S'inscrivant dans la tradition du jazz vocal avec les instruments acoustiques que sont le piano, la contrebasse et la batterie, "Sembianze" dévoile immédiatement, dès les premiers morceaux, un univers sonore, instrumental, à la fois puissant et intime, élégant et lumineux, original et déjà essentiel. Chaque séquence musicale, entre partition très écrite et improvisation empreinte de liberté, dévoile un son épuré, sans artifices, avec des mélodies, des harmonies tout en finesse, voire tout en délicatesse émotionnelle. Les arabesques gracieuses du piano s'associent à la perfection avec le jeu, fringant, à la caisse claire et le phrasé de la contrebasse.
Quant à la voix d'Irene Amata, que dire si ce n’est qu’elle jaillit soudainement comme un éclair dans le ciel, avec un phrasé qui laisse pantois. Du bel ouvrage, pourrait-on dire. Rien ne lasse. Sans surenchère musicale. Beaucoup de fluidité et d'élégance, un esthétisme tout en subtilité, une voix sensible, attachante, à certains moments envoûtante, parfois empreinte d'une mélodie glissant sur une trame nostalgique, mais point de tristesse... chaque mot portant son sens sur le fil de l'accent chantant et ensoleillé de l'Italie.
Quant à la voix d'Irene Amata, que dire si ce n’est qu’elle jaillit soudainement comme un éclair dans le ciel, avec un phrasé qui laisse pantois. Du bel ouvrage, pourrait-on dire. Rien ne lasse. Sans surenchère musicale. Beaucoup de fluidité et d'élégance, un esthétisme tout en subtilité, une voix sensible, attachante, à certains moments envoûtante, parfois empreinte d'une mélodie glissant sur une trame nostalgique, mais point de tristesse... chaque mot portant son sens sur le fil de l'accent chantant et ensoleillé de l'Italie.

Lors de l'enregistrement de l'album au Studio La Menuiserie, à Noisy-le-Sec © Irene Amata Tous Droits réservés.
Gil Chauveau : Supposons que je n’ai rien lu sur vous, que je ne vous connaisse pas, comment pourriez-vous vous présenter ?
Irene Amata : Je suis italienne, en France depuis 2014, chanteuse, autrice et compositrice de jazz, avec une formation initiale de pianiste classique. "Sembianze" est mon deuxième album, mais le premier avec l'ensemble des titres composés et écrits par moi. Le fait de m'être installé à Paris m'a permis de concrétiser le projet (et le rêve) de devenir une artiste professionnelle. Le chant a toujours fait partie de ma vie et, plus jeune, j'ai participé à différents groupes, de reggae notamment. J'ai donc toujours pratiqué et cultivé le chant, mais je ne pensais pas alors que cela deviendrait mon travail, mon activité principale. Puis, au fil de mes voyages, à partir de 2006, petit à petit, la musique a pris de plus en plus de place. Après cette période de "maturation", le choix de ne faire que ça s'est imposé.
Mon premier album, en duo avec le guitariste Roberto Stimoli, consacré à la musique brésilienne, m'a mis professionnellement le pied à l'étrier, grâce aussi aux concerts qui ont suivi la sortie de ce premier disque. C'était le début d'une carrière et j'en ai profité pour suivre des stages, des masterclass, participer à des jam-sessions. Le fait d'habiter à Paris a facilité mon entrée dans le milieu du jazz. J'ai alors commencé à écrire, non pas dans l'optique d'un projet discographique, mais comme un processus de création – de recherche également – sans l'ambition d'aboutir à un disque. Au fur et à mesure, je me suis rendu compte que je composais des chansons. Je prenais énormément de plaisir à les chanter et, en public, cela marchait. C'est ainsi que le projet s'est construit et, en 2019, j'ai décidé de faire un album. Cela a pris du temps, bien sûr, mais il existe aujourd'hui.
