La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Danse

"We love arabs"… I have a dream

"We love arabs", Théâtre du Rond-Point, Paris

C'est un Juif et un Arabe qui arrivent, le temps d'un spectacle, à unir, sans l'ONU, dans une même chapelle de communion, deux populations à l'aide de la danse, du théâtre et d'une bonne dose d'humour.



© Giovanni Cittadini Cesi.
© Giovanni Cittadini Cesi.
C'est un plaisir de voir l'art utilisé à des fins politiques pour prôner l'ouverture à l'autre et être l'étendard de la paix. Hillel Kogan traite du rapport entre Juifs et Arabes en Israël. Qu'est-ce qui fait leurs identités ? À cette question, le chorégraphe israélien utilise l'humour, libératoire, et la danse Gaga pour botter le Q de tous les préjugés.

De façon éclatante, il pose le problème de la cohabitation de ces peuples qui vivent côte à côte "dans un pays qui est gagné par le racisme, la brutalité, l'ignorance, un mauvais usage de la force, le fanatisme", selon le chorégraphe israélien Ohad Naharin, inventeur de la danse Gaga. Celle-ci est basée essentiellement sur de l'improvisation où Adi Boutrous incorpore chaque gestuelle proposée par Kogan. Les artistes dansent ensemble, l'un aiguillon de l'autre, avec, au fil de la chorégraphie qui se construit, des mouvements ajoutés de façon périodique sans que rien ne soit laissé de côté.

Cette transmission de gestes, où Adil "suit" Hillel, permet de faire exister des mouvements aux états presque identiques, mais perçus dans un espace temporel légèrement décalé. Basée sur de l'improvisation d'un côté et de la spontanéité de l'autre, personne ne délaisse son identité artistique. Elles sont portées à un échelon plus élevé de partage. Le partenaire devient complice.

© Giovanni Cittadini Cesi.
© Giovanni Cittadini Cesi.
Kogan utilise, par le biais du théâtre, la parole pour expliquer son dessein à Boutrous. Nous sommes au début de la création d'un projet où un chorégraphe israélien juif souhaite intégrer un danseur israélien arabe en expliquant les difficultés de cette possibilité en Israël. C'est ce cheminement qui est expliqué, mis en lumière sous forme de dialogue avec le public et entre les artistes.

Mais au final, qu'est-ce qui peut relier ces deux peuples ? Son histoire ? Sa mentalité ? Ses croyances ? Ses Dieux ?

Que nenni… c'est la cuisine, l'hommos d'après Hillel Kogan. Cette purée de pois chiches nappée d'huile d'olive se retrouve autant dans les assiettes de Tel Aviv, Ashkelon que Gaza et Hébron. Et qui plus est aussi à Jérusalem.

C'est un spectacle qui fait tomber tous les murs de haine hissés par les fanatismes religieux et politiques. Le chorégraphe israélien, par le biais d'une grande finesse d'esprit, essaie d'établir un lien entre les deux communautés pour que les hommes deviennent amis, de ceux avec qui on partage son pain ou son hommos.

"We love arabs"

© Gadi Dagon.
© Gadi Dagon.
Texte et chorégraphie : Hillel Logan.
Avec : Adi Boutrous et Hillel Logan.
Musiques : Kazem Alsaher, Mozart.
Conseillers artistiques : Inbal Yaacobi, Rotem Tashach.
Traduction : Talia de Vries.
Lumière : Amir Castro.
Régie lumière : Stéphane Blanche.
Régie son : Laurent Le Nevez.
Habillage : Céline Saujot.
Durée : environ 55 min.

Du 12 septembre au 8 octobre 2017.
Du mardi au dimanche à 18 h 30.
Théâtre du Rond-Point, salle Jean Tardieu, Paris 8e, 01 44 95 98 21.
>> theatredurondpoint.fr

Tournée

© Giovanni Cittadini Cesi.
© Giovanni Cittadini Cesi.
18 octobre 2017 : International Arts Festival, Melbourne (Australie).
7 novembre 2017 : Halle aux Grains - Scène NationaLe, Blois (41).
8 novembre 2017 : Maison de la Culture, Bourges (18).
9 novembre 2017 : Nouveau Théâtre, Châtellerault (86).
14 novembre 2017 : Théâtre de l'Hôtel de Ville, Saint-Barthélémy-d'Anjou (49).
16 novembre 2017 : Théâtre de Thalie, Montaigu (85).
17 novembre 2017 : Centre Culturel Piano'Cocktail, Bouguenais (44).
21 novembre 2017 : Le Théâtre, Laval (53).
23 novembre 2017 : Poitiers (86).
28 et 29 novembre 2017 : Le Sémaphore, Cébazat (63).
30 novembre 2017 : Théâtre Les Sept Collines, Tulle (19).
10 janvier 2018 : Palais du Littoral, Grande-Synthe (59).
12 janvier 2018 : Espace René Coutteure, Grenay (62).
16 janvier 2018 : Le Rayon Vert, Saint-Valéry-en-Caux (76).

>> Suite de la tournée :

Safidin Alouache
Mercredi 20 Septembre 2017

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024