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Carlo Tessarini ou la résurrection d’un compositeur baroque oublié

Le violoniste Marco Pedrona, fondateur de l’Ensemble Guidantus, et le claveciniste Marco Montanelli ont enregistré les "Sonates pour violon et clavecin" de Carlo Tessarini, poursuivant leur travail de redécouverte de l’œuvre du compositeur italien du dix-huitième siècle.



Carlo Tessarini : un nom qui ne dit rien à la plupart des mélomanes. Ainsi, dans l’élan actuel de la jeune scène musicale baroque européenne, soucieuse de révéler des compositeurs méconnus, l’Ensemble Guidantus s’attache depuis quelques années à faire connaître - entre autres - l’œuvre instrumentale de Tessarini. Ce violoniste né à Rimini fut un compositeur prolifique et un maître de concert recherché dans toute l’Europe. Il est actif dès 1716 à Venise : les spécialistes pensent donc qu’il fut peut-être un élève de Vivaldi et de Corelli. Virtuose apprécié, il donne des concerts en Bohême, en Angleterre, en France, outre l’Italie. Il meurt aux Pays-Bas vers 1766. Sa vie recèle bien des mystères.

Après un premier CD consacré à ses douze concertos, Marco Pedrona et Marco Montanelli livrent aujourd’hui une interprétation enlevée et lumineuse avec clavecin des "Sonates pour violon et basse continue" de Tessarini. Cette nouvelle livraison nous invite à découvrir deux compositions du musicien baroque né à Rimini : les "Opera XIV" (c’est-à-dire "Œuvres") dont la partition est publiée à Paris en 1748, et les "Opera II" éditées à Amsterdam en 1720. Ces morceaux instrumentaux, typiques des concertos de Vivaldi articulés en trois mouvements, pour "Opera XIV", ou en quatre mouvements, sollicitent de la part de ses exécutants une grande habileté, voire même une connaissance des techniques d’improvisation : un vrai style baroque-jazzy en somme !

Carlo Tessarini ou la résurrection d’un compositeur baroque oublié
• Carlo Tessarini, "Sonates pour violon et clavecin".
Marco Pedrona & Marco Montanelli.
Ensemble Guidantus.

CD sorti le 6 mars 2013.
Label : Calliope Records. Distribution : Indésens Records.

>> indesens.fr

Christine Ducq
Vendredi 8 Mars 2013

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
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Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
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"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

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Safidin Alouache
17/12/2024
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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024