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Danse

Meenakshi Srinivasan… Poésie et élégance au cœur de l'Inde

Danse Bharata Natyam (Inde du sud), Musée Guimet, a eu lieu les 24 et 25 octobre 2014

C'est un voyage vers l'Ailleurs, dans une Inde où l'Art sert les dieux et les contes par le biais d'une danse porteuse de sacralité. Entre élégance et précision, entre raffinement et poésie, c'est dans un corpus artistique mêlant danse, musique et théâtre que le Bharata Natyam, danse sacrée du sud de l'Inde, nous invite.



© Musée Guimet.
© Musée Guimet.
Sur scène, chants, musique et danse font corps. Les chants prennent leur source dans la tessiture profonde de Arun Gopinath autour d'un violon, d'un tambour à tonneaux (mridangam) et de percussions indiennes (nattuvaangam). Chant et musique accompagnent le Bharata Natyam, danse mêlant des mouvements alliant grâce, élégance, rapidité et précision. C'est une danse reliant un aspect technique (Nritta), par les mouvements et le rythme, et un aspect narratif (Nritya), par une gestuelle et les expressions du visage de Meenakshi Srinivasan.

La danse est porteuse de religiosité, de culture et de spiritualité. À l'origine, elle était dansée dans les temples par les dévadasis, danseuses héréditairement attachées aux temples.

La danseuse se fait la médiatrice d'un conte et d'un mythe religieux. Ses mouvements sont exécutés dans un cadre très codifié. Les émotions sont exprimées par le visage quand le corps déploie une gestuelle très précise.

© Musée Guimet.
© Musée Guimet.
Les gestes de la danseuse sont souples, ondulés et finissent comme des virgules sur les membres inférieurs et supérieurs. Ils sont à deux niveaux, semblant joindre terre et ciel avec parfois des lancés courbes de bras au dessus de la tête. Les plantes des pieds sont bien ancrées au sol dans une position du corps légèrement accroupie. Le visage est toujours très expressif, mimant les sentiments des personnages de l'histoire.

De petites vibrations des mains sont opérées. Celles-ci apportent une ornementation organique aux mouvements. La danse devient un rite, une cérémonie dans laquelle le corps de la danseuse incarne l'émotion d'une histoire et d'un mythe. Tout est exécuté avec une précision millimétrique. Et la poésie narrative est portée par celle des mouvements.

Musée Guimet.
Musée Guimet.
Petite Bio : Meenakshi Srinivasan est l’une des étoiles du bharata natyam ; elle a connu, en quelques années, une ascension fulgurante. La beauté et la grâce de ses gestes, la pureté de sa technique et sa grande expressivité la démarquent des autres danseuses de sa génération. Dynamique sur scène, elle instaure très vite une communication fusionnelle avec son public, lui transmettant sa passion et son dévouement pour son art.

Après avoir découvert la danse auprès de Shri Venkatachalapathy, Meenakshi a poursuivi l’apprentissage du bharata natyam auprès d’Alarmel Valli, l’une des plus grandes vedettes de cet art. Cette exceptionnelle proximité avec ces grands maîtres lui a permis d’acquérir une technique remarquable, et de se forger une interprétation personnelle, riche d’une grande créativité.

Depuis ses débuts à Chennai en 1993, Meenakshi s’est produite dans les plus renommés festivals de l’Inde, aux États-Unis, en Europe et en Asie. Elle a reçu le plus prestigieux prix national Bismillah Khan Yuva Puraskar du Sangeet Natak Akademi et est reconnue par Indian Council for Cultural Relations. Artiste à la maîtrise parfaite, elle impose aujourd’hui sa propre inspiration dans des créations chorégraphiques saluées.
Source : Musée Guimet 2014.

Meenakshi Srinivasan

Musée Guimet.
Musée Guimet.
Danse bharata natyam, Inde du sud.
Accompagnée par K. Hariprasad (chant), Jayashree Ramanathan (nattuvangam), V. Vedakrishnaram (mridangam) et Kodampalli Gopakumar (violon).
Ce spectacle a eu lieu les 24 et 25 octobre 2014 à l'auditorium du Musée Guimet (Paris).

Prochain spectacle de Bharata Natyam :
Vidhya Subramanian.

Accompagnée par Arun Gopinath (chant), Karthikeyan Ramanathan (mridangam), Venkatakrishnan Mahalingam (nattuvangam) et Easwar Ramakrishnan (violon).
5 et 6 décembre 2014 à 20 h 30.
Auditorium Guimet, Musée national des arts asiatiques, Paris 16e, 01 40 73 88 18.
>> guimet.fr

Safidin Alouache
Mercredi 5 Novembre 2014

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
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Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
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© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

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Safidin Alouache
17/12/2024
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© DR.
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Bruno Fougniès
13/12/2024