La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Mère Courage" avec Carmen-Maja Antoni pour huit dates à Paris - 09/09/2014

Soixante ans après sa première présentation en France, "Mutter Courage und ihre Kinder" de Bertolt Brecht, portée par le Berliner Ensemble, revient à Paris. Le rôle est repris par Carmen-Maja Antoni. C'est un événement. "Mutter Courage" (Mère courage en français) est un personnage populaire en Allemagne, tellement populaire que l'on a presque oublié qu'il était un personnage littéraire créé au...  

Si la connerie m'était contée... ou hommage en forme de cabaret à Jean Yanne - 04/09/2014

Jean Yanne, iconoclaste et anticonformiste notoire, dès les années cinquante, au cabaret puis à la télé, n'a jamais cessé de la fustiger. Dans une mise en scène fleurant bon le music-hall, Jean-François Vinciguerra, Éric Laugérias et Johan Farjot ont sélectionné quelques perles dans le répertoire de notre regretté amuseur impertinent et décapant et nous offre un cabaret insolent aux vertus...  

"Johnny Mangano and his astonishing dogs"... Une histoire de chien, d’art et d’amour - 25/08/2014

Le texte de Michel Tremblay traite d’une remise en question artistique, sociale et humaine. Harry Holtzman propose une mise en scène dans laquelle chants et guitare accompagnent le jeu de Catherine Le Goff et Frédéric Tellier. Nous sommes dans les coulisses du Coconut Inn, cabaret musical, dans l’envers des paillettes, du music-hall et de la scène. Nous sommes dans l’antre des coulisses, dans un...  

Béatrice Dalle est Lucrèce Borgia... Naissance d'une Pasionaria au lyrisme baroque et envoûtant - 08/08/2014

Pour son premier rôle au théâtre, Béatrice Dalle bouscule les codes du genre et donne à voir, dans une mise en scène de David Bobée, une Lucrèce Borgia pasionaria, entière et guerrière, baroque voire gothique... mais étonnamment généreuse et empreinte d'une sincérité bouleversante. Une première qui fleure bon la réussite grâce également à une distribution pleinement engagée dans le pari de Bobée...  

Via Sophiatown… Quand la danse devient un porte-voix politique - 29/07/2014

Dans sa dernière comédie musicale, la compagnie Via Katlehong Dance nous invite à découvrir deux danses venues des faubourgs de Johannesburg, la pantsula et le gumboot, danses d’expression sociale et politique qui ont émergé dans les années cinquante durant la politique d’Apartheid qui sévissait en Afrique du Sud. Sophiatown a été un quartier multiracial de Johannesburg où noirs, indiens et métis...  

San Francisco Ballet… Retour aux Étés de la Danse - 22/07/2014

Pour son dixième anniversaire, les "Étés de la Danse" renouent avec le San Francisco Ballet qui était au rendez-vous de la première édition du festival en 2005. Gardienne de la danse classique, le San Francisco Ballet propose de revisiter les différents jalons qui ont marqué son histoire. Le spectacle présente trois chorégraphies qui s’étendent sur une période allant de "Agon" (1957) à "Caprice"...  

"La peau d’Élisa" ou La sensible et inquiète solitude d'une femme à fleur de peau - 16/07/2014

L'art du seul en scène est un art difficile et si le texte se doit d'être à la hauteur, l'interprétation, elle, ne peut souffrir la médiocrité. Laurence Pollet-Villard relève avec brio le défi en interprétant admirablement, et avec une intensité peu commune, "La Peau d’Élisa" le surprenant texte doux-amer de Carole Fréchette. Elle est seule... Élisa, seule à une table de café, peut-être, ou une...  

Questionnement et délire à deux... entre humour et non-sens - 15/07/2014

À quoi tu penses ? Le questionnement est récurrent avec des réponses données sous le prisme de l’humour, de la dérision et de la légèreté. Comme une partie de ping-pong qui se joue face à un mur, Étienne Coquereau plonge dans ses pensées pour en extraire toute une force et un délire. Vue sur une baignoire, disposée en milieu de scène, remplie de mousse. Un homme (Étienne Coquereau) est à...  

Dans une forme de sotie moderne, "Little Boy" désamorce l'atome... - 09/07/2014

Avec tout le talent comique que le public lui connaît, Christophe Alévêque tient dans "Little boy", de Régis Vlakos et mis en scène par Christophe Luthringer, un rôle dramatique et militant. Joué avec intensité et un sens aigu de la complicité avec le spectateur, le comédien est dans l’intimité d’un personnage qui a vraiment existé : Claude Eatherly... Claude Eatherly est l’homme qui a obéi et...  

Avignon Off 2014 : Le mot, mon héros... Les vers… mes héros - 07/07/2014

Des mots qui se baladent sur un plateau. De bouche en bouche. Chantés ou murmurés. Des mots connus et d’autres oubliés. Des mots qui nous séduisent, qui nous touchent, qui nous amusent. Des mots joués comme de vrais personnages, travail méticuleux que l’on doit à un sympathique trio d’artistes appliqués. Un texte poétique de Matei Visniec et un spectacle dans lequel on retrouve, entre autres,...  
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À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024