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Festivals

Les Scènes de Bréhat 3ᵉ édition, le spectacle vivant prend ses quartiers dans l'île bretonne du 7 au 11 juillet

Premier site naturel classé en France, en juillet 1907, Bréhat est un archipel composé de l'île principale et de 86 îlots et récifs voisins. Appelée aussi l'île aux fleurs, car profitant de l'influence du Gulf Stream, celle-ci accueille un festival pluridisciplinaire mettant notamment en valeur la créativité et la découverte. Il fut fondé en 2020 par Caroline Vannini, comédienne et metteure en scène. Directrice de l'événement, elle propose encore cette année une programmation riche, faisant appel à des artistes talentueux et talentueuses, couvrant les domaines du théâtre, de la musique, de la danse, des seuls en scène, etc.



Édition 2022 © Les Scènes de Bréhat.
Édition 2022 © Les Scènes de Bréhat.
Du 7 au 11 juillet 2023, pendant cinq jours, une quinzaine de spectacles – s'adressant à tous les publics – se succéderont autour du thème du jeu et du détournement. Chaque représentation sera autant d'occasions de chahuter le regard des spectateurs, de les interroger, les faire rire, danser et pleurer.

Au programme, sans tout nommer, le temps d'une soirée aux senteurs maritimes, le publlic pourra découvrir la pièce "Intra Muros" d'Alexis Michalik, le collectif belge de percussionnistes Sysmo, "Quand je serai grande, je serai Patrick Swayze", le premier "seule en scène" de Chloé Olivere, une performance des DJ Pfel & Greem (C2C), le groupe rennais Les Vilars, l'auteur compositeur interprète Alex Montembault, l'excellent seul en scène "Madame Fraize", le spectacle "Traqueurs de Nazis" de et avec Oldelaf et Arnaud Joyet, ou encore la chanteuse brésilienne Flavia Coelho Soundsystem pour un concert exceptionnel (elle n'est pas en tournée).

Le festival "les Scènes de Bréhat" se déroule dans le cadre féérique de la Citadelle, aux Verreries de Bréhat, transformée pour l'occasion en un lieu de représentation. La force historique et patrimoniale de ce lieu, ancien fort militaire du Second Empire, confère une magie sans pareil : assister à un spectacle en plein air, sous les étoiles de Bréhat, dans un si bel écrin, est un moment unique, hors du temps. C'est un voyage, une destination en elle-même.

Le festival ne s'adresse pas qu'aux Bréhatins. C'est aussi l'occasion pour les "continentaux" de découvrir l'île en soirée, à la tombée de la nuit. Au départ de l'embarcadère de l'Arcouest à Ploubazlanec, la compagnie maritime des Vedettes de Bréhat, partenaire fondateur du festival, assure la liaison jusqu'à des horaires tardifs. Elle s'adapte à la programmation, avec un retour possible jusqu'à 0 h 30 selon les soirs. La traversée dure 10 minutes environ et un parking est à disposition à l'embarcadère.

Programme

Vendredi 7 juillet
19 h : CLAY AND FRIENDS, concert hip hop, soul, funk.
21 h 30 : INTRA MUROS, théâtre.

Samedi 8 juillet
En journée : SYSMO GAME, spectacle immersif participatif (horaire et lieu à confirmer).
18 h : GÉNÉRALE, HORS PISTE*, théâtre tout public à partir de 8 ans.
20 h : QUAND JE SERAI GRANDE, JE SERAI PATRICK SWAYZE, seule en scène, humour
22 h 30 : SYSMO, concert musique improvisée (percussionnistes).

Dimanche 9 juillet
18 h : LES VILARS*, concert.
20 h : AU TABLEAU !*, théâtre, tout public dès 6 ans.
22 h 30 : DJ PFEL & GREEM (C2C), concert musique électronique.

Lundi 10 juillet
17 h 30 : BPM, CONCERT JONGLÉ*, spectacle tout public dès 7 ans.
19 h 30 : ALEX MONTEMBAULT, concert chanson française.
21 h 30 : MADAME FRAIZE, seul en scène.

"Madame Fraize" © Sébastien Marchal/Havana.
"Madame Fraize" © Sébastien Marchal/Havana.
Mardi 11 juillet
17 h 30 : ET SI TU DANSES*, danse et théâtre, tout public dès 4 ans.
20 h : TRAQUEURS DE NAZIS, théâtre, humour, tout public dès 7 ans.
22 h 30 : FLAVIA COELHO SOUNDSYSTEM, concert musique du monde.

* "Artistes bretons"

Pour plus d'infos :
>> scenesdebrehat.fr
>> Billetterie en ligne

Gil Chauveau
Dimanche 2 Juillet 2023

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

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Brigitte Corrigou
08/09/2023
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La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

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"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023