Martine Ladoire-Tornil, directrice du Théâtre de l'Éperon à Angoulême, responsable de la Compagnie des Arceaux, mais aussi dramaturge, comédienne, metteuse en scène et chorégraphe, n'en est pas à sa première pièce sur le thème des lavoirs en France. Thème qui pourrait revêtir des allures anodines, s'il ne contenait pas aussi, en filigrane, celui de l'eau, vitale et ô combien essentielle, et dont la présence, de nos jours, nous paraît si évidente !
"Depuis plusieurs années, je travaille sur le thème des lavoirs de nos villages et j'ai déjà écrit "Jours de lessive". Alors, pourquoi cette insistance, me direz-vous ? Parce qu'on oublie trop souvent que le XIXe siècle a été le siècle de la conquête de l'eau et qu'encore, au début du XXe, l'accès à l'eau restera placé sous le signe de l'inégalité sociale et culturelle. Dans les quartiers populaires, il faut encore aller la chercher à la fontaine et laver son linge aux lavoirs", précise la comédienne.
Le théâtre sert aussi à cela, heureusement : à se souvenir… et lorsqu'il est interprété avec élégance et sincérité, comme c'est le cas dans ce spectacle, les choses nous paraissent évidentes alors que bien souvent, on les a oubliées ou plus largement qu'on les ignorait.
"Depuis plusieurs années, je travaille sur le thème des lavoirs de nos villages et j'ai déjà écrit "Jours de lessive". Alors, pourquoi cette insistance, me direz-vous ? Parce qu'on oublie trop souvent que le XIXe siècle a été le siècle de la conquête de l'eau et qu'encore, au début du XXe, l'accès à l'eau restera placé sous le signe de l'inégalité sociale et culturelle. Dans les quartiers populaires, il faut encore aller la chercher à la fontaine et laver son linge aux lavoirs", précise la comédienne.
Le théâtre sert aussi à cela, heureusement : à se souvenir… et lorsqu'il est interprété avec élégance et sincérité, comme c'est le cas dans ce spectacle, les choses nous paraissent évidentes alors que bien souvent, on les a oubliées ou plus largement qu'on les ignorait.
Dans son spectacle, Martine Ladoire retrace surtout l'évolution du rôle des femmes dans la société, et le fait, en grande partie grâce à son écriture et avec une intelligence qui provoque le respect. Son professionnalisme, tant dans le texte que dans son jeu, leur rend un bel hommage qui conquiert le public.
"Ensemble, lançons dans le vent nos jupes, nos foulards comme des étendards. Que, main dans la main, ensemble, nous les femmes, vous les hommes, nous jetions tous les préjugés qui nous empêchent d'aimer, qui nous privent d'amitié. Voilà le combat", proclame Odile, alias Martine Ladoire-Tornil.
Il s'agit là d'une pièce qui devrait être diffusée dans les établissements scolaires afin d'ouvrir les esprits aux jeunes, filles et garçons confondus, tant la narration, limpide et pointillée de chansons interprétées par la comédienne elle-même, est émouvante à plusieurs niveaux. Cela dit, les auteurs des chansons ne sont pas uniquement des femmes et ce choix pertinent, à bien y regarder, est en filigrane tout au long de la pièce. "Les hommes sont là, à nos côtés. Heureusement" (sic).
Ce n'est pas une pièce féministe "à tu et à toi" avec le public, même si par moments quelques redondances pourraient être estompées, ce qui n'ôterait en rien la qualité d'interprétation de la comédienne qui cache bien son âge…
Du lavoir à la machine à laver, en passant par celle à gaz – un moment de cette seule en scène pétillant et chargé d'enseignements –, en passant par l'avortement et les faiseuses d'anges auxquelles les blanchisseuses appartenaient, les filles-mères, les droits des femmes sur le plan salarial et bancaire ou encore la vieillesse que les Québécois appellent "l'âge d'or", ce spectacle propose un très bel hommage à "La" femme, interprété avec une sincérité mêlée à une certaine "sobriété poétique" très touchante.
