Un silence habille le plateau quand Rocío Molina entre. En arrière-scène, côté jardin, est situé un piano. Côté cour, à la même latitude, il y a un grand fauteuil en rotin tressé et tout du long, en latéral, des bancs de bois debout sont tenus en équilibre les uns sur les autres. Au centre, une chaise de bois où, dans une série d'équilibres et de déséquilibres, Rocío Molina tombe à la renverse à chaque fois qu'elle grimpe dessus. Ni tempo, ni palma, ni taconeo ne sont présents au début. C'est théâtral et le reste durant le premier tiers du spectacle.
Cette longue scène théâtrale corporelle est baignée par de belles lumières. Ce silence est comme la nuée avant l'orage, le spectacle étant sur plusieurs rythmes et gagnant en intensité. Les corps sont montrés autant dans leur nudité que dans leur expressivité avant même que le premier taconeo ne se fasse entendre. Entre nos deux protagonistes, incarnés par Rocío Molina et Niño de Elche, tout est sous tension, avec en point d'orgue des gifles qu'ils s'assènent un moment à tour de rôle. Cette relation de domination s'exprime jusqu'à un bâillonnement corporel via une corde.
Cette longue scène théâtrale corporelle est baignée par de belles lumières. Ce silence est comme la nuée avant l'orage, le spectacle étant sur plusieurs rythmes et gagnant en intensité. Les corps sont montrés autant dans leur nudité que dans leur expressivité avant même que le premier taconeo ne se fasse entendre. Entre nos deux protagonistes, incarnés par Rocío Molina et Niño de Elche, tout est sous tension, avec en point d'orgue des gifles qu'ils s'assènent un moment à tour de rôle. Cette relation de domination s'exprime jusqu'à un bâillonnement corporel via une corde.
Durant toute la représentation, nous basculons sur plusieurs tempos avec des tableaux très différents les uns des autres, le tout construit dans une même scénographie. Cela démarre par du théâtre uniquement corporel comme vu précédemment, ponctué par différentes plages de flamenco, autant chantées, jouées que dansées, où s'enchaînent de très beaux solos de taconeos de Rocío Molina et finit par une danse cadencée de façon robotique avec un pied droit qui avance doucement suivi du pied gauche de façon nonchalante, les troncs légèrement tombants comme vidés de leur force par le chœur de Paris.
Le tout s'enchaîne dans une musique rythmée et électronique. Ainsi, nous sommes dans un cocktail réussi de différentes composantes artistiques que rien, dans le rythme, dans le timbre et la gestuelle, ne relie, sauf la mise en scène de Rocío Molina et Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola. Et cette audace bouscule tous les codes du flamenco, autant dans la représentation des corps, de la musique, des chants que des costumes.
Le chanteur et guitariste Niño de Elche et la danseuse Rocío Molina frôlent l'érotisme parfois. Ce qui se joue est ce rapport à l'autre et non à soi dans une relation de domination et de désir. Leurs corps sont, un moment, lacérés, à tour de rôle, par une corde, les seins pendants pour la danseuse. La scène érotique est celle où le chanteur lui mord sa queue de cheval tout en remontant, tous les deux, nus le plateau à quatre pattes. La robe flamenca traditionnelle est absente, remplacée un moment par un sous-vêtement qui descend jusqu'à la taille de la danseuse.
Le tout s'enchaîne dans une musique rythmée et électronique. Ainsi, nous sommes dans un cocktail réussi de différentes composantes artistiques que rien, dans le rythme, dans le timbre et la gestuelle, ne relie, sauf la mise en scène de Rocío Molina et Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola. Et cette audace bouscule tous les codes du flamenco, autant dans la représentation des corps, de la musique, des chants que des costumes.
Le chanteur et guitariste Niño de Elche et la danseuse Rocío Molina frôlent l'érotisme parfois. Ce qui se joue est ce rapport à l'autre et non à soi dans une relation de domination et de désir. Leurs corps sont, un moment, lacérés, à tour de rôle, par une corde, les seins pendants pour la danseuse. La scène érotique est celle où le chanteur lui mord sa queue de cheval tout en remontant, tous les deux, nus le plateau à quatre pattes. La robe flamenca traditionnelle est absente, remplacée un moment par un sous-vêtement qui descend jusqu'à la taille de la danseuse.
