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Festivals

Et tel un Phénix, il renaît de ses lumineuses et ardentes cendres… Spectaculaire et unique, le Phénix Festival est de retour !

C'est parti ! Après le succès remporté par la première édition en 2021, le Phénix Festival, premier "pré-festival d'Avignon organisé à Paris", revient en force cette année avec une sélection riche et variée. C'est dans quelques jours, plus précisément le 27 mai avec "Le jour où mon père m'a tué" au Lavoir Moderne Parisien (Paris 18e) que va commencer cette deuxième édition.



"Britannicus, tragique circus", Les Épis Noirs © DR.
"Britannicus, tragique circus", Les Épis Noirs © DR.
Du 27 mai au 20 juin 2022, ce sont dix-neuf spectacles inédits - accessibles chacun au tarif unique de 16 euros - qui seront présentés dans les sept théâtres partenaires que sont Le Studio Hébertot, le Théâtre La Bruyère, La Nouvelle Seine, Le Lavoir Moderne Parisien, La Reine Blanche, le Théâtre de l'Opprimé et Le Bouffon Théâtre. Cette programmation se voit complétée cette année de trois concerts du monde et de trois lectures à la bougie.

Toujours guidée par la même philosophie fondatrice, initiant un modèle économique solidaire où la création est le fil rouge et la mutualisation le cadre de production des spectacles, le festival - sous l'impulsion de sa fondatrice Sandra Vollant - s'ouvre au monde et à une complète pluridisciplinarité (représentations théâtrales, concerts, lectures, etc.).

Ainsi, cela se concrétise par une approche sans frontières, humaniste et plurielle, que ce soit entre le théâtre privé et le théâtre public, entre les différents registres artistiques, mais aussi par l'accueil de cinq territoires : l'Algérie, la Guadeloupe, La Réunion, la Roumanie, le Québec. Ce dernier est possible grâce notamment à deux nouveautés que sont les concerts aux couleurs du monde (brassage musical multiethnique) et les lectures à la bougie, mise en lumière de projets en devenir pour 2023. Cette dernière démarche ouvre la possibilité d'inviter d'éventuels producteurs et directeurs de salle. Les spectateurs, quant à eux, peuvent aussi découvrir de futurs spectacles dès cette première étape de travail.

À noter également, le jumelage inédit entre le festival Komidi et le Phénix Festival. Forts de leurs valeurs respectives (création et solidarité), ces deux festivals s'allient pour faire circuler les talents de La Réunion vers la métropole et de la métropole vers La Réunion… Pour cette première année de collaboration, trois spectacles du Phénix Festival ont été programmés au Festival Komidi pendant que leur spectacle en création, "Danlor" (mis en scène d'Éric Bouvron) sera dévoilé pour la toute première fois en métropole par le Phénix Festival.

Fidèle à sa toute première vocation, le Phénix Festival valorise toujours plus la libre circulation de la création. Et pour cette deuxième édition, c'est le thème de la réparation et la métamorphose qui sont au cœur de la programmation.

Programmation

"La disparition d'Agatha Christie", répétition © Lou.
"La disparition d'Agatha Christie", répétition © Lou.
13
De Pierre Azéma et Alex Metzinger. Mise en scène : Pierre Azéma, assisté de Laurence Gray. Avec : Alex Metzinger et Pauline Gardel.
Studio Hébertot : 6, 7 et 8 juin à 19 h.

"À fleurs de mots"
De Fane Desrues et Julien Cottereau. Avec : Fane Desrues et Julien Cottereau. Cie de La Liberté.
La Nouvelle Seine : 31 mai, 7 et 14 juin à 19 h.

"La disparition d'Agatha Christie"
De Brigitte Kernel et Sylvia Roux. Mise en scène : Victoire Berger-Perrin. Avec : Sylvia Roux, Bérengère Dautun, Nathalie Lucas, Thomas Lempire, Jean-Pierre Malignon et Lou Valérie
Dubuis.
Théâtre La Bruyère : 31 mai, 1er et 2 juin à 18 h.

