La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"La vie matérielle"… Subtile et superbe, un voyage intérieur dans la vie de Duras ! - 15/08/2023

La mise en scène de Mesguich mêle subtilement la figure de Marguerite Duras dans un espace-temps où toute notion temporelle est bousculée, et ce, dans un même lieu avec une figure de l'écrivaine superbement interprétée par Catherine Artigala dans une adaptation de Michel Monnereau de "La vie matérielle" (1987). À son domicile, loin du bruit de la célébrité, c'est dans son pré carré que nous la...  

"Louise Weber dite la Goulue"… Du mordant et du talent ! - 08/08/2023

Dans une superbe interprétation de Delphine Grandsart, la Goulue revit sur scène ! Dans un beau monologue écrit par Delphine Gustau, sa personnalité, sa truculence, sa vie, ses idées, sa gouaille nous invitent pendant une heure à nous faire redécouvrir ce qui a fait l'attrait, l'intérêt et la surprise des spectateurs, entre autres, du Moulin Rouge, du tout Paris et des chroniqueurs de l'époque....  

"A revue"… À revoir pour sa créativité débordante ! - 05/07/2023

L'artiste flamant Benjamin Abel Meirhaeghe, fidèle à son approche très créative bousculant les codes de perception par des extravagances les plus originales, nous invite dans un monde où l'autre, aussi fantomatique que réel, est au carrefour du rêve, de la réalité, de l'imaginaire et du fantasme. Face à des protagonistes aux frontières de ces différents champs d'appréhension, sa création se...  

"L'Odyssée des foireux" Rires d'hommes entre deux pluies… - 29/06/2023

Mais de qui sont-ils le nom, ces deux magnifiques clochards célestes plantant ingénument leur regard océanique dans le nôtre, jusqu'à nous faire chavirer dans leur monde ? Un monde déserté par le commun et habité pour autant par l'ordinaire, un monde extraordinairement banal. Qui sont-ils ces deux baladins, unis à la vie à la mort jusqu'à ne faire qu'un, pour épouser les déshérences immobiles de...  

Festival "Chahuts", des arts de la parole aux élans du corps, une pléiade de propositions "savamment populaires" - 22/06/2023

Rendez-vous annuel très prisé du Quartier Saint-Michel, le Festival "Chahuts" constitue la vitrine festive d'une action au long cours mobilisant toute l'année les "personnes invisibilisées" autour de rencontres porteuses d'émancipation. Durant une dizaine de jours de ce début juin, gratuites ou à prix réduits, les manifestations artistiques en "tous genres" (et toutes de qualité) irriguent ce...  

"Un dernier rêve pour la route"… On en reprend un p'tit dernier avec plaisir ! - 12/06/2023

Dans une pièce où la fantaisie et la musique prennent le pouvoir, Helena Noguerra apporte un bol d'air frais sur des sujets, dont certains sombres, tels la vie, l'amour, la mort et le suicide. Dans ce quarté, l'autrice et comédienne ne suscite pas, à dessein, de réponses définitives mais pose des questions dans un cadre dramaturgique gai et enjoué. Lumière sur un grand lit qui prend la...  

"Dans la mesure de l'impossible" Un travail "presque" comme les autres… Paroles d'humanitaires en prise avec l'(in)humanité - 09/06/2023

Convier sur scène quatre comédiens, doublures d'humanitaires dont les paroles ont été collectées avec grand soin, pour qu'ils se fassent les passeurs du vécu singulier de chacun, tel est l'enjeu incandescent de cet objet théâtral conçu par… Tiago Rodrigues. C'est en effet au tout nouveau directeur de la 77e édition du Festival d'Avignon - qui prendra ses fonctions en juillet prochain - qu'il...  

"Par la mer (quitte à être noyées)" Une odyssée poétique et humaniste, à la fois grave et optimiste - 07/06/2023

Dans une pièce très joliment écrite d'Anaïs Allais Benbouali, le souffle de la poésie nous amène vers les rives de la Méditerranée avec trois femmes que tout sépare et que rien ne prédisposait à se rencontrer. Se basant sur quelques éléments biographiques de sa vie, l'autrice et metteure en scène nous fait vivre un bout de la destinée de personnages que l'espoir arrime avec gaillardise au...  

"Mère"… Une oscillation sentimentale entre amour et résignation - 21/05/2023

Créée à la Colline le 19 septembre 2021, la pièce est une mise à nu, d'un bloc, d'une prime jeunesse, celle de Mouawad. Presque un Everest par ce qui se joue sur les planches. D'abord une intimité, la vie d'un homme qui raconte un bout de son enfance parisienne après avoir quitté avec sa famille, à cause de la guerre, le Liban. Le dramaturge et metteur en scène - et aussi l'un des personnages de...  

La fabrique de la domination, sujet de "Grand ReporTERRE #7" au Théâtre du Point de Jour de Lyon - 08/05/2023

Voilà le septième volet de cette série de "mise en pièces de l'actualité" imaginée par Angélique Clairand et Éric Massé, les deux codirecteurs du Théâtre du Point du Jour. Depuis 2020, à raison de deux créations par saison, ce rendez-vous est proposé au public lyonnais, avant de tourner en France et à l'étranger. Le principe est toujours le même. Les deux directeurs proposent à une artiste de...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023