"Nous, les femmes travaillant dans les lavoirs, on savait garder la tête haute, contrairement aux filles des usines sur lesquelles les patrons avaient le droit de cuissage, et qui devaient coucher avec les contremaîtres pour se faire embaucher".
Désormais, au hasard de vos pérégrinations dans les campagnes et les villages, si vous croisez un lavoir, restauré ou pas, il y a de fortes chances que vous repensiez à ce spectacle, et que, peut-être, une femme se tiendra bien droite à côté, comme elle l'a été depuis toujours, et le restera !
◙ Brigitte Corrigou
"Ensemble, lançons dans le vent nos jupes, nos foulards comme des étendards. Que, main dans la main, ensemble, nous les femmes, vous les hommes, nous jetions tous les préjugés qui nous empêchent d'aimer, qui nous privent d'amitié. Voilà le combat", proclame Odile, alias Martine Ladoire-Tornil.
Il s'agit là d'une pièce qui devrait être diffusée dans les établissements scolaires afin d'ouvrir les esprits aux jeunes, filles et garçons confondus, tant la narration, limpide et pointillée de chansons interprétées par la comédienne elle-même, est émouvante à plusieurs niveaux. Cela dit, les auteurs des chansons ne sont pas uniquement des femmes et ce choix pertinent, à bien y regarder, est en filigrane tout au long de la pièce. "Les hommes sont là, à nos côtés. Heureusement" (sic).
Ce n'est pas une pièce féministe "à tu et à toi" avec le public, même si par moments quelques redondances pourraient être estompées, ce qui n'ôterait en rien la qualité d'interprétation de la comédienne qui cache bien son âge…
Du lavoir à la machine à laver, en passant par celle à gaz – un moment de cette seule en scène pétillant et chargé d'enseignements –, en passant par l'avortement et les faiseuses d'anges auxquelles les blanchisseuses appartenaient, les filles-mères, les droits des femmes sur le plan salarial et bancaire ou encore la vieillesse que les Québécois appellent "l'âge d'or", ce spectacle propose un très bel hommage à "La" femme, interprété avec une sincérité mêlée à une certaine "sobriété poétique" très touchante.
"Nous, les femmes travaillant dans les lavoirs, on savait garder la tête haute, contrairement aux filles des usines sur lesquelles les patrons avaient le droit de cuissage, et qui devaient coucher avec les contremaîtres pour se faire embaucher".
Désormais, au hasard de vos pérégrinations dans les campagnes et les villages, si vous croisez un lavoir, restauré ou pas, il y a de fortes chances que vous repensiez à ce spectacle, et que, peut-être, une femme se tiendra bien droite à côté, comme elle l'a été depuis toujours, et le restera !
◙ Brigitte Corrigou
"Odile lave le linge des autres Un combat de 1938 à 1998"
Texte : Martine Ladoire-Tornil.
Mise en scène : Martine Ladoire-Tornil.
Avec : Martine Ladoire-Tornil.
Musicien : Philippe Péaud (guitare).
Par la Compagnie des Arceaux.
Durée : 1 h 15.
Du 25 avril au 1er juin 2025.
Vendredi et samedi à 19 h, dimanche à 15 h.
Théâtre Le Guichet Montparnasse, Paris 14e, 01 43 27 88 61.
>> guichetmontparnasse.com
Mise en scène : Martine Ladoire-Tornil.
Avec : Martine Ladoire-Tornil.
Musicien : Philippe Péaud (guitare).
Par la Compagnie des Arceaux.
Durée : 1 h 15.
Du 25 avril au 1er juin 2025.
Vendredi et samedi à 19 h, dimanche à 15 h.
Théâtre Le Guichet Montparnasse, Paris 14e, 01 43 27 88 61.
>> guichetmontparnasse.com