"Amaan"
De Julie Métairie. Mise en scène : Julie Métairie et Cille Lansade. Avec : Julie Métairie. DJ et création sonore : Mathilde Tirard.
Théâtre de l'Opprimé : 1er juin à 20 h 30 et 2 juin à 21 h 30.


"Amours", L'Arbre Compagnie © DR.
"Amours", L'Arbre Compagnie © DR.
"Amours"
De Léonor de Recondo. Mise en scène : Vanessa Sanchez. Avec : Déborah Coustols, Aurélia Poirier et Emmanuel Leckner. L'Arbre Compagnie.
Théâtre de l'Opprimé : 2 juin à 19 h et 3 juin à 20 h 30.

"Boule de suif (la meute)"
De Maupassant. Adaptation et mise en scène : Yannick Laubin. Avec : Yannick Laubin. Cie Les Moutons Noirs.
Lavoir Moderne Parisien : 10 et 11 juin à 21 h, 12 juin à 17 h.

"Britannicus, tragique circus"
De Pierre Lericq. Mise en scène : Pierre Lericq. Avec : Jules Fabre, Pierre Lericq, Gilles Nicolas, Tchavdar Pentchev, Marie Réache et Juliette de Ribaucourt. Les Épis Noirs.
Théâtre La Bruyère : 12 juin à 20 h, 11 et 13 juin à 18 h.

"Cadavre Exquis"
De Jacques Chambon, Olivier Maille, Philippe Elno, Jean-Yves Girin, Loan Hill et Peter Dervillez. Mise en scène : Marc Andreini. Avec : Élisa Birsel et Peter Dervillez. Théâtre de Poche Graslin (Nantes).
La Nouvelle Seine : 7 et 14 juin à 21 h.

"Courgette", Cie Paradoxe(s) © DR.
"Courgette", Cie Paradoxe(s) © DR.
"Courgette"
De Gilles Paris, d’après "Autobiographie d'une Courgette". Mise en scène : Pamela Ravassard. Avec : Vanessa Caillhol, Florian Choquart, Garlan Le Martelot, Lola Roskis Gingembre et Vincent Viotti. Compagnie Paradoxe(s).
Théâtre de l'Opprimé : 4 juin à 20 h 30.

"Danlor"
De Éric Bouvron et Vincent Roca. Mise en scène : Éric Bouvron. Avec : Florient Jousse, Sylvain Begert, Thomas Lapen et Laura Woody. Dans le cadre du jumelage avec le Festival Komidi.
Théâtre La Bruyère : 19 juin à 20 h, 18 et 20 juin à 18 h.

"Insuline et Magnolia"
De et avec Stanislas Roquette. Dramaturgie : Alexis Leprince. Collaboration à la mise en scène : Denis Guénoun. Collaborations artistiques : Cédric Orain, Florent Turello, Nil Bosca et Denis Guénoun.
Théâtre La Reine Blanche : 7 et 8 juin à 21 h.

"Je m'appelle Adèle Bloom"
De Franck Harscouët. Mise en scène : Franck Harscouët. Avec : Armelle Deutsch, Sophie-Anne Lecesne, Philippe d’Avilla et Laura Elko. Cie L'Affabulerie
Studio Hébertot : 16, 17 et 18 juin à 21 h.

"La Priapée des écrevisses", Cie Les Enfants terribles © DR.
"La Priapée des écrevisses", Cie Les Enfants terribles © DR.
"K-Mille"
De Jean Husson, Anaëlle Queuille, avec les correspondances de Camille Claudel. Mise en scène : Anaëlle Queuille. Avec : Kate Perrault, Romain Tarnaud, Caroline Jacquemond, Antoine Leveau, Anaëlle Queuille, Anthony Ponzio, Anna Swieton et Ariane Issartel en alternance avec Pierre Gangneux. La Compagnie Les Évadés.
Studio Hébertot : 8 et 9 juin à 21 h.

"La Priapée des Écrevisses"
De Christian Siméon. Mise en scène : Vincent Messager. Avec : Andréa Ferréol, Pauline Phelix, Vincent Messager et Erwin Zirmi. Cie Les Enfants terribles.
Studio Hébertot : 31 mai, 1er et 2 juin à 21 h.

