La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Auteurs d'espaces : les lauréats de l’édition 2015  08/03/2015

Depuis près de dix ans, la SACD soutient la manifestation "Auteurs d'espaces" en partenariat avec un collectif de festivals.

La manifestation a pour objectif de présenter une sélection de spectacles d’auteurs "arts de la rue", textuels ou non textuels, fixes ou déambulant dont l’écriture spécifique se distingue du théâtre dans la rue. Sa vocation est également d’ouvrir les spectacles de rue à l’ensemble des répertoires du spectacle vivant, ainsi qu’aux artistes venus de tous horizons (transmedia, plasticiens, architectes, urbanistes, créateurs sonores, écrivains, etc.).

En présence de Frédéric Fort, auteur et administrateur délégué aux arts de la rue (SACD) et de Catherine Cuenca, auteure scénariste et administratrice déléguée à la création interactive (SACD), le jury de la commission "Auteurs d'espaces" s’organise autour de cinq auteurs et trois programmateurs : Djamel Afnaï, auteur ; Hocine Chabira, auteur (Cie La Chose Publique) ; Pedro Garcia, directeur du Festival Chalon dans la rue ; Karin Holmström, membre du Begat Theater ; Babeth Joinet, auteure ; Philippe Macret, directeur du festival "La rue est à Amiens", Doriane Moretus, auteure ; et Jean-Marie Songy, directeur du Festival International de Théâtre de rue d’Aurillac.

La manifestation "Auteurs d'espaces" joue un rôle essentiel de levier, dans lequel la SACD incarne un label de qualité.

10 projets sont sélectionnés : encourager et accompagner tous les auteurs des arts de la rue.

Réuni le 21 janvier dernier, le jury a sélectionné sur 61 dossiers reçus, 10 projets dont deux spectacles interactifs multimedia.
"La commission, cette année, a choisi de soutenir en particulier de tou-te-s jeunes auteur-e-s, dont les premiers spectacles semblent prometteurs ; en espérant que cette aide les conforte dans le choix qu’ils ont fait de créer dans l’espace public. Mais également des compagnies dont les récents spectacles furent de beaux succès, trop confidentiels quelquefois. Puisse cette aide les aider à mener à bien le prolongement de leur travail, et leur assurer la reconnaissance d’un grand public", Frédéric Fort.

Les spectacles retenus bénéficient d’une aide à la création de 5 000 euros, les 2 spectacles multimedia interactifs bénéficient d’une aide particulière de 7 000 euros nécessaire aux applications et développements multimedia.

Tous seront diffusés dans les festivals partenaires.
Au Festival Chalon dans la rue à Chalon-sur-Saône :
● "Dévêtu(e)", de Sophie Mesnager et Amédée Renoux, Cie The à La rue.
● "Je suis un pur produit de ce siècle", de Gwenola Breton, Lise Casazza et Yoris Dutour, Cie Nue.
● "Murmures urbains", de Xavier Boissarie et Emmanuel Guez, Cie Orbe (Arts de la rue et Création interactive).
● "Out !", de Zineb Benzekri, David Gallon et David Picard, Collectif Random.

Au Festival international de théâtre de rue à Aurillac :
● " L’homme est un animal mobile", de Joanna Jéquier et Marc Ménager, Cie La Ménagerie (Projet 2014, reporté en 2015).
● "No visa for this country", d’Alix Denambride, Royal magic beans company (Arts de la rue et Création interactive).
● "The Baïha Trampa Fritz Fallen", de Guillaume Bautista, Florent Bergal, Sylvain Cousin, Jean-Yves Faury et François Juliot, Association le Georges Bistaki.
● "Trip(es) ou mes parents n’ont pas eu les couilles de faire des enfants", d’Alix Montheil, Cie Derrière le hublot.

Au Festival "La rue est à Amiens" d’Amiens :
● "Nous sommes", de Mathias Forge et Laure Terrier, Cie Jeanne Simone.
● "10 000 pas sans amour", de Françoise Guillaumond, Cie La Baleine Cargo.

La copie privée est une source de financement capitale pour les auteurs. Pour en savoir plus sur l'action culturelle et sur l’apport essentiel de la copie privée aux différents Fonds SACD, n’hésitez pas à consulter la page dédiée de la >> SACD et le site de l’association >> La culture avec la copie privée.

Photo : Lancement du 29ème Festival - Aurillac 2014 © Vincent Muteau.
La Rédaction

Nouveau commentaire :



Brèves & Com


Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023