Irene Amata : Je suis italienne, en France depuis 2014, chanteuse, autrice et compositrice de jazz, avec une formation initiale de pianiste classique. "Sembianze" est mon deuxième album, mais le premier avec l'ensemble des titres composés et écrits par moi. Le fait de m'être installé à Paris m'a permis de concrétiser le projet (et le rêve) de devenir une artiste professionnelle. Le chant a toujours fait partie de ma vie et, plus jeune, j'ai participé à différents groupes, de reggae notamment. J'ai donc toujours pratiqué et cultivé le chant, mais je ne pensais pas alors que cela deviendrait mon travail, mon activité principale. Puis, au fil de mes voyages, à partir de 2006, petit à petit, la musique a pris de plus en plus de place. Après cette période de "maturation", le choix de ne faire que ça s'est imposé.
Mon premier album, en duo avec le guitariste Roberto Stimoli, consacré à la musique brésilienne, m'a mis professionnellement le pied à l'étrier, grâce aussi aux concerts qui ont suivi la sortie de ce premier disque. C'était le début d'une carrière et j'en ai profité pour suivre des stages, des masterclass, participer à des jam-sessions. Le fait d'habiter à Paris a facilité mon entrée dans le milieu du jazz. J'ai alors commencé à écrire, non pas dans l'optique d'un projet discographique, mais comme un processus de création – de recherche également – sans l'ambition d'aboutir à un disque. Au fur et à mesure, je me suis rendu compte que je composais des chansons. Je prenais énormément de plaisir à les chanter et, en public, cela marchait. C'est ainsi que le projet s'est construit et, en 2019, j'ai décidé de faire un album. Cela a pris du temps, bien sûr, mais il existe aujourd'hui.
G. C. : Si vous en avez, comment pourriez-vous définir ou parler de vos influences principales ?
I. A. : Sûrement la musique du Brésil qui a été très importante à une époque de ma vie. J'en écoutais énormément. J'étais plongé dans cet univers de la bossa nova et de la samba, du jazz brésilien. C'est à partir de là que j'ai étudié et pratiqué le jazz vocal. En même temps, dès mon plus jeune âge, j'ai été ouverte à toutes sortes de styles différents, allant de la pop anglaise ou le reggae au classique, en passant par le jazz instrumental. Je pense que je me nourris de toutes ces influences sans en préférer aucune. "Sembianze" est le résultat d'un travail de recherche très intime, très personnel, où il y a le mélange, les inspirations de toutes ces ambiances, de tous ces genres musicaux.
G. C. : Les parties de piano sont très importantes et je trouve qu'il y a beaucoup d'élégance et de finesse dans les orchestrations, de belles harmonisations. Est-ce dû à votre formation musicale classique ?
I. A. : Oui. Tous mes morceaux naissent au piano. Dans le sens où mes musiques sont composées sur cet instrument, les mélodies apparaissent et les paroles arrivent à la fin. Ce sont des compositions avec du texte, mais la base reste "moi" devant le piano avec mes recherches et de l'harmonie entre tout ça. J'écris tout ce que je fais noir sur blanc sur les partitions que je procure ensuite aux musiciens. C'est à partir de celles-ci que va se faire la construction de l'orchestration en quartet avec eux.
J'ai la chance d'avoir des musiciens de qualité (Fady Farah au piano, Maurizio Congiu à la basse, JB Perraudin à la batterie) – compétents, sensibles et merveilleux humainement – qui ont su comprendre mon univers… J'adore leur laisser une place dans chaque morceau pour qu'ils expriment leur part d'improvisation. J'apprécie à la fois qu'ils respectent ma partition tout en aimant les écouter concrétiser leur désir d'explorations, de voyages dans chaque titre. Nous travaillons ensemble depuis 2019. C'est vraiment un parcours de construction effectué en commun que nous avons réalisé pour aboutir à ce CD, avec un son qui s'est élaboré au fil des concerts.
