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La SACD : un sacré patrimoine  16/09/2011

Pour la cinquième année consécutive, les portes de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques seront grandes ouvertes pour les journées européennes du patrimoine (samedi 17 et dimanche 18 septembre 2011). En plein cœur du 9e arrondissement de Paris, la SACD vous fait découvrir les richesses de son patrimoine culturel et historique. Une occasion unique de venir visiter l’hôtel Blémont édifié en 1858 abritant la SACD depuis 1932.

De 14 h 30 à 18 h, la visite se fera en musique. Le compositeur Marc Deschamps, accompagné au chant par Pedro Camarasa, interprétera au piano des airs d’opérettes issus du répertoire musical de la SACD. Pas sur n’importe quel piano, sur celui du compositeur Maurice Yvain (1891-1965) installé dans le salon vert de la SACD.

La SACD, 200 ans d’histoire
Une visite en plein cœur de la "Nouvelle Athènes" dans un immeuble de la grande bourgeoisie parisienne du XIXe siècle. L’hôtel particulier abritant la SACD depuis 1932 fut construit sous le Second Empire, puis acheté par le poète Émile Blémont (1839-1927), dont il porte désormais le nom. Il incarne, avec d’autres bâtiments du quartier tels que le musée Renan Schaeffer ou le Musée Gustave Moreau, l’esprit de ce que l’on appela la "Nouvelle Athènes". En effet, au milieu du XIXe siècle, l’espace compris entre la Chaussée d’Antin, Notre-Dame de Lorette et la barrière de Clichy, se transforma progressivement en un quartier en pleine effervescence intellectuelle où se côtoyaient un grand nombre d’écrivains, d’acteurs, de musiciens, de peintres et de grands bourgeois. À l’occasion de ces journées, découvrez les salons du rez-de-chaussée, la serre et le jardin dans leur ordonnance d’origine.

La SACD, de Beaumarchais à l’ère numérique, deux siècles de savoir-faire consacrés à la gestion du droit d’auteur. Créée par Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799), la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques perçoit et répartit de nos jours les droits de 51 000 auteurs issus du spectacle vivant et de l'audiovisuel. Elle s’investit par son action culturelle, en faveur de la création contemporaine par le biais d'aides à la création, à la diffusion du spectacle vivant et se mobilise pour la formation d'artistes.

La SACD, Pour le plaisir des yeux…
La Bibliothèque aussi sera ouverte ! Située dans l’un des deux pavillons construits en 1868 au 7 rue Ballu, la Bibliothèque de la SACD, à la fois patrimoniale et centre de documentation, est spécialisée dans les Arts du spectacle. Elle rassemble 200 000 documents du XVIIe siècle à nos jours sur le théâtre, la danse, la musique, mais aussi le cinéma, la télévision et la radio : programmes de spectacles, scénarios originaux, partitions, archives historiques de la SACD. Pour les Journées du Patrimoine dont le thème de cette année est le voyage, elle exposera des documents exceptionnels, manuscrits, autographes, partitions, et archives autour de la circulation des œuvres, de ces auteurs étrangers qui écrivent en France, de la parodie au théâtre et du théâtre pour la jeunesse.

Pour les journées européennes du patrimoine, la SACD vous ouvre ses portes de 10 h à 18 h, au 11, bis rue Ballu - PARIS 9e.
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Photo : Entrée de la SACD rue Ballu © SACD.

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La Rédaction

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"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
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© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
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"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
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"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

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Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
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