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Festivals

Kaolin et Barbotine sont de retour en terre limousine... Pour le plus grand plaisir des tout-petits

Ils sont de retour... avec leurs grands yeux curieux et joyeux, leur énergie enthousiaste... Il s'agit de Kaolin et Barbotine, les compagnons fétiches du festival qui porte leurs noms et qui ravit, tous les deux ans, les tout-petits de six mois à six ans.



"Hin und her" en 2013 © Ville de Limoges.
"Hin und her" en 2013 © Ville de Limoges.
La ville de Limoges investit avec cette biennale une tranche d'âge malheureusement trop peu prisée habituellement des manifestations dites "jeune public". Pourtant la création destinée à cette première période de l'enfance ne manque pas, tant au niveau français qu'européen.

Pour cette nouvelle édition, plus de 26 spectacles initiés par 25 compagnies (dont 10 étrangères) sont notamment au programme. Cela se traduit par 109 représentations durant 13 jours. Voici, histoire de vous donner envie d'y emmener vos chérubins, une sélection tout à fait subjective...

Tout d'abord de l'humour, de la magie et de l'imaginaire avec "Le Bar à Mômes", un spectacle de théâtre de rue de l'Association Chap' Pays qui fera l'ouverture du festival sur la célèbre place de la Motte ; de la chanson et des marionnettes dès 6 mois avec "Ribouldinguette", les jolies ritournelles de la Compagnie PocPoc ; toujours de la musique, de la poésie et du visuel proposés par la Compagnie Du Porte-Voix pour un "Quatuor à corps".

"Primo Tempo" en 2013 © Ville de Limoges
"Primo Tempo" en 2013 © Ville de Limoges
Ensuite, direction la Zurbanie, une contrée étrange où il faut arrêter l’infatigable et haletante horloge urbaine pour se donner le temps d'une rencontre, pleine de folie et de musique. C'est "Au pays des Zurbains" (Compagnie Empreintes) que ça se passe, un endroit où même les enfants sont des acteurs ; départ pour le pays de l'eau avec les allemands de Helios Theater et "H2O" qui invite le public à expérimenter l'eau dans sa qualité visuelle et acoustique ; découvertes musicales sans frontières avec Fawzy Al-Aiedy (Compagnie Musique en Balade) qui, accompagné de son oud, fait chanter la langue arabe, française, anglaise et même l'Alsacien dans "Entre deux roseaux, l’enfant" ; venu tout droit de Finlande, Miss Ida et sa valise emmène les enfants dans la danse à l'exploration de ses trésors les plus précieux.

Pour finir, c'est de Catalogne qu'arriveront les deux comédiens de la Compagnie Branar Téatar do Pháistí pour offrir, aux enfants de 2 à 6 ans, "Spraoï", une pièce de théâtre sur l'apprentissage de la communication et de la connaissance de l'autre ; du théâtre toujours avec la compagnie polonaise Theatr Atofri qui, à travers "Traces", conduit les enfants sur de nouveaux chemins en apprenant à lire les signes et à écouter les sons pour suivre les bonnes pistes.

Miss Ida © Hanna Brotherus.
Miss Ida © Hanna Brotherus.
Kaolin et Barbotine, c'est aussi des expositions, la Ménagerie à vélo d'Aldo et Gina, des ateliers parent-enfant et une conférence - "L’acquisition du langage : comment le langage vient-il aux enfants ?" - donnée par Michèle Kail, directrice de recherche au CNRS.

À noter que la biennale est intégrée au nouveau programme de coopération culturelle européen "Small Size, performing arts for early years " qui regroupe 17 partenaires issus de 15 pays européens. Il s'agit d'un soutien à la diffusion et à la création de spectacles vivants dédiés au très jeune public ; et permet des échanges riches et multiples entre public, professionnels et artistes. Prés de la moitié de la programmation est issue de ce réseau avec des créations en provenance d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Finlande, de Pologne, d'Irlande et du Danemark.

Pour découvrir les spectacles non cités et l'ensemble de la programmation, téléchargez la plaquette ci-dessous.

"Kaolin et Barbotine"

5e rencontres culturelles européennes pour la petite enfance.
Du 18 au 31 mai 2015.
Organisé par la ville de Limoges en coordination avec les centres culturels municipaux.

Réservations et billetterie.
Accueil au centre culturel Jean Gagnant, 7, avenue Jean-Gagnant, Limoges (87).
Du lundi au vendredi de 12 h à 19 h 30, le samedi de 14 h à 18 h.

Pour tous renseignement :
Depuis la France : 05 55 45 94 00.
Depuis l’étranger : 00 33 5 55 45 94 00.
>> centres-culturels-limoges.fr

Gil Chauveau
Samedi 9 Mai 2015

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
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"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024