G. C. : En effet, on sent réellement une connivence entre vous ainsi que le plaisir que vous avez de jouer ensemble. Et cela sur tous les titres. Sans tous les aborder, peut-on parler de certains qui m'ont particulièrement touché comme "Solu Tu" qui ouvre "Sembianze", dont on perçoit encore quelques accents brésiliens ?
I. A. : Oui, tout à fait… avec un rythme brésilien, comme un clin d'œil à ma passion première. C'est un morceau que j'ai dédié à mes amis en Italie. Il est né en pensant à mes amitiés de jeunesse. Ce "Solo tu" – seulement toi en français – est en réalité collectif, car je ne m'adresse pas à quelqu'un en particulier. Je m'adresse à plusieurs personnes qui ont partagé ma vie, sur qui je peux encore compter. Quand je retourne à Rome, nous nous appelons et nous nous voyons, nous discutons comme si nous nous étions quittés seulement la veille.
G. C. : Comme pour se guérir d'une pointe de nostalgie…
I. A. : Totalement. C'est quelque chose d'un peu "douce-amère". C'est une musique dansante certes, mais il y a des consonances mélancoliques tout en gardant le sourire sur les souvenirs.
I. A. : Sûrement la musique du Brésil qui a été très importante à une époque de ma vie. J'en écoutais énormément. J'étais plongé dans cet univers de la bossa nova et de la samba, du jazz brésilien. C'est à partir de là que j'ai étudié et pratiqué le jazz vocal. En même temps, dès mon plus jeune âge, j'ai été ouverte à toutes sortes de styles différents, allant de la pop anglaise ou le reggae au classique, en passant par le jazz instrumental. Je pense que je me nourris de toutes ces influences sans en préférer aucune. "Sembianze" est le résultat d'un travail de recherche très intime, très personnel, où il y a le mélange, les inspirations de toutes ces ambiances, de tous ces genres musicaux.
G. C. : Les parties de piano sont très importantes et je trouve qu'il y a beaucoup d'élégance et de finesse dans les orchestrations, de belles harmonisations. Est-ce dû à votre formation musicale classique ?
I. A. : Oui. Tous mes morceaux naissent au piano. Dans le sens où mes musiques sont composées sur cet instrument, les mélodies apparaissent et les paroles arrivent à la fin. Ce sont des compositions avec du texte, mais la base reste "moi" devant le piano avec mes recherches et de l'harmonie entre tout ça. J'écris tout ce que je fais noir sur blanc sur les partitions que je procure ensuite aux musiciens. C'est à partir de celles-ci que va se faire la construction de l'orchestration en quartet avec eux.
J'ai la chance d'avoir des musiciens de qualité (Fady Farah au piano, Maurizio Congiu à la basse, JB Perraudin à la batterie) – compétents, sensibles et merveilleux humainement – qui ont su comprendre mon univers… J'adore leur laisser une place dans chaque morceau pour qu'ils expriment leur part d'improvisation. J'apprécie à la fois qu'ils respectent ma partition tout en aimant les écouter concrétiser leur désir d'explorations, de voyages dans chaque titre. Nous travaillons ensemble depuis 2019. C'est vraiment un parcours de construction effectué en commun que nous avons réalisé pour aboutir à ce CD, avec un son qui s'est élaboré au fil des concerts.
G. C. : En effet, on sent réellement une connivence entre vous ainsi que le plaisir que vous avez de jouer ensemble. Et cela sur tous les titres. Sans tous les aborder, peut-on parler de certains qui m'ont particulièrement touché comme "Solu Tu" qui ouvre "Sembianze", dont on perçoit encore quelques accents brésiliens ?
I. A. : Oui, tout à fait… avec un rythme brésilien, comme un clin d'œil à ma passion première. C'est un morceau que j'ai dédié à mes amis en Italie. Il est né en pensant à mes amitiés de jeunesse. Ce "Solo tu" – seulement toi en français – est en réalité collectif, car je ne m'adresse pas à quelqu'un en particulier. Je m'adresse à plusieurs personnes qui ont partagé ma vie, sur qui je peux encore compter. Quand je retourne à Rome, nous nous appelons et nous nous voyons, nous discutons comme si nous nous étions quittés seulement la veille.
