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Festivals

39e édition du Festival de la Vézère

Du 9 juillet au 22 août 2019, la 39e édition du Festival de la Vézère propose une vingtaine de concerts très variés et deux beaux opéras de chambre avec la compagnie Diva Opera dans quatorze lieux du riche patrimoine de Corrèze.



© DR.
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Créé en 1981, le Festival de la Vézère a toujours eu à cœur de proposer une série de rendez-vous musicaux d'une très grande qualité en Corrèze. Deux orchestres, une compagnie d'opéra, des chanteurs et des instrumentistes d'envergure internationale mais aussi de jeunes talents (que le festival a toujours su repérer avant l'envol de leur carrière) se succèderont jusqu'à la fin de l‘été. À suivre, quelques rendez-vous choisis dans une programmation qui cultive l'éclectisme.

Des deux orchestres invités, l'Orchestre d'Auvergne toujours fidèle au festival vient d'obtenir le label "Orchestre national" cette année. Il sera dirigé par son chef depuis 2012, Roberto Forès Veses. Dans le Domaine de Sédières, on l'entendra dans un beau programme d'airs de Mozart à Broschi accompagner la soprano russe qui monte, Julia Lezhneva (14 août). Le second est l'Orchestre de Chambre Nouvelle-Aquitaine dirigé par Jean-François Heisser qui donnera à entendre une de ses commandes (entre autres pépites telle la 41e symphonie "Jupiter" de Mozart) pour sa première venue en Corrèze, "Le Rêve de Maya" de Samuel Strouk - un double concerto pour accordéon et violoncelle, que joueront ses créateurs Vincent Peirani et François Salque (16 juillet).


Duo Peirani Salque © S. Laval.
Duo Peirani Salque © S. Laval.
Côté instrumentistes, l'affiche est luxueuse, le pianiste Till Fellner au Château du Saillant (6 août) côtoiera son homologue Pascal Amoyel (17 août) et son spectacle sur Beethoven, mais aussi le violoncelliste Raphaël Pidoux et ses élèves de conservatoire (23 juillet) à la Chapelle de Donzenac et en l'Église d'Objat. Ce digne membre du Trio Wanderer répondait présent au festival dès 1984, avec son père Roland, qui participa à la création du festival.

Le Quatuor Girard (formé par le Quatuor Ysaÿe) jouera Beethoven, Schubert et Lekeu en l'Église de Saint-Ybard (1er août) alors que la jeune génération sera représentée par le Duo Jatekok (deux pianistes qu'on adore) dans un spectacle ("Muses") dédié à la danse hip hop au Théâtre de Brive (9 juillet) et par la pianiste franco-albanaise Marie-Ange Nguci. À vingt et un ans, cette élève de Nicholas Angelich au conservatoire montrera l'étendue de ses moyens au Château du Saillant dans un programme dédié à Liszt, Ravel, Schumann et Saint-Saëns.

Le chant a toute sa place au Festival de la Vézère. Deux opéras de Rossini ("L'Italienne à Alger") et Puccini ("Madama Butterfly") seront offerts par la compagnie de Bryan Evans fidèle entre toutes au festival, Diva Opera (les 9, 10 et 11 août). Ces opéras en version chambriste seront défendus par six chanteurs accompagnés au piano par Bryan Evans dans les inventives mises en scène de la compagnie.

© Creafix Studio.
© Creafix Studio.
Dans l'Abbatiale d'Aubazine, le chœur féminin Rimsky-Korsakov issu du conservatoire de Saint-Pétersbourg (et un habitué du Bolchoï) fera la preuve sous la direction de Sergueï Ekimov de ses qualités multi-primées dans un concert appelé "Sur les bords de la Neva" (30 juillet).

Tout pour le chant donc - le chant choral que le festival contribue depuis quelques années à démocratiser. Cette année, ce n'est pas moins de trois-cent cinquante enfants qui ont été concernés dans les écoles et collèges (mille enfants déjà depuis quatre ans). Une action menée en collaboration avec le groupe anglais Apollo5, très engagé dans la fondation Voces Cantabiles Music créée par l'ensemble Voces8 - dont on vous parlait il y a peu dans notre rubrique "Concerts et Lyrique".

Festival de la Vézère
Du 9 juillet au 22 août 2019.

>> Programmation complète.

Bureau du Festival de la Vézère,
10, boulevard du Salan, Brive (19).
Tél. : 05 55 23 25 09.

Christine Ducq
Mercredi 26 Juin 2019

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© Jean-François Delon.
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© Pics.
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© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

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