital au Foyer Montserrat Caballé dans le cadre des "Midis musicaux" avant de rejoindre les répétitions d'une nouvelle production du "Barbier de Séville" du jeune metteur en scène Federico Grazzini. Compte-rendu et interviews avant la première du 24 février 2016. Notre voyage lyrique nous emmène d'abord au Foyer...  

Un "Barbier de Séville" métissé et épicé façon Movida - 05/02/2016

Depuis le 2 février et jusqu'au 4 mars 2016, l'Opéra de Paris remet à l'affiche l'étourdissante production de Damiano Michieletto du chef-d'œuvre de Rossini, avec une distribution brillante dominée par la soprano Pretty Yende. Avec le jeune chef Giacomo Sagripanti, l'orchestre de l'Opéra de Paris réussit avec raffinement et éclat une mue toute rossinienne. Quel bonheur quand une perle du...  

Le retour de "Werther" à Bastille - 30/01/2016

Depuis le 20 janvier et jusqu'au 4 février, l'Opéra de Paris présente la célèbre production de Benoît Jacquot du chef-d'œuvre de Massenet avec une nouvelle distribution sous la baguette d'un brillant jeune chef italien Giacomo Sagripanti, remplaçant au pied levé Michel Plasson souffrant. Nous avons pu recueillir les impressions d'un chef d'orchestre heureux. Retour de la production de "Werther"...  

"Lady Macbeth de Mzensk" à l'usine… - 27/01/2016

Débuts tonitruants du metteur en scène Dmitri Tcherniakov à l'Opéra de Lyon, avec une nouvelle version de sa production créée à Düsseldorf du sublime opéra de Dimitri Chostakovitch, "Lady Macbeth de Mzensk". Avec une Katerina Izmaïlova transcendée par l'étonnante soprano lituanienne Ausrine Stundyte, l'opéra expressionniste du compositeur russe déçoit pourtant ici dans cette version un rien trop...  
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À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024