G. C. : Comme pour se guérir d'une pointe de nostalgie…
I. A. : Totalement. C'est quelque chose d'un peu "douce-amère". C'est une musique dansante certes, mais il y a des consonances mélancoliques tout en gardant le sourire sur les souvenirs.
G. C. : Sourire que l'on retrouve dans le titre suivant, "Coloriamo", presque pétillant, son pot de couleurs tout neuf et sa rythmique appuyée et sautillante assurée par la caisse claire…
I. A. : C'est une chanson que j'ai écrite avec ma fille aînée un jour avant mon premier concert en relation avec le projet "Sembianze", au Sunside (rue des Lombards à Paris, septembre 2021). Ce soir-là, je devais faire un seul set, une sorte de baptême de luxe, mais je n'étais pas sûr d'avoir assez de morceaux pour "remplir" celui-ci. Ne voulant pas faire de reprise, car je ne souhaitais chanter que ma musique, j'ai donc voulu travailler la veille sur une mélodie que je jouais en boucle au piano. Or, ce jour-là était un mercredi et ma fille n'allait pas à l'école. Elle voulait que je m'occupe d'elle comme tous les enfants. J'ai abandonné le piano, me suis mise sur le tapis avec elle pour dessiner avec des feutres… et c'est là que l'idée m'est venue. Nous nous sommes mises au clavier ensemble. Je l'ai fait participer… et c'est ainsi qu'est né "Coloriamo"…
G. C. : Magnifique jeu de Fady Farah au piano, à la fois vif, très présent et tout en légèreté, fluide et en subtil appui mélodique, et votre voix à la fois cristalline et d'une réelle intensité… sur "Inizi"
I. A. : Inizi… débuts… point de départ… C'est le premier morceau que j'aie écrit pour cet album en 2017. Il fait référence au décès de mon père en décembre 2016. Cette composition est restée longtemps dépourvue de texte. Lorsque je l'ai écrit, dans une période à la fois de deuil et pleine d'activité, j'ai voulu parler de lui, sans tristesse, comme une personne absente, mais très présente, qui reste auprès de moi. Mes pensées pour lui, mes souvenirs de lui sont des parties constituant ce que je suis aujourd'hui.
G. C. : "Sembianze"… Une ambiance très organique, presque mystérieuse, féérique et également bien chaloupée au son aérien des cymbales et du phrasé romantique du piano… Est-ce une utopie pour la nature et une dystopie pour les humains ?
I. A. : C'est ici ma préoccupation pour le changement climatique, les sujets liés à l'environnement, comme pour beaucoup de gens autour de moi. Cela fait malheureusement partie de notre actualité au quotidien maintenant, le fait de prendre conscience où en est notre humanité actuellement. C'est un texte court revenant plusieurs fois qui est une ode à la force de la nature, à sa capacité d'adaptation, de reprendre vie même dans le désert. C'est en fait un scénario post-humanité issu de mon imagination… J'ai mis des mots sur des images que je visualisais dans ma tête au moment où je composais la musique. C'est un peu comme une "miniature" textuelle posée sur un voyage musical, une exploration sur monde sans plus aucun signe de civilisation… portée par un regard qui aurait pris un peu de hauteur… Avec une approche pianistique très romantique, très émotionnelle.
