La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Danse

"Fuck me" Art, désir et volupté ! - 26/07/2023

C'est la 34e édition du festival Paris l'été. Créé en 1990 par Patrice Martinet et anciennement nommé "festival Paris quartier l'été", il tient toujours le haut du pavé avec une programmation qui compte à ce jour plus de 2 000 représentations dans 150 lieux différents de la capitale. Riche de 18 propositions cette année, brassant toujours des œuvres internationales, focus est fait sur "Fuck me",...  

"Static shot" Précision poétique contemporaine au Louvre ! - 19/07/2023

Nouvelle édition du festival Paris l'été qui se tient du 10 au 30 juillet dans différents lieux de Paris, dont le Louvre, le lycée Jacques Decour ou La Villette. Autour de dix-huit propositions, la palette est éclectique comme à chaque fois où se mêlent installation, théâtre, cirque, musique et danse dans un large spectre d'horizons artistiques différents. La musique démarre doucement. Les...  

"Nederlands dans theater" Duo de toute beauté ! - 22/06/2023

Dans deux styles différents, en écho à la richesse artistique du monde du geste et de la musique, les chorégraphes Johan Inger et Nadav Zelner, respectivement suédois et israélien, offrent, chacun dans leur création, automatisme, vivacité et sensualité dans une approche où, pour le premier, la gestuelle peut être autant physique que retenue quand, pour le second, elle est avant tout signe d'une...  

"Momo"… riche, ouvert et subtil ! - 31/05/2023

Connu internationalement pour ses créations et travaux artistiques, ayant donné aussi naissance à la Gaga dance, Ohad Naharin est à la tête de la Batsheva Dance Company depuis 1990 après y être entré en 1974 en tant que danseur. Dans sa dernière œuvre qui donne à voir une nuance et une richesse chorégraphique en accord avec ses prises de positions politiques, le chorégraphe israélien mêle...  

Suites absentes… présences tout en décalé - 26/05/2023

Dans une création qui mêle compositions de Bach, danse et mime, l'absurde trône en présence d'un bouc. D'un récital de musique classique, la situation échappe à son interprète qui la reprend en la détournant de son but initial. Tout est ainsi décalé et le chorégraphe-danseur Pierre Rigal nous invite dans un voyage de déconstruction où les convenances sociales sont bousculées et où le paraître...  

"Murmuration" Géométrie poétique et envoûtante - 10/05/2023

Créateur et metteur en scène, Sadeck Berrabah, accompagnée d'une musique de T. Rex, nous emmène dans sa création dans un univers où mesures, angles, parallèles et perpendiculaires brillent de mille feux pour donner rythme et précisions à des mouvements qui, à force de répétition, deviennent presque envoûtants. C'est le premier spectacle de Sadeck Berrabah. Et pourtant, il a déjà travaillé pour...  

"Il était une fois casse-noisette"… Ballet gourmand pour enfants et adultes - 04/05/2023

Après "Mon premier lac des cygnes", l'ancien danseur étoile Karl Paquette continue à revisiter les chefs-d'œuvre de Marius Petipa en reprenant "Casse-Noisette". Dans une approche artistique en direction des plus jeunes, il en propose une version gourmande dans son exigence artistique et ses décors féériques. C'est le soir de Noël. La fête et l'excitation des enfants sont à leur comble, la soirée...  

"Every drop of my blood" L'irrésistible quête de soi, une chorégraphie de combat - 18/04/2023

Comment pouvoir s'imaginer vivre encore dans un corps contraint par des normes héritées ? Comment échapper aux diktats conditionnant l'existence féminine arrimée au joug des représentations stéréotypées ? La quête de soi ne peut être qu'un corps-à-corps frontal, un sport de combat au même titre que la sociologie telle que la concevait Pierre Bourdieu. La Cie FluO, en livrant - comme on dit d'une...  

"L'encyclopédie du geste ouvrier" Misères et splendeurs de la geste ouvrière - 24/04/2023

Si l'on s'en réfère aux origines de la geste - corpus d'écrits épiques de l'époque féodale relatant les hauts faits de personnages historiques ou légendaires -, la forme chorégraphiée mise en jeu et interprétée par Sylvie Balestra de la Cie Sylex s'inscrit pleinement dans le droit fil des "exploits" de la geste ouvrière. En effet, est-il encore utile de le rappeler à une époque vibrant au rythme...  

Le Grand Sommeil… Et un grand réveil, de l'enfance à la maturité - 19/04/2023

Dans une mise en scène de Marion Siéfert, la comédienne, performeuse et danseuse Helena de Laurens incarne une préadolescente. Dans un jeu où elle marie l'enfance dans un corps d'adulte, ce personnage à la Janus est à la fois drôle, cruel et franc. Un cocktail où la malice et l'esprit en sont les gouvernails dans une création qui date de 2018. La scène est vide. Helena de Laurens arrive et...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023