La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

23/06 au 3/07/2011, 2e Festival des Écoles du théâtre public, Paris

Devenir comédien ! Voilà un rêve et/ou un projet professionnel pas toujours facile à réaliser et qui demande beaucoup d'énergie et de conviction. Pourtant, les façons de se former à ce métier sont multiples : "sur le tas", dans un des nombreux cours privés, à l'université aussi... ou dans l'une des onze "Écoles nationales supérieures d’art dramatique"*. Ce sont ces dernières qui sont à l'honneur dans ce festival où seront présentés les spectacles dits "de sortie" de cinq d'entre-elles.



23/06 au 3/07/2011, 2e Festival des Écoles du théâtre public, Paris
Il sort environ une centaine de jeunes comédiens chaque année des écoles nationales supérieures d’art dramatique réparties sur toute la France. Venant de différents conservatoires ou d'écoles de formation initiale, comme l'EDT 91, ils suivent dans ces ENSAD une formation de trois ans (gratuite et diplômante ) dispensée par des artistes-pédagogues triés sur le volet (metteurs en scène, comédiens, auteurs, dramaturges, clowns, marionnettistes, musiciens, chorégraphes, etc). A l'issue de cette dernière, ces jeunes comédiens préparent un spectacle dit "de sortie" où ils se montrent enfin à visage découvert aux spectateurs et à la profession. Impatients de de voler de leurs propres ailes, ils s'investissent bien sûr entièrement dans ces réalisations où ils sont accompagnés, à l'initiative de leur école respective, de metteurs en scène de renom sachant allier exigence artistique et fibre pédagogique. Cette année, il s'agira de Stéphanie Loïk (atelier de fin de 2e année de l'EPSAD Lille), Antoine Caubet (EDT 91), Laurent Hatat (ESAD Paris), Yann-Joël Collin (École de la Comédie de Saint-Étienne), Valérie Dréville et Charlotte Clamens (ERAC Cannes/Marseille).

Dans le cadre des spectacles présentés, les comédiens auront aussi à leurs côtés les jeunes apprentis lumière du CFA du Spectacle Vivant et de l’Audiovisuel et du CFPTS de Bagnolet, futurs régisseurs ou techniciens, encadrés par les professionnels idoines, qui travailleront sur les montages et démontages techniques. Le festival accueillera également les étudiants futurs administrateurs en Master 2 de l’Université de Paris III qui profiteront de la manifestation pour concevoir un "Scénoscope" (exercice pratique de fin d’études) sur la question des utopies théâtrales (et notamment des collectifs artistiques) à travers une installation, des tables rondes, des interviews, etc.
À noter que La Cartoucherie s'investit pleinement dans le Festival des Écoles du théâtre public. En effet, en plus du Théâtre de l'Aquarium (initiateur de l'évènement), se joigne à l'accueil des spectacles le Théâtre de l’Épée de Bois et le Théâtre de la Tempête.

*Les onze écoles nationales supérieures sont le CNSAD et l'ESAD à Paris, l’EPSAD à Lille, l’École du TNB à Rennes, l’Académie de Limoges, l’École supérieure du TnBA à Bordeaux, l’ESAD du Conservatoire de Montpellier, l’ERAC à Cannes, l’École de La Comédie de Saint-Étienne, l’ENSATT à Lyon et l’ESAD du TNS à Strasbourg. Elles sont subventionnées par le Ministère de la Culture (par le Ministère de l’Éducation pour l’ENSATT), avec le soutien des villes et des collectivités territoriales respectives.

Du 23 au 26 juin 2011 :
● L’EDT 91 (Essonne), "L’Enfant rêve" d’Hanokh Levin, mis en scène par Antoine Caubet.
Jeudi, vendredi, samedi à 19 h, dimanche à 15 h, au Théâtre de l’Épée de Bois.

● L’ESAD (Paris), "Les piliers de la société" d’Henrik Ibsen, mis en scène par Laurent Hatat.
Jeudi, vendredi, samedi à 21 h, dimanche à 17 h, au Théâtre de l’Aquarium.

Du 30 juin au 3 juillet 2011
● L’École de La Comédie de Saint‐Étienne, "La Noce" de Bertolt Brecht, mis en scène par Yann‐Joël Collin.
Jeudi, vendredi, samedi à 19 h, dimanche à 15 h au Théâtre de la Tempête.

● L’ERAC (Cannes), "Phèdre : l'aveu" d’après Sénèque, Garnier, Racine, Tsvétaïéva, Enquist, Rimbaud, Aude
Schmitter, mis en scène par Valérie Dréville et Charlotte Clamens.
Jeudi, vendredi, samedi à 21 h, dimanche à 17 h au Théâtre de l’Aquarium.

● L’EpsAd (Lille), "La Supplication/Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse" de Svetlana Alexievitch, un atelier de 2e année dirigé par Stéphanie Loïk.
Jeudi, vendredi, samedi à 21 h, dimanche à 17 h, au Théâtre de l’Épée de Bois.

Entrée libre, mais réservation indispensable pour l’ensemble du festival au Théâtre de l’Aquarium :
01 43 74 99 61 (du mardi au samedi de 14 h à 19 h).
theatredelaquarium.com

Gil Chauveau
Lundi 13 Juin 2011

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter | Avignon 2025







À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024