G. C. : Pour moi, deux titres correspondent parfaitement à ce regard que vous avez sur le monde : "Parlami Di Te" et "La Vita Nel Mare", tant par les sujets abordés que par les particularités musicales. Le premier traite de la détresse humaine et fait appel à un tempo plus rapide, plus agressif, mais néanmoins lumineux… apportant un relief différent à l'album… très complémentaire…
I. A. : C'est effectivement la composition Uptempo du disque avec son rythme latin. Le texte est vraiment inspiré des rencontres très fréquentes que tout le monde peut faire dans les grandes villes, et que j'ai faites à Paris et en Île-de-France, de personnes en détresse, celles sans domicile fixe. Elles font partie de notre quotidien et ce n'est plus, en aucun cas, des figures romantiques du clochard… Maintenant, nous voyons des familles, des enfants dans la misère et dans la rue… Cela me semble horrible, insupportable. Dans mon texte, j'imagine un dialogue, comme une invitation à l'échange, comme une demande : "raconte-moi ton histoire". Souvent, on passe devant, on les ignore… alors que ce sont des êtres humains, tous avec une histoire, un passé, une enfance… Et je pense aussi que ces situations peuvent aujourd'hui arriver à n'importe qui !
I. A. : C'est une chanson que j'ai écrite avec ma fille aînée un jour avant mon premier concert en relation avec le projet "Sembianze", au Sunside (rue des Lombards à Paris, septembre 2021). Ce soir-là, je devais faire un seul set, une sorte de baptême de luxe, mais je n'étais pas sûr d'avoir assez de morceaux pour "remplir" celui-ci. Ne voulant pas faire de reprise, car je ne souhaitais chanter que ma musique, j'ai donc voulu travailler la veille sur une mélodie que je jouais en boucle au piano. Or, ce jour-là était un mercredi et ma fille n'allait pas à l'école. Elle voulait que je m'occupe d'elle comme tous les enfants. J'ai abandonné le piano, me suis mise sur le tapis avec elle pour dessiner avec des feutres… et c'est là que l'idée m'est venue. Nous nous sommes mises au clavier ensemble. Je l'ai fait participer… et c'est ainsi qu'est né "Coloriamo"…
G. C. : Magnifique jeu de Fady Farah au piano, à la fois vif, très présent et tout en légèreté, fluide et en subtil appui mélodique, et votre voix à la fois cristalline et d'une réelle intensité… sur "Inizi"
I. A. : Inizi… débuts… point de départ… C'est le premier morceau que j'aie écrit pour cet album en 2017. Il fait référence au décès de mon père en décembre 2016. Cette composition est restée longtemps dépourvue de texte. Lorsque je l'ai écrit, dans une période à la fois de deuil et pleine d'activité, j'ai voulu parler de lui, sans tristesse, comme une personne absente, mais très présente, qui reste auprès de moi. Mes pensées pour lui, mes souvenirs de lui sont des parties constituant ce que je suis aujourd'hui.
G. C. : "Sembianze"… Une ambiance très organique, presque mystérieuse, féérique et également bien chaloupée au son aérien des cymbales et du phrasé romantique du piano… Est-ce une utopie pour la nature et une dystopie pour les humains ?
I. A. : C'est ici ma préoccupation pour le changement climatique, les sujets liés à l'environnement, comme pour beaucoup de gens autour de moi. Cela fait malheureusement partie de notre actualité au quotidien maintenant, le fait de prendre conscience où en est notre humanité actuellement. C'est un texte court revenant plusieurs fois qui est une ode à la force de la nature, à sa capacité d'adaptation, de reprendre vie même dans le désert. C'est en fait un scénario post-humanité issu de mon imagination… J'ai mis des mots sur des images que je visualisais dans ma tête au moment où je composais la musique. C'est un peu comme une "miniature" textuelle posée sur un voyage musical, une exploration sur monde sans plus aucun signe de civilisation… portée par un regard qui aurait pris un peu de hauteur… Avec une approche pianistique très romantique, très émotionnelle.
