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Concerts

Bon anniversaire aux "Flâneries Musicales de Reims" !

Depuis le début de l’été et jusqu’au 19 juillet 2014, le festival de musique le plus pétillant de l’année fête ses vingt-cinq ans d’existence avec plus de cinquante-sept concerts et sacre de très nombreux artistes dans la capitale de la région Champagne-Ardennes.



Marcella Roggeri et Florent Héau, samedi 18 juin 2014 © Axel Coeuret/Flâneries Musicales.
Marcella Roggeri et Florent Héau, samedi 18 juin 2014 © Axel Coeuret/Flâneries Musicales.
L’enfant du pays, le pianiste Jean-Philippe Collard, en est le directeur artistique depuis 2012. Fidèle à ses convictions d’artiste soucieux de partager la musique avec le plus grand nombre, il a voulu cette programmation variée avec des répertoires classique, jazz, tango entre autres ! Les enfants ne sont plus oubliés avec un festival "Petits Flâneurs" de cinq spectacles ("Ali Baba", "Entre Chou et Loup", etc.). On ne saurait toucher trop tôt les (futurs) mélomanes - comme y ont songé les programmateurs de la plupart des orchestres la saison prochaine. Et certains des concerts proposés sont gratuits - en véritables "Flâneries" !

Vous avez raté Nathalie Dessay le 26 juin... mais pas d’accablement, les concerts à venir sont formidables : citons Hervé Niquet et son Concert Spirituel le 5 juillet dans la cathédrale. L’esprit français si cher aux "Flâneries musicales de Reims" va encore une fois briller le 3 juillet avec un concert qui tentera de retrouver les accents de la mythique "Sonate de Vinteuil" proustienne dans des œuvres de Saint-Saëns, Fauré, Debussy et Franck avec Augustin Dumay au violon, Jean-Philippe Collard au piano et Lambert Wilson en récitant. Et parmi tant de beaux rendez-vous, une soirée exceptionnelle le 8 juillet va réunir notre pianiste et ses amis Gabriel Tacchino, Bruno Rigutto, Jacques Rouvier avec l’Orchestre de Chambre de Toulouse pour un concert marathon autour des quatre concertos pour deux, trois et quatre pianos de Jean-Sébastien Bach.

Le Caratini Jazz Ensemble, samedi 28 juin 2014 © Axel Coeuret/Flâneries Musicales.
Le Caratini Jazz Ensemble, samedi 28 juin 2014 © Axel Coeuret/Flâneries Musicales.
Jusqu'au 19 juillet 2014.
Programme complet et réservations :
"Les Flâneries Musicales de Reims", 03 26 36 78 00.
12 boulevard Leclerc, Reims.
>> flaneriesreims.com

Christine Ducq
Mercredi 2 Juillet 2014

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Concerts | Lyrique












À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

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09/10/2024
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"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024