Les tableaux sont très physiques. Le violon de Maureen Choi habille d'une très belle sonorité la représentation. Elle intervient à deux, trois reprises avec des solos qui créent des ruptures de jeu en apportant de l'élan et beaucoup d'émotion. Un très beau mariage s'effectue entre les chants flamencos de Niño de Elche et lyriques d'Olalla Alemán où leurs deux voix se chevauchent. Olalla Alemán accompagne souvent les différentes scènes théâtrales quand Niño de Elche intervient vocalement par à coup en changeant son timbre pour finir le spectacle sur une musique électronique.
Des puristes auront sans doute leurs raisons pour marquer leur désapprobation, la création bousculant les repères de ce 6e art. Avec Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola, Rocío Molina crée un spectacle haut en couleur qui change avec audace de fond en comble le récit du flamenco, apportant ainsi une touche autre qui lui permet de se régénérer avec d'autres couleurs.
◙ Safidin Alouache
Des puristes auront sans doute leurs raisons pour marquer leur désapprobation, la création bousculant les repères de ce 6e art. Avec Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola, Rocío Molina crée un spectacle haut en couleur qui change avec audace de fond en comble le récit du flamenco, apportant ainsi une touche autre qui lui permet de se régénérer avec d'autres couleurs.
◙ Safidin Alouache
"Carnación"
Idée, chorégraphie et danse : Rocío Molina.
Chant : Niño de Elche.
Mise en scène : Rocío Molina et Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Chef de choeur : Christophe Grapperon, Pierre-Louis De Laporte.
Piano, musique electronique, programmation, composition musicale Cumbia et Exhorcismo : Pepe Benítez.
Musiciens : Maureen Choi (violon), Amaryllis Jarczyk (violoncelle).
Chant : Olalla Alemán (soprano), Hans-Ljuben Richard (alto).
Chorale au cours de la création : ProyectoeLe.
Direction musicale : Niño de Elche, en collaboration avec Rocío Molina et Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Élaboration, accompagnement, coordination artistique, design graphique : Julia Valencia.
Création costumes : Leandro Cano.
Scénographie : Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Lumière : Carlos Marquerie.
Création costumes : Leandro Cano.
Scénographie : Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Direction musicale du Choeur : Carlos Cansino.
Création sonore : Javier Álvarez.
Textes : Enrique Fuenteblanca.
Production : Danza Molina en collaboration avec Junta de Andalucía.
Durée : 1 h 40.
A été représenté du 4 au 7 juin 2025 à 20 h,
à la Grande Halle de La Villette, Paris 19e.
Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse et la Philharmonie de Paris.
Chant : Niño de Elche.
Mise en scène : Rocío Molina et Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Chef de choeur : Christophe Grapperon, Pierre-Louis De Laporte.
Piano, musique electronique, programmation, composition musicale Cumbia et Exhorcismo : Pepe Benítez.
Musiciens : Maureen Choi (violon), Amaryllis Jarczyk (violoncelle).
Chant : Olalla Alemán (soprano), Hans-Ljuben Richard (alto).
Chorale au cours de la création : ProyectoeLe.
Direction musicale : Niño de Elche, en collaboration avec Rocío Molina et Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Élaboration, accompagnement, coordination artistique, design graphique : Julia Valencia.
Création costumes : Leandro Cano.
Scénographie : Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Lumière : Carlos Marquerie.
Création costumes : Leandro Cano.
Scénographie : Juan Kruz Díaz de Garaio Esnaola.
Direction musicale du Choeur : Carlos Cansino.
Création sonore : Javier Álvarez.
Textes : Enrique Fuenteblanca.
Production : Danza Molina en collaboration avec Junta de Andalucía.
Durée : 1 h 40.
A été représenté du 4 au 7 juin 2025 à 20 h,
à la Grande Halle de La Villette, Paris 19e.
Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse et la Philharmonie de Paris.