La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Nomination de Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois à la direction du Centre Chorégraphique national (CCN) de Grenoble  02/10/2015

Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, en plein accord avec Éric Piolle, Maire de Grenoble, avec le soutien unanime de Jean-Jack Queyranne, Président de la Région Rhône-Alpes, et de Jean-Pierre Barbier, Président du Conseil départemental de l’Isère, a donné son agrément à la nomination de Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois à la direction du Centre Chorégraphique national (CCN) de Grenoble, à compter du 1er janvier 2016, pour succéder à Jean-Claude Gallotta.

Nés respectivement en 1971 à Nîmes et 1981 dans le Jura, Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois sont danseurs, chorégraphes, acrobates, acteurs et jongleurs. Diplômé du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers en 1992 pour l’un, du Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne qu'il aura traversé en alternance avec le Centre National de Danse Contemporaine d’Angers pour l’autre, ils se lancent tous deux dans le processus de création dès la fin de leurs études.

Artistes reconnus au plan national et international, ils proposent une association inédite entre danse et cirque dans un esprit d’innovation artistique et d’ouverture. Leur projet, baptisé Les horizons mobiles, repose sur les notions de rencontre, d’altérité, d’élargissement et de relais. Leur ambition est de créer un véritable pôle de production chorégraphique permettant la création au sein du CCN d’une "ruche d’artistes". Les collaborations envisagées offrent un éventail large d’esthétiques en lien direct avec les enjeux de société et une large ouverture aux jeunes générations à travers la mise en place d’un pôle numérique pour un plateau augmenté.

Fondé en 1984 autour de la compagnie de Jean-Claude Gallotta, le CCN de Grenoble entretient un rapport étroit avec la Maison de la culture de Grenoble, aujourd’hui devenue MC2. Avec le départ de Jean-Claude Gallotta, c’est une page importante qui se tourne avec un enjeu fort pour inventer une nouvelle relation avec la MC2 mais aussi avec les partenaires nombreux sur le plan local et régional.

La Ministre tient particulièrement à saluer l’engagement exceptionnel et exemplaire de Jean-Claude Gallotta depuis l'origine à la direction de Centre chorégraphique national de Grenoble. Il poursuivra sa carrière artistique en compagnie, soutenue par l'Etat et les collectivités territoriales.

Communiqué du 30 septembre 2015 du ministère de la Culture et de la Communication.

Photo : "Celui qui tombe" de Yoann Bourgeois, du 22 septembre au 10 octobre 2015 au Monfort (Paris) © Géraldine Aresteanu.
La Rédaction

Nouveau commentaire :












À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024