"Le Dépôt amoureux"
De Camille Plazar. Mise en scène : Camille Plazar. Avec : Thomas Ailhaud, Gabriel Arbessier, Lorette Ducornoy, Léa Schwartz et Anaïs Robbe. Cie Tout le monde n'est pas normal.
Studio Hébertot : 13, 14 et 15 juin à 21 h.

"Le jour où mon père m'a tué"
De Charlotte Boimare et Magali Solignat. Mis en scène : Magali Solignat. Avec : Alain Guillo, Charlotte Boimare, Tom Almodar et Magali Solignat.
Lavoir Moderne Parisien : 27 et 28 juin à 21 h, 29 juin à 15 h.

"Mademoiselle Gazole", Compagnie Ito Ita © DR.
"Mademoiselle Gazole", Compagnie Ito Ita © DR.
"Mademoiselle Gazole"
De Nicolas Turon. Mise en scène : Laura Zauner et Georges Vauraz. Avec : Laura Zauner et Georges Vauraz. Compagnie Ito Ita.
Studio Hébertot : 10 juin à 19 h, 11 et 12 juin à 15 h.

"Second Souffle"
De Morgane Raoux. Mise en scène : Julie-Anne Roth. Avec Morgane Raoux, Nicolas Wanczycki. Madame Clarinette et Cie + Pony Production.
Studio Hébertot : 14, 15 et 16 juin à 19 h.

"Univergate"
De Louise Caron. Mise en scène : Renaud Benoit. Avec : Serge Dupuy et Gilles Carballo. Pic'Artheatre.
Studio Hébertot : 3, 4 et 5 juin à 21 h.

>> Concerts du Monde
"Brassens à Alger"
Avec Djamel Djenidi, Pierre Bernon d’Ambrosio, Anne-Catherine Logiest, Siham Bessa, Meriem Bounaga, Habibou Ouali et Jacques Pibarot. ACAL, Luna en Sol.
Studio Hébertot : 19 juin à 18 h.

"(Ex)odes", Compagnie Zumbó © DR.
"(Ex)odes", Compagnie Zumbó © DR.
"(Ex)odes"
De Matías Chebel. Mise en scène, texte et chant : Matías Chebel. Piano, buzuq et percussions : Elie Maalouf. Saxophone, clarinette, flûte traversière et percussions : Marc Vorchin. Compagnie Zumbó
La Nouvelle Seine : 13 juin à 20 h 30.

"Mescla"
Avec Céline Barcaroli, Joris Barcaroli, Éric Frèrejacques et Claudia Musso. La Compagnie Pantai.
La Nouvelle Seine : 31 mai à 21 h.

>> Lectures à la bougie
"La femme comme champ de bataille"
De Matei Visniec. Mise en scène: Bruno Dairou et Édouard Dossetto. Avec : Josiane Pinson et Sylvia Roux.Compagnie des Perspectives.
Café Marcel : 16 juin à 14 h.

"Le dernier jour de Pierre"
De Baptiste Zsilina. Mise en scène : Baptiste Zsilina et Léa Guillec. Avec : Arthur Bohl. Marionnettistes : Marion Pirault, Coline Agard, Léa Guillec, Christophe Potier et Églantine Remblier. Cie Deraïdenz.
Bouffon Théâtre : 2 juin à 17 h 30.

"Table Rase"
De Catherine Chabot, Vicky Betrand, Marie-Anick Blais, Rose-Anne Déry, Sarah Laurendeau, Marie-Noëlle Voisin et Brigitte Poupart. Mise en scène : Sylvy Ferrus. Avec : Élisa Benizio, Odile Blanchet, Chloé Boccara, Laura Mello, Charlotte Monnier et Isis Montanier. Cie Charlotte et son Jules.
La Nouvelle Seine : 13 juin à 17 h 30.

>> Réservations sur le site du festival

Gil Chauveau
Lundi 23 Mai 2022

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Après le choc de sa trilogie "Des Territoires", dont les trois volets furent présentés en un seul bloc de sept heures à Avignon lors du Festival In de 2021, le metteur en scène se tourne vers un autre habitat. Abandonnant le pavillon de banlieue où vivait la fratrie de ses créations précédentes, il dirige sa recherche d'humanités dans une salle des fêtes, lieu protéiforme où se retrouvent les habitants d'un village. Toujours convaincu que seul ce qui fait communauté peut servir de viatique à la traversée de l'existence.

