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Lyrique

Opera Fuoco met le feu à la Fondation Mona Bismarck !

Les jeunes artistes de l’ensemble Opera Fuoco se produisent le 26 avril à la Fondation Mona Bismarck dans un programme de mélodies américaines. Une performance - rencontre sur la première grande école de composition outre-Atlantique.



David Stern © DR.
David Stern © DR.
Après une master class donnée du 22 au 25 avril, les jeunes interprètes de l’Atelier lyrique de Opera Fuoco chanteront pour nous, accompagnés par le pianiste Jeff Cohen. De jeunes artistes qui travaillent habituellement avec un orchestre jouant sur instruments d’époque - la marque de fabrique de la formation créée en 2003 par le fils du violoniste Isaac Stern. Déjà invités sur toutes les scènes d’Europe et d’ailleurs, c’est dans l’ancien hôtel particulier parisien de la philanthrope américaine qu’on pourra les apprécier ce vendredi.

L’ensemble Opera Fuoco a été créé par le plus français des chefs américains, David Stern, qui y associe très vite une troupe atelier afin d’aider de jeunes chanteurs venus du monde entier à initier leur carrière. Du baroque à la musique contemporaine, le répertoire d’Opera Fuoco est large. Remarqué à la Fondation Royaumont à ses débuts, on peut d’ordinaire l’entendre au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines où il est désormais en résidence. Opera Fuoco, comme son nom l’indique, c’est une vraie passion pour le théâtre, la voix et les instruments, et une reconnaissance qui va crescendo grâce à leur fructueuse collaboration avec la mezzo Karine Deshayes, entre autres.

"Le Mikado" (adaptation) par Opera Fuoco au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines le 25 mai 2012 © Opera Fuoco.
"Le Mikado" (adaptation) par Opera Fuoco au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines le 25 mai 2012 © Opera Fuoco.
Concert le vendredi 26 avril 2013 à 20 h.

Fondation Mona Bismarck Center, 01 47 23 38 88.
34 avenue de New-York, Paris 16e.
rsvp@monabismarck.org

"L’École américaine"
Mélodies de Aaron Copland, Simon Barber, Charles Ives, Irving Berlin.

Ensemble Opera Fuoco.
David Stern, direction.

Julie Fioretti, soprano.
Eleanora de la Pena, mezzo-soprano.
Gitaï Fisher, ténor.
Charlie Guillermin, baryton.
Tiago Matos, baryton.
Douglas Henderson, basse.
Jeff Cohen, Satoshi Kubo, piano.

Christine Ducq
Lundi 22 Avril 2013

Concerts | Lyrique







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"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

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© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

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Isabelle Lauriou
25/03/2024
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Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
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En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
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"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
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Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024