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Lyrique

Soirée de gala exceptionnelle pour le Tricentenaire de l'Opéra Comique

Pour le lancement de sa nouvelle saison et à l'occasion de son tricentenaire, l'Opéra Comique a vu grand et nous invite tous à sa soirée de gala le 13 novembre 2014. Grâce au livestreaming sur Arte Concerts et la retransmission sur France Musique dès 20 h, nous sommes tous invités à réagir en direct au spectacle sur Twitter avec le hashtag (ou sujet) #galaOC !



"Lakmé", Sabine Devieilhe et Frédéric Antoun © Pierre Grosbois.
"Lakmé", Sabine Devieilhe et Frédéric Antoun © Pierre Grosbois.
Voilà qui fera date je l'espère : une institution aussi respectée que l'Opéra Comique fait un grand pas et se met à l'heure de l'opéra 2.0 en permettant au public de réagir en direct à sa grande soirée du 13 novembre. Sans doute serait-il intéressant à l'avenir pour d'autres institutions d'emprunter cette nouvelle voie afin d'intéresser un public plus large à la musique dite classique - public socialement (et en terme de générations) un tantinet restreint aujourd'hui.

Le directeur de l'Opéra Comique Jérôme Deschamps lui-même avait appelé de ses vœux un réinvestissement populaire en faveur de notre répertoire il y a quelques mois dans les colonnes d'un grand quotidien. Cette soirée nous permettra donc de redécouvrir l'histoire de cette grande maison et ces bijoux du répertoire français qui y ont été créés depuis 1715. Une soirée de fête intitulée "Si l'Opéra Comique m'était conté".

Pour l'occasion, l'Opéra Comique sera spécialement décoré. La revue musicale offerte le 13 novembre, conçue par Jérôme Deschamps, François Roussillon et par le comédien et metteur en scène Michel Fau, sera mise en scène par ce dernier. Et ce sont les étoiles du chant lyrique français - tous habitués de la Maison - qui viendront interpréter les grands airs qui ont enchanté depuis 1715 le joli théâtre lyrique - de nos jours parfois appelé troisième salle Favart depuis que deux incendies l'ont ravagé en 1838 et 1887.

Nous retrouverons avec plaisir "Les Troqueurs" d'Antoine Dauvergne (1715), au grand air interprété par les jeunes chanteurs de l'Académie de l'Opéra Comique ; "La Fille du régiment" de Donizetti (1840), avec la soprano Julie Fuchs ; l'air de la "Habanera" de "Carmen" (1875) par Anna Caterina Antonacci. Mais aussi les airs de "Lakmé" de Léo Delibes (1883), chantés la saison dernière par Sabine Devieilhe et Frédéric Antoun ; sans oublier l'immense "Pelléas et Mélisande" de Debussy (1902), avec Stéphane Degout et Paul Gay (qui remplace au pied levé Laurent Alvaro souffrant) ; et la "Manon" de Massenet (1884) avec Patricia Petibon. Bref, beaucoup de chefs-d'œuvre de l'opéra comique (citons encore Poulenc, Offenbach, Thomas et Berlioz) que défendra l'orchestre Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth - avec le chœur Accentus.

On l'aura compris... c'est le moment ou jamais d'ouvrir un compte Twitter, si ce n'est déjà fait, et de participer à la célébration du Tricentenaire de l'Opéra Comique, notre vivant patrimoine.

"Si l'Opéra Comique m'était conté".
Durée : 2 h 30.
Spectacle le jeudi 13 novembre à 20 h.
>> opera-comique.com

Retransmission en direct sur :
>> francemusique.fr/concerts
>> concert.arte.tv

Pour réagir en direct et tout savoir sur les coulisses de la soirée sur Twitter :
Twittez avec le hashtag #galaOC

Le spectacle enrichi de séquences tournées à cette occasion sur l'histoire de l'Opéra Comique sera diffusé par Arte le 28 décembre 2014 à 17 h 30.

Christine Ducq
Mercredi 12 Novembre 2014

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Concerts | Lyrique







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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

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© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

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Bruno Fougniès
15/10/2023