© Pierre Planchenault.
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Tout commence à l'automne avec l'exaltation d'un couple de jeunes femmes s'établissant à la campagne. Avec le montant de la vente de l'appartement parisien de l'une d'elles, écrivaine - appartement acquis grâce au roman relatant la maladie psychiatrique du frère qui les accompagne dans leur transhumance rurale -, elles viennent de s'installer dans une usine désaffectée flanquée de ses anciennes écluses toujours en service. Organisée par le jeune maire survient la réunion du conseil consultatif concernant la loi engagement et proximité, l'occasion de faire connaissance avec leur nouvelle communauté.

Yves Kafka
17/10/2022
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"Qui a cru Kenneth Arnold ?" Une histoire à dormir… éveillé

Levant la tête vers le ciel, qui pourrait soutenir encore que le monde s'organise autour de la Terre centrale et immobile… depuis que Copernic et Galilée ont renversé magistralement la hiérarchie du système solaire, rejetant notre planète Terre - actrice décatie et déchue - au rang d'accessoire de l'étoile Soleil ? De même qui, de nos jours, pourrait être assez obtus pour affirmer que d'autres formes d'intelligences ne puissent exister dans l'univers… depuis que le GEIPAN (Groupe d'Études et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés) a été scientifiquement créé pour démêler le vrai des infox entourant ces phénomènes ? Le collectif OS'O, la tête dans les étoiles (cf. "X", sa précédente création), s'empare de ce sujet ultrasensible pour apporter sa contribution… "hautement" artistique.

© Frédéric Desmesure.
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Sur le ton amusé des confidences, le conférencier introduit la session en livrant son étrange vision d'une nuit d'été où, à l'aube de ses quinze ans, à 23 h 23 précises, il fut témoin d'une apparition fulgurante alors qu'il promenait son chien sur une plage… Et, encore plus étranges, les deux heures qui suivirent et leur absence de souvenirs, comme s'il avait été "ravi à lui-même", enlevé par les passagers des soucoupes orange…

Suivent d'autres témoignages reposant eux sur des archives projetées. Ainsi, dans l'état du New Hampshire, du couple Betty et Barney Hill, témoignant "en gros plan" avoir été enlevé par des extraterrestres dans la nuit du 19 au 20 septembre 1961. Ainsi, au sud du Pérou, des géoglyphes de Nazca, photographies à l'appui montrant un système complexe de lignes géométriques seulement visibles du ciel… et ne pouvant avoir été tracées que par des extraterrestres…

Yves Kafka
09/02/2023
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Dans "Nos jardins Histoire(s) de France #2", la parole elle aussi pousse, bourgeonne et donne des fruits

"Nos Jardins", ce sont les jardins ouvriers, ces petits lopins de terre que certaines communes ont commencé à mettre à disposition des administrés à la fin du XIXe siècle. Le but était de fournir ainsi aux concitoyens les plus pauvres un petit bout de terre où cultiver légumes, tubercules et fruits de manière à soulager les finances de ces ménages, mais aussi de profiter des joies de la nature. "Nos Jardins", ce sont également les jardins d'agrément que les nobles, les rois puis les bourgeois firent construire autour de leurs châteaux par des jardiniers dont certains, comme André Le Nôtre, devinrent extrêmement réputés. Ce spectacle englobe ces deux visions de la terre pour développer un débat militant, social et historique.

Photo de répétition © Cie du Double.
L'argument de la pièce raconte la prochaine destruction d'un jardin ouvrier pour implanter à sa place un centre commercial. On est ici en prise directe avec l'actualité. Il y a un an, la destruction d'une partie des jardins ouvriers d'Aubervilliers pour construire des infrastructures accueillant les JO 2024 avait soulevé la colère d'une partie des habitants et l'action de défenseurs des jardins. Le jugement de relaxe de ces derniers ne date que de quelques semaines. Un sujet brûlant donc, à l'heure où chaque mètre carré de béton à la surface du globe le prive d'une goutte de vie.

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