La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

"Le Quesnoy en chanteur(s)": Dix-huit ans et toutes ses chansons !

15/03 au 29/03/2013, "Le Quesnoy en chanteur(s)", Théâtre des Trois Chênes, Le Quesnoy, Nord

Dix-huit ans... la majorité, l'âge de l'indépendance, de l'envie d'aventure, des rencontres... Comme une volonté de s'affirmer, de tenter de nouvelles expériences... C'est un peu tout ça "Le Quesnoy en chanteur(s)". Un festival qui fait sa trace, en terme de longévité et de spécificité, au milieu des nombreux festivals "historiques" dédiés à la chanson française... celle que nous aimons, ni passéiste, ni outrancièrement jeuniste... simplement de qualité et qui fait plaisir autant aux oreilles qu'au cerveau...



Anne Sylvestre © DR.
Anne Sylvestre © DR.
Dix-huit ans, ça se fête. Ce passage de l'adolescence à l'âge adulte est l'occasion de marier la tradition de la chanson d'écoute et l'énergie des nouveaux interprètes, venus du slam ou du rock. Témoin de ces noces et fil rouge du festival : Anne Sylvestre, dernière auteur-compositeur-interprète toujours créative parmi ceux qui ont éclos dans le Paris des années cinquante... Comme si Brel, Barbara ou Brassens (auquel on l'a souvent comparée pour son inspiration et son universalité) venaient nous saluer au Quesnoy ! Anne fait aussi partie de ces auteures reprises au fil des années par différentes générations d'interprètes, de Christine Costa à Jacques Haurogné en passant par Christopher Murray ; ou faisant l'objet d'hommages comme celui récent de Jann Halexander.

Elle sera fêtée en début de festival - spectacle unique inventé pour elle et par ses amis de toutes générations, d'Agnès Bihl à Francesca Solleville, d'Yves Jamait à Presque Oui - ; et elle clôturera la quinzaine par son tour de chant où elle nous régalera d'un cocktail de ses classiques et de plusieurs chansons spécialement créées pour le festival.

Bernard Joyet © DR.
Bernard Joyet © DR.
Classiques aussi, Bernard Joyet ou Jofroi, fidèles du festival. Classiques encore, mais pourtant décalés, les musiciens d'Obsidienne, qui feront entendre le chant des trouvères et des troubadours, jusqu'à ceux du XXe siècle, avec leurs instruments et leurs techniques de polyphonie venue du Moyen-Âge. Quant aux voix de la jeunesse à marier à ces traditions, Marion Rouxin, de retour de Rennes, ou Salomé Leclerc, venue du Québec, sauront les incarner pour nous faire savourer les nouvelles couleurs féminines de la chanson.

Et chez les hommes, cette voix vient du slam, elle est âpre dans le duo From&Ziel ; et sa source de jouvence revisite la tradition noir et blanc du Prévert traditionnel, le poète de Doisneau, lorsque la finesse violente de Nevcherhirlian vient en épousseter la force contestataire. Savoir bousculer, savoir aimer, marier les contrastes ? Oui, Le Quesnoy en chanteurs a bien 18 ans ! Une bonne raison d'avoir l'eau à la bouche...

Du 15 mars au 29 mars 2013.
18e festival Le Quesnoy en chanteurs.
Tous les soirées débutent à 20 h.
Théâtre des Trois Chênes, Le Quesnoy (59), 03 27 28 78 20.
>> lequesnoyenchanteurs.com

Frédéric Nevchehirlian © DR.
Frédéric Nevchehirlian © DR.
● Vendredi 15 mars : Frédéric Nevchehirlian chante Prévert ;
From & Ziel.

● Mardi 19 mars : La fête à Anne Sylvestre (avec Michèle Bernard, Agnès Bihl, Yves Jamait, Bernard Joyet, Nathalie Miravette, Gérard Morel, Presque Oui, Francesca Solleville, etc...).

● Vendredi 22 mars : Marion Rouxin ;
Bernard Joyet.

● Mardi 26 mars - Soirée transatlantique : Salomé Leclerc (Québec) - en partenariat avec le Festival de Tadoussac ;
Obsidienne ("Mille ans de chansons, du Moyen-Age à nos jours").

● Vendredi 29 mars : Jofroi ;
Anne Sylvestre.

Chante-grange :
Samedi 16 mars : Michel Boutet.
Samedi 23 mars : France Léa (Englefontaine).
Samedi 30 mars : Bruno Ruiz (Villers-Pol).

Mercredis de la Résidence (concerts gratuits à l'Université de Valenciennes) :
Mercredi 13 mars : Moran.
Mercredi 20 mars : Clémence Savelli.
Mercredi 27 mars : Mémo.

Gil Chauveau
Vendredi 15 Mars 2013

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter | Avignon 2025







À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024