La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Danse

"Notre Sacre" Slam, danse contemporaine, musique rap et classique dans un quatuor audacieux ! - 22/04/2024

C'est un mariage heureux entre le slam, la poésie, la danse contemporaine et la musique, autant rap, classique que traditionnelle avec, entre autres, un sampler, des hautbois, un violoncelle et des flûtes. La première partie du spectacle est de la poésie slamée d'Abd al Malik et la seconde fait place aux chorégraphies de Blanca Li, le tout est accompagné, entre autres, des compositions de Bartok...  

"Maldonne" Une histoire du féminin… Le jeu des cartes à redistribuer… - 10/04/2024

Si l'on interroge le dictionnaire ("maldonne : erreur dans la distribution des cartes - à jouer"), le titre choisi par Leïla Ka pour sa nouvelle chorégraphie délivre l'essence même du projet inscrit dans les plis de son identité féminine… En effet, dès son triptyque qui l'a projetée tout de suite au rang des chorégraphes danseuses émergentes – "Pode Ser" (2019), "C'est toi qu'on adore" (2021) et...  

"L.A. Dance Project"… Du classique en toute liberté ! - 09/04/2024

"Triade", "Moving Parts" et "Me.You.We.They" de la compagnie L.A. Project, cofondée par Benjamin Millepied, sur une musique du compositeur néo-classique américain Nico Muhly jouée par l'ensemble musical "Le Balcon", ont été présentés du 29 au 31 mars à la Philharmonie de Paris. Dans de très beaux tableaux, toute la puissance créative de Millepied laisse voir une danse classique qui résonne de...  

"Ayta"… Du rythme à cor et à cri ! - 04/04/2024

Pour sa 12ᵉ édition du festival "Séquence danse" qui se déroule du 5 mars au 6 avril, le CentQuatre propose 12 spectacles de danse contemporaine. Focus sur une plongée dans la soumission et un semblant de liberté recouvrée au travers d'un rythme sans frein avec "Ayta" du chorégraphe, musicien et danseur, Youness Aboulakoul, spectacle qui a eu lieu du 26 au 27 mars. Elles sont six sur scène,...  

"Golden stage" Rencontre entre le krump, le hip-hop et la break dance ! - 29/03/2024

Le Golden Stage est le rendez-vous des danses urbaines de La Villette où a été proposé, les 21, 22 et 23 mars derniers, trois tendances artistiques de celles-ci, permettant ainsi de remonter le temps avec, pour certaines, leurs précurseurs en France. Durant ces trois soirées animées par Rodrigue Lino, champion de France et vice-champion du monde de break dance en 2004, ont été présentés le krump,...  

"Souffle", Le vent se lève… Entre intranquillités, pauses et rébellions, Soraya Thomas clôture avec force son triptyque de la révolte - 27/03/2024

À croire que les rapports entre la nature et l'humain sont si imbriqués qu'ils "impriment" notre vision du monde. Soraya Thomas, chorégraphe réunionnaise, a hérité de son île natale l'impétuosité volcanique du Piton de La Fournaise. Son engagement artistique autour du thème de la révolte et de l'intime (cf. "La révolte des papillons" et "Et mon cœur dans tout cela ?") et contre la menace...  

"Roméo et Juliette"... Passion tragique autant intemporelle que futuriste ! - 19/03/2024

Sur une musique du compositeur russe Prokofiev et une création du chorégraphe britannique Matthew Bourne, la tragédie shakespearienne "Roméo et Juliette" bascule dans une époque très moderne, voire futuriste, avec sa scénographie et un focus particulier sur la violence dans les champs privé et institutionnel. Rideau sur un décor en briques blanches avec, côté jardin, une entrée avec des barreaux...  

"Roommates" Un cocktail explosif… six pièces chorégraphiées pour dire l'ADN de (La) Horde - 14/03/2024

Le Ballet national de Marseille propose un assortiment – sorte de concentré – de ce qui le constitue : des chorégraphies grandement inspirées. Ainsi, pendant près de deux heures, vont se succéder six pièces courtes réunissant sur le même plateau des formes contemporaines reliées entre elles – si diverses soient-elles dans leurs écritures singulières – par un haut degré d'exigence. Interprétés par...  

"Ombres portées" Famille je vous hai… me, mise en lumière poétique des non-dits - 13/02/2024

Au vindicatif "Familles, je vous hais !" d'André Gide, répondait en écho le vengeur "Familles, je vous ai" d'Hervé Bazin. Avec l'écriture qu'est la sienne, un délié d'arabesques aériennes nimbées de clairs-obscurs lumineux, Raphaëlle Boitel apporte ici sa touche personnelle au dévoilement du problématique édifice parental. Transcendant les non-dits familiaux, sans rien édulcorer de leurs...  

"Rencontres" Exploration de tous les champs des possibles générés par les échanges et leur implication dans nos existences - 12/02/2024

Cette pièce chorégraphique a pour thème celui des rencontres. Il s'agit d'explorer le champ des possibles que ces dernières suscitent, la manière dont elles tracent le chemin de notre existence et façonnent l'être que nous sommes. Les rencontres sont les fils du tissage structurant les liens qui nous relient les uns et les unes aux autres. Elles nous révèlent à nous-mêmes en nous donnant...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024