G. C. : Pour moi, deux titres correspondent parfaitement à ce regard que vous avez sur le monde : "Parlami Di Te" et "La Vita Nel Mare", tant par les sujets abordés que par les particularités musicales. Le premier traite de la détresse humaine et fait appel à un tempo plus rapide, plus agressif, mais néanmoins lumineux… apportant un relief différent à l'album… très complémentaire…
I. A. : C'est effectivement la composition Uptempo du disque avec son rythme latin. Le texte est vraiment inspiré des rencontres très fréquentes que tout le monde peut faire dans les grandes villes, et que j'ai faites à Paris et en Île-de-France, de personnes en détresse, celles sans domicile fixe. Elles font partie de notre quotidien et ce n'est plus, en aucun cas, des figures romantiques du clochard… Maintenant, nous voyons des familles, des enfants dans la misère et dans la rue… Cela me semble horrible, insupportable. Dans mon texte, j'imagine un dialogue, comme une invitation à l'échange, comme une demande : "raconte-moi ton histoire". Souvent, on passe devant, on les ignore… alors que ce sont des êtres humains, tous avec une histoire, un passé, une enfance… Et je pense aussi que ces situations peuvent aujourd'hui arriver à n'importe qui !
G. C. : Pour le second, le thème reste malheureusement d'actualité puisqu'il nous parle des migrants traversant la Méditerranée, avec une partition très riche, très dense, avec une grande finesse d'orchestration…
I. A. : L'écriture est ici très émotionnelle – mon dernier texte écrit en janvier 2024 –, partant tout d'abord de la pensée positive que j'ai de la Méditerranée, "ma mer", de sa beauté, de sa diversité… Puis arrive ce qu'elle supporte, vit actuellement, et cela, depuis pas mal d'années, avec indissociable la notion de deuil, d'injustice, de tragédie… de tous ces morts qu'elle accueille involontairement. Et de tous ces rêves que portent les migrants qui traversent ou n'arrivent pas à traverser, avec l'espoir d'une vie meilleure…
Je considère que c'est ma composition la plus aboutie par rapport à mon travail général. L'intro ostinato, avec cette répétition qui finira par clore la partition. Cela a été fait note par note, que j'ai élaboré avec un immense plaisir. Cela m'a rendue très heureuse et c'est ce qui fait que c'est un opus très personnel où je me reconnais complètement…
● Irene Amata "Sembianze".
Label : Prodastar.
Distribution : Inouïe Distribution.
Sortie : 5 septembre 2025.
Irene Amata : voix, compositions et textes.
Maurizio Congiu : contrebasse.
Fady Farah : piano.
JB Perraudin : batterie.
Concert de sortie d'album :
29 septembre 2025 à 20 h 30.
Au New Morning, 7-9, rue des Petites Écuries, Paris 10e.
>> newmorning.com
I. A. : L'écriture est ici très émotionnelle – mon dernier texte écrit en janvier 2024 –, partant tout d'abord de la pensée positive que j'ai de la Méditerranée, "ma mer", de sa beauté, de sa diversité… Puis arrive ce qu'elle supporte, vit actuellement, et cela, depuis pas mal d'années, avec indissociable la notion de deuil, d'injustice, de tragédie… de tous ces morts qu'elle accueille involontairement. Et de tous ces rêves que portent les migrants qui traversent ou n'arrivent pas à traverser, avec l'espoir d'une vie meilleure…
Je considère que c'est ma composition la plus aboutie par rapport à mon travail général. L'intro ostinato, avec cette répétition qui finira par clore la partition. Cela a été fait note par note, que j'ai élaboré avec un immense plaisir. Cela m'a rendue très heureuse et c'est ce qui fait que c'est un opus très personnel où je me reconnais complètement…
● Irene Amata "Sembianze".
Label : Prodastar.
Distribution : Inouïe Distribution.
Sortie : 5 septembre 2025.
Irene Amata : voix, compositions et textes.
Maurizio Congiu : contrebasse.
Fady Farah : piano.
JB Perraudin : batterie.
Concert de sortie d'album :
29 septembre 2025 à 20 h 30.
Au New Morning, 7-9, rue des Petites Écuries, Paris 10e.
>> newmorning.com