Un plateau sculpté par les seules lumières changeantes où apparaît un musicien, né à Santiago du Chili, entouré de ses instruments andins – le kena, le siku, le charango, la guitare et les percussions – qui créeront la magie du dépaysement accompagnant l'histoire qui va nous être contée… Dans ce décor minimaliste, la comédienne, avec la candeur du clown qu'elle porte en elle comme une seconde nature, va faire revivre ce conte à plusieurs entrées. Celle de l'histoire nimbée d'une poésie tendre d'un vieil homme amoureux de romans et de la nature, mais aussi celle plus politique de la colonisation d'une Amazonie surexploitée de toutes parts.
Endossant les différents rôles par le biais de simples accessoires vestimentaires (chapeau, veste…), Nadine Perez va habiter le plateau en tous sens pour donner corps à des protagonistes haut en couleur… Il y aura là l'arracheur de chicots au parler pimenté, dont la visite tous les six mois aux habitants du village isolé d'El Idilio est attendue autant que redoutée… Le maire blanc, obèse et soufflant comme un phoque, suant à grosses gouttes, biberonnant ses canettes de bière et détesté par tous les indigènes regrettant son prédécesseur ouvert à leur vie… L'ocelote – un magnifique félin d'Amérique du Sud – recherchée pour être abattue tant sa détresse la rend désormais dangereuse pour tous les hommes, elle qui s'est vengé de la mort infligée à ses petits en tuant les gringos meurtriers… Et enfin le héros de cette histoire, Antonio José Bolivar – le vieil homme du titre – défenseur d'une Amazonie convoitée par les appétits féroces de prédateurs sans scrupules, et lui-même dévoreur… de romans d'amour "bien tristes, avec des souffrances terribles et un happy end".
Endossant les différents rôles par le biais de simples accessoires vestimentaires (chapeau, veste…), Nadine Perez va habiter le plateau en tous sens pour donner corps à des protagonistes haut en couleur… Il y aura là l'arracheur de chicots au parler pimenté, dont la visite tous les six mois aux habitants du village isolé d'El Idilio est attendue autant que redoutée… Le maire blanc, obèse et soufflant comme un phoque, suant à grosses gouttes, biberonnant ses canettes de bière et détesté par tous les indigènes regrettant son prédécesseur ouvert à leur vie… L'ocelote – un magnifique félin d'