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Un hymne enfantin au ver, héros du terreau par compostage

"Le champ des rêves", Aktéon Théâtre, Paris

Il est des humbles artisans qui font le terreau de la vie que les petits de la ville ne connaissent pas ou si peu. Ainsi, ces bestioles, ces vers qui se nourrissent de feuilles mortes que l'on balaie sans réfléchir. Et pourtant qui donnent envie de célébrer la vie en vers de poèmes, en vert de printemps.



© Guillaume Lacanal.
© Guillaume Lacanal.
"Le champ de rêves" est un hymne enfantin au ver, héros du terreau par compostage. Zélie et Dimitri montrent combien tout cela est aimable. Zélie et Dimitri sont bien trop grands pour être enfants, bien trop émerveillés de ce qu'ils voient, de ce qu'ils touchent, pour être adultes. Grâce aux comédiens qui les portent, ces personnages sont sensibles aux bruissements, aux craquements, aux chants des oiseaux. Ils sont sensibles à l'art de l'illusion et guident l'attention des enfants vers l'art du théâtre, ce lieu singulier d'une naissance en commun, d'un éveil au monde.

Les comédiens dans la sobriété et le respect offrent, à la curiosité des petits d'hommes et de femmes de 1 à 8 ans, une scène ouverte sur un théâtre complet, parlé, chorégraphié, joué, avec ou sans objets transitionnels. Cela est fait avec un tact distancié et précis. Les caissettes en bois, les brins de bois peuvent devenir caisse de trésors à découvrir.

Ce spectacle est de ceux qui permettent aux enfants d'expliquer à leurs parents la puissance et l'utilité des plus fragiles. Ou comment cheniller dans un rêve de l'Homme Jardinier de la Nature. Un rêve à adopter d'urgence.

"Le champ des rêves"

© Guillaume Lacanal.
© Guillaume Lacanal.
Jeu et conception : Catherine Favre et Mathieu Loth.
Regards extérieurs : Nadège Beaubois, Valérie Martin-Miancien.
Bande-son : Fany Vidal.
​Musique : Vincent Jurenak.
Choeur enfants : Lou, Manon, Faustine, Natacha.
Montage son : Krishna Lévy-Félix.
Illustration affiche : Julie-Amadéa Pluriel.
Photos : Guillaume Lacanal.
Captation vidéo, réalisation et montage : Fany Vidal et Antoine Rodet.
Collaboration artistique et graphisme : Florence Ollé.
Costumes : Maria Favre-Soler.
Par la Compagnie Matikalo.
À partir de 18 mois.
Durée : 30 minutes + Parcours sensoriel (20 minutes) libre.

Du 20 avril au 5 mai 2019.
Tous les jours à 17 h 30.
Aktéon Théâtre, Paris 11e, 01 43 38 74 62.
>> akteon.fr

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© Guillaume Lacanal.
© Guillaume Lacanal.
25 mai 2019 à 15 h 30 : Poterne des Peupliers, Centre Paris Anim', Paris 13e.
Du 5 au 28 juillet 2019 à 9 h 45 (Relâche : 8, 15 et 22 juillet) : Festival Avignon OFF 2019, Collège La Salle, Salle Lycée, Avignon (84).
Du 8 au 24 août 2019 : Théâtre de l'Orangerie, Parc de la Grange, Genève (Suisse).
Du 27 au 30 novembre 2019 : Gare au Théâtre, Vitry-sur-Seine (94).

Jean Grapin
Mardi 30 Avril 2019

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"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

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Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
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© Pierre Gondard.
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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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Bruno Fougniès
13/12/2024