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Cirque & Rue

Les trente ans du CIRCa, festival du cirque actuel et pôle national cirque d'Auch

Le trentième festival du cirque actuel se déroulera du 20 au 29 octobre 2017 dans la préfecture occitane, au cœur de la passionnée et artistique Gascogne. Trente ans d'une vie dévouée au cirque, art expérimental et si populaire à la fois. Cette édition sera riche d'une vraie diversité, avec des spectacles inclassables et des artistes venus du monde entier, avec une majorité de créations et sera également l'occasion de l'édition d'un livre consacré à l'histoire de cette aventure exceptionnelle.



"FLOWN" par les Pirates of the Carabina © Kerry Palmer.
"FLOWN" par les Pirates of the Carabina © Kerry Palmer.
Cette aventure singulière débute de manière inattendue en 1975 avec la création d'un atelier de cirque par l'abbé de Lavenère-Lussan, alors enseignant au collège Oratoire Sainte-Marie d'Auch, dans les greniers de l’établissement. Son ambition est de permettre à des jeunes d'apprendre à vivre ensemble à travers le cirque. Le Pop Circus était né.

Onze ans plus tard, en 1986, le cirque Zavatta établit sa remise d'hiver dans la cité gersoise. De ce fait, chaque année, les Auscitains découvrent en primeur son nouveau spectacle. Parallèlement à ce développement de l'intérêt de la population pour le cirque, la jeune Chambre économique locale, cherchant à mettre en œuvre un projet innovant à la fois social, économique et culturel, oriente sa réflexion sur le cirque. Celle-ci (avec le soutien de la municipalité) crée un lieu de rencontre pour fédérer les écoles de cirque en France en favorisant l'émergence d'un "cirque nouveau" et impulse en 1987 la tenue du Concours International du Rayonnement du Cirque d'Avenir (CIRCA porté par une équipe de bénévoles passionnés.

"Guerre" par la Cie Samuel Mathieu © Pierre Ricci.
"Guerre" par la Cie Samuel Mathieu © Pierre Ricci.
L'année suivante, une association naîtra, gardant le nom de CIRCA, et organisera son premier festival en tant que tel. Puis, de 1990 à 1995, les rencontres s'intensifient sous les chapiteaux installés à Auch. Le public est séduit, et les écoles, venues des quatre coins de France, prennent rendez-vous d'une année sur l'autre. Petit à petit émerge une nouvelle génération d'artistes… Et un espace de rencontres, de réflexions et d'échanges autour des arts du cirque s'est mis en place. Le concours est abandonné, le festival s'articule alors autour des formations pédagogiques encadrées par la FFEC (Fédération Française des Écoles de Cirque), par l'École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois (ENACR) et par le CNAC (Centre National des Arts du Cirque).

À partir de 96, les jeunes compagnies professionnelles sont également accueillies. La manifestation acquiert une reconnaissance internationale, reconnue comme un lieu privilégié réunissant écoles, artistes et professionnels. Toutes les nouvelles formes des arts du cirque sont désormais présentes en plus des traditionnelles disciplines circassiennes : théâtre, danse, musique et autres arts vivants. En 2001, Circa et la Saison Culturelle de la Ville d'Auch fusionnent leurs activités sous une même structure associative dénommée CIRCUITS, scène conventionnée Auch - Gers - Midi-Pyrénées qui reçoit le label "scène conventionnée pour les arts du cirque".

"Les Sublimes" par la 30e promotion du Cnac © Christophe Raynaud de Lage.
"Les Sublimes" par la 30e promotion du Cnac © Christophe Raynaud de Lage.
Deux ans plus tard, le festival s'installe au cœur de la ville, quittant le parc d'Endoumingue et son village de chapiteaux. En janvier 2011, sur le site de l'ancienne caserne Espagne, démarre la construction du CIRC (Centre d'Innovation et de Recherche Circassien) et "CIRCUITS" devient "CIRCa", pôle national arts du cirque, nouveau label lancé par le ministère de la Culture et de la Communication. Le lieu ouvrira ses portes douze mois plus tard. Depuis, le CIRC accueille en moyenne chaque année 90 équipes artistiques, en résidence de création ou en diffusion dans le cadre de la saison culturelle et du festival du cirque actuel.

Aujourd'hui, cette nouvelle édition propose 25 spectacles (11 créations 2017 et 8 de 2016) dont 10 ont été en résidence CIRCa et 7 sont des coproductions CIRCa. 8 écoles venant de 7 pays présenteront des spectacles courts issus d'ateliers de création et de recherche artistique et pédagogique. La FFEC, réseau national des écoles de cirque, propose ses rencontres nationales avec le "Plateau National" qui permettra à 45 jeunes issus de 14 écoles de cirque de présenter leur travail au chapiteau CIRCa. Le "Plateau Régional", lui, offrira 6 créations collectives imaginées par 48 amateurs venant de 6 fédérations régionales. Tout cela additionné donne 112 représentations réparties sur 15 lieux de spectacles dont 4 chapiteaux. 300 programmateurs sont attendus et un maximum de spectateurs !

Mémoire(s) par la Cie du Poivre Rose © Antoinette Chaudron.
Mémoire(s) par la Cie du Poivre Rose © Antoinette Chaudron.
30e Festival du Cirque Actuel
Du 20 au 29 octobre 2017.
CIRC, allée des Arts, Auch (32).
Tél. : 05 62 61 65 00.
CIRC, allée des Arts, Auch (32).
Tél. : 05 62 61 65 00.
>> circa.auch.fr
>> Découvrir la programmation 2017 complète

À paraître :
"CIRCA Auch - De l'élan de la jeunesse ç un cirque réinventé" de Patrice Clarac,
éditions Confluences/CIRCA.
Livre relié au format 170 x 240 - 192 pages avec photographies et documents d'archives.
Sortie : 13 octobre 2017.

Gil Chauveau
Lundi 2 Octobre 2017

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"Salle des Fêtes" Des territoires aux terroirs, Baptiste Amann arpente la nature humaine

Après le choc de sa trilogie "Des Territoires", dont les trois volets furent présentés en un seul bloc de sept heures à Avignon lors du Festival In de 2021, le metteur en scène se tourne vers un autre habitat. Abandonnant le pavillon de banlieue où vivait la fratrie de ses créations précédentes, il dirige sa recherche d'humanités dans une salle des fêtes, lieu protéiforme où se retrouvent les habitants d'un village. Toujours convaincu que seul ce qui fait communauté peut servir de viatique à la traversée de l'existence.

© Pierre Planchenault.
Si, dans "La vie mode d'emploi", Georges Perec avait imaginé l'existence des habitants d'un bâtiment haussmannien dont il aurait retiré la façade à un instant T, Baptiste Amann nous immerge dans la réalité auto-fictionnelle d'une communauté villageoise réunie à l'occasion de quatre événements rythmant les quatre saisons d'une année. Au fil de ces rendez-vous, ce sont les aspirations de chacun qui se confrontent à la réalité - la leur et celle des autres - révélant, au sens argentique d'une pellicule que l'on développe, des aspérités insoupçonnées.

Tout commence à l'automne avec l'exaltation d'un couple de jeunes femmes s'établissant à la campagne. Avec le montant de la vente de l'appartement parisien de l'une d'elles, écrivaine - appartement acquis grâce au roman relatant la maladie psychiatrique du frère qui les accompagne dans leur transhumance rurale -, elles viennent de s'installer dans une usine désaffectée flanquée de ses anciennes écluses toujours en service. Organisée par le jeune maire survient la réunion du conseil consultatif concernant la loi engagement et proximité, l'occasion de faire connaissance avec leur nouvelle communauté.

Yves Kafka
17/10/2022
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"Qui a cru Kenneth Arnold ?" Une histoire à dormir… éveillé

Levant la tête vers le ciel, qui pourrait soutenir encore que le monde s'organise autour de la Terre centrale et immobile… depuis que Copernic et Galilée ont renversé magistralement la hiérarchie du système solaire, rejetant notre planète Terre - actrice décatie et déchue - au rang d'accessoire de l'étoile Soleil ? De même qui, de nos jours, pourrait être assez obtus pour affirmer que d'autres formes d'intelligences ne puissent exister dans l'univers… depuis que le GEIPAN (Groupe d'Études et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés) a été scientifiquement créé pour démêler le vrai des infox entourant ces phénomènes ? Le collectif OS'O, la tête dans les étoiles (cf. "X", sa précédente création), s'empare de ce sujet ultrasensible pour apporter sa contribution… "hautement" artistique.

© Frédéric Desmesure.
Dans l'écrin du Studio de création du TnBA, une table avec, pour arrière-plan, un écran tendu plantent le décor de cette vraie fausse conférence sur les P.A.N. Mobilisant les ressources de la haute technologie - bricolée frénétiquement - un (vrai) acteur (faux) conférencier de haut vol, assisté d'une (vraie) actrice (fausse) scientifique coincée dans ses notes, et accompagné d'un (vrai) acteur complice, (faux) journaliste critique, incrusté dans les rangs du public, le maître ufologue va compiler les témoignages venus d'ici et d'ailleurs.

Sur le ton amusé des confidences, le conférencier introduit la session en livrant son étrange vision d'une nuit d'été où, à l'aube de ses quinze ans, à 23 h 23 précises, il fut témoin d'une apparition fulgurante alors qu'il promenait son chien sur une plage… Et, encore plus étranges, les deux heures qui suivirent et leur absence de souvenirs, comme s'il avait été "ravi à lui-même", enlevé par les passagers des soucoupes orange…

Suivent d'autres témoignages reposant eux sur des archives projetées. Ainsi, dans l'état du New Hampshire, du couple Betty et Barney Hill, témoignant "en gros plan" avoir été enlevé par des extraterrestres dans la nuit du 19 au 20 septembre 1961. Ainsi, au sud du Pérou, des géoglyphes de Nazca, photographies à l'appui montrant un système complexe de lignes géométriques seulement visibles du ciel… et ne pouvant avoir été tracées que par des extraterrestres…

Yves Kafka
09/02/2023
Spectacle à la Une

Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

Trois personnages sont impliqués dans cette tragédie sociale : deux lycéennes et un lycéen. Les deux premières forment le noyau dur de cette résistance à la destruction, le dernier est tout dévoué au modernisme, féru de mode et sans doute de fast-food, il se moque bien des légumes qui poussent sans aucune beauté à ses yeux. L'auteur Amine Adjina met ainsi en place les germes d'un débat qui va opposer les deux camps.

Bruno Fougniès
23/12/2022