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Du 15/09 au 16/10/2011, Théâtre Douze, Paris, "Les Reines"

Jeudi 20 Janvier 1483. Une neige prodigieuse engloutit Londres, ne laissant émerger que la plus haute tour de la demeure royale. La nature convulse tandis que le Roi Édouard agonise. Richard III s’apprête à monter sur le trône. Dans le chaos qui règne, six femmes tentent de maîtriser un destin qui leur échappe. Elles se déchirent et sont prêtes à tout afin de devenir la future reine d’Angleterre et ne pas tomber dans l’oubli.



Du 15/09 au 16/10/2011, Théâtre Douze, Paris, "Les Reines"
Voici résumé en quelques mots ce récit historique, entre drame et comédie - librement inspiré des héros shakespeariens -, imaginé par le québécois Normand Chaurette. "Les Reines" (1991) est la huitième pièce de cet auteur, écrivain et traducteur montréalais qui s'est fait connaître en France avec notamment "Le Passage de l'Indiana" et "Stabat Mater".

"Les Reines, c’est l’histoire du Roi Édouard qui agonise au palais juste à côté ; sans qu’on le voit. C’est L’histoire de Richard, qui malgré son absence fait régner la terreur au palais. L’histoire de leur frère George qui se noie dans un tonneau en bas, dans les entrepôts. L’histoire de ces hommes absents, mais dont la seule existence bouleverse tout autour d’eux.

C’est aussi l’histoire de six femmes. Six femmes qui se battent, qui luttent, qui détruisent tout sur leur passage pour tenter de maîtriser un destin qui leur échappe et de donner un sens à leur vie. Nées pour être épouses, mères ou filles de Roi et qui ne savent rien faire d’autre. Leur course effrénée pour un peu de pouvoir. Au-delà de la conquête futile de la couronne c’est la lutte pour l’existence que mènent ces six reines. C’est aussi l’histoire de leur chute.
Que reste-t-il après, le néant, la perte du pouvoir ? La mort ?

L’oubli ? Ou la résignation ? Il ne reste que des femmes. Prendre le point de vue de ces grandes Reines shakespeariennes, ne plus les rendre spectatrices mais actrices de cette histoire grandiose et monstrueuse est le point le plus remarquable de cette pièce. À travers chacune de ces Reines, toutes les étapes de la vie au féminin sont représentées, comme la peur de grandir, la maternité, l’ambition ou la vieillesse.

La langue quant à elle est rapide, rythmée par une versification imposante. À travers les vers, on sent l’urgence, il n’y a plus de temps à perdre. On passe des grands moments d’éclat et de folie à des instants de désespoir fou créant souvent des situations cocasses nées de l’absurdité des circonstances.
J’ai voulu, avec cette pièce, réaliser un projet féminin, donner la parole aux femmes et leur offrir le contrôle et le pouvoir sur scène."
Aude Ollier.

Texte : Normand Chaurette.
Mise en scène : Aude Ollier.
Avec : Aude Ollier (Anne warwick), Soizic Fonjallaz(Isabelle Warwick), Caroline Valentin (Anne Dexter), Sophie Cartier Dodds
(Élisabeth), Franka Hoareau (La Reine Marguerite), Ève Herszfeld (Duchesse d’York).
Musique : Stanislas Couix.

Spectacle du 15 septembre au 16 octobre 2011.
Jeudi, vendredi et samedi à 20 h 30. Dimanche à 15 h 30.
Relâche les 22 septembre et 14 octobre. Durée : 1 h 30.
Théâtre Douze, Paris 12e, 01 44 75 60 31.
theatredouze@laligue.org
www.les-reines.com

Annonce
Samedi 17 Septembre 2011

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© Jean-François Delon.
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Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
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Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

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© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

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Bruno Fougniès
15/10/2023