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● Avignon Off 2016 ● "24 heures de la vie d'une femme"

Dans un casino, une veuve sauve un jeune homme du suicide. En vingt-quatre heures, ils vont vivre les passions les plus folles. Vingt-quatre ans plus tard, elle se confie.



© DR.
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Au bout de nous-mêmes, nous-mêmes...
Un casino, la Riviera, une veuve sauve un jeune homme du suicide. En seulement vingt-quatre heures, ils vont vivre les passions les plus folles. Vingt-quatre ans plus tard et pour la première fois, cette femme se libère du secret qui l'obsède et du non-dit dans lequel elle s'est enfermée. Passant avec brio de l'ombre du souvenir à la lumière de l'aveu, Marie Guyonnet nous donne à voir le travail des forces mystérieuses qui animent nos sentiments, cette confusion des sentiments si chère à Stefan Zweig.

Notes de répétition
Créer le temps si particulier du souvenir : lorsqu’on se souvient, on est toujours dans le moment présent mais, néanmoins, se produit souvent un chevauchement entre le passé qu’on se remémore et le présent où, à travers son propre récit, on découvre de nouvelles strates de son histoire, un autre soi-même.

Il est essentiel que la comédienne trouve toute sa liberté dans ce temps-là du souvenir, singulier, non linéaire ; sa liberté aussi dans ce texte de plus en plus riche et troublant au fur et à mesure du travail.

Prendre le temps, les temps, travailler toujours plus de rythmes et de timbres différents.

Prendre le temps d’être envahie d’images, de sensations, d’obsessions, tout en restant toujours arrimée dans le concret du plateau. Le film du souvenir, ravivé par la parole, fait alors librement son chemin chez la comédienne et, par là, chez chaque spectateur.

Le film du souvenir : ce sont ces images que nous mettons en mots et ces mots figent un état du souvenir, comme les photos le font également. Ensuite ces mots que nous avons employés pour dire le souvenir pour la première fois participent eux-mêmes du souvenir, comme la première représentation au théâtre est toujours présente sous la seconde.

Tenter de rendre compte, par le son et par la lumière également, de la texture si étrange de la mémoire et des souvenirs, qu’ils soient doux ou terrifiants.

"Il n’y a que la première parole qui coûte" : c’est la première phrase du spectacle. Ça pourrait être aussi la dernière pensée d’une actrice, d’un acteur, avant d’entrer en scène. À la fin du spectacle de la représentation, ces simples mots : "Je vous remercie"
Jean Pennec

L'auteur

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Stefan Zweig est né en Autriche le 28 novembre 1881 à Vienne, alors capitale culturelle d'une Europe joyeuse. Il se suicide le 22 février 1942, à Petrópolis au Brésil.

Ami de Sigmund Freud, d'Arthur Schnitzler, de Romain Rolland, de Richard Strauss et d'Émile Verhaeren, Stefan Zweig fit partie de l'intelligentsia juive viennoise avant de quitter son pays natal en 1934 en raison de la montée du nazisme.

Réfugié à Londres, il y poursuit une œuvre de biographe (Sigmund Freud, Marie-Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de romans et nouvelles. Celles-ci ont conservé leur attrait près d'un siècle plus tard et parmi les plus connues, citons "Amok" et "La Confusion des sentiments", recueil paru en 1927 où l'on retrouve "24 heures de la vie d'une femme".

Stefan Zweig a toujours été un "best-seller". Au cours de la dernière décennie, il s'est toujours classé avec Shakespeare et Agatha Christie au premier rang des classiques étrangers les plus lus en France.

"24 heures de la vie d'une femme"

Par le Théâtre de la Boderie.
Texte : Stefan Zweig.
Interprétation : Marie Guyonnet.
Conception : Marie Guyonnet et Jean Pennec.
Durée : 1 h 05.

● AVIGNON OFF 2016 ●
Du 7 au 30 juillet 2016.
Théâtre des Corps Saints, Salle 3,
76, Place des Corps Saints.
Tous les jours à 11 h.
Tél. : 04 90 16 07 50.

Contact pro pendant le festival :
Marie Guyonnet, 06 13 82 37 21 .
theatrelaboderie@gmail.com
>> laboderie.fr

Contact diffusion :
Valérie Lefebvre, 06 84 80 45 19.
lefebvre.valerie@ymail.com
(ymail et non pas gmail)

Annonce
Mercredi 1 Juin 2016

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© François Vila.
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