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10 et 11/09/2011, Théâtre de la Ville, Paris, 7/10/2011, Blanc-Mesnil (93), "11 septembre 2001"

Dernière œuvre de Michel Vinaver, écrite à contre-pied de tout sensationnalisme et de tout voyeurisme, "11 septembre 2001" est une partition surprenante. À l'occasion du dixième anniversaire de ce drame, Arnaud Meunier a décidé de mettre en scène cette pièce, dans un projet à la fois singulier et novateur, aux multiples facettes.



10 et 11/09/2011, Théâtre de la Ville, Paris, 7/10/2011, Blanc-Mesnil (93), "11 septembre 2001"
À la manière d’une cantate de Bach, Michel Vinaver entremêle témoignages, discours officiels, textes de propagande et réactions journalistiques, prononcés au cours de cette journée dramatique et des jours qui suivirent. "Instantané de la crise et de la douleur saisies dans une sorte de Guernica dramatique, le 11 septembre a trouvé son Picasso en la personne de Michel Vinaver (...)", écrit à son sujet l'universitaire Olivier Goetz. On l'imagine aisément, la pièce a été sujette à polémiques lors de sa création en 2005 aux États-Unis.

Davantage que pour commémorer le drame, c’est avec le désir de dépasser la douleur, le spectaculaire, et d’ouvrir de nouveaux questionnements qu’Arnaud Meunier, metteur en scène, saisit l’occasion de cette date anniversaire pour poser un acte artistique fort. Sur scène, du vivant encore palpitant de contradictions et d’incertitudes : un chœur formé de jeunes issus de trois lycées de Seine-Saint-Denis, territoire à forte diversité sociale, religieuse et ethnique. C’est à ces jeunes filles et jeunes gens qui avaient 7 ans au moment des faits qu’il reviendra de "réfléchir" l’événement, de le restituer "nu dans son immédiateté", selon une formule de Vinaver lui-même.

Arnaud Meunier a choisi de s’associer au chorégraphe Rachid Ouramdane et au circassien Jean-Baptiste André pour orchestrer cette confrontation d’âges, d’expériences et de corps sur le plateau et, ensemble, faire résonner ce qui fut dit, écrit ou proclamé, au cours de cet événement tragique.

10 et 11/09/2011, Théâtre de la Ville, Paris, 7/10/2011, Blanc-Mesnil (93), "11 septembre 2011"

Texte : Michel Vinaver.
Mise en scène Arnaud Meunier, assisté de Mélanie Mary.
Chorégraphie : Jean-Baptiste André, avec la complicité de Rachid Ouramdane.
Scénographie : Damien Caille-Perret.
Costumes : Anne Autran.
Lumières : Romuald Lesné.
Son : Benjamin Jaussaud
Régie générale : Frédéric Gourdin.
Chargée de la coordination des ateliers artistiques : Nathalie Matter.
Avec : Philippe Durand, Elsa Imbert, Nathalie Matter, Stéphane Piveteau, Thierry Vu Huu.
Et des lycéens issus de trois établissements de Seine-Saint-Denis, le lycée Évariste Galois à Noisy-le-Grand, le lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois, le lycée Jean Renoir à Bondy : Diana Abiassi, Yassine Abid, Sabrina Ait Houmad, Sidra Aslam, Massim Assoumane, Fatih Avsar, Safa Belmokhtar, Mouna Ben Moussa, Sabrina Bessalem, Zeïneb Boughzou, Abdimanaf Boujida, Laura Calleeuw, Marion Charruyer, Walid Chermak, Mathusha Christian, Ibrahim Diane, Tahirou Diombera, Pernelle Escolar, Fouad Ettaoufiq, Loïc Ferret, Dahlia Habibi, Antoine Herlin, Jacqueline Inimgba, Warren Issaadi Achour, Sharoz Kakar, Sory Ibrahim Kouma, Maxime Lévêque, Leslie Lourenço, Maive Louvila, Sébastien Marteaux, Caroline Masson, Steven Naudin, Frédéric Pereira De Almeida, Sindy Poorun, Priscilla Saez, Guideallak Kimo Sakal, Soleine Sandja, Christopher Sandot, Frederico Semedo Rocha, Hi Kandée Soumare, Julie Suner, Maroua Telouine, Soumail Traore.

Deux avant-premières ont eu lieu les 4 et 5 septembre 2011 à la Comédie de Saint-Etienne (CDN).
Spectacle les 10 et 11 septembre 2011 (pour le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2011).
Samedi 20 h 30, Dimanche 15 h et 20 h 30. Durée : 1 h.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.

Vendredi 7 octobre 2011 à 20 h 30.
Forum du Blanc-Mesnil, Blanc-Mesnil (93), 01 48 14 22 00

Annonce
Dimanche 4 Septembre 2011

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

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C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

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Brigitte Corrigou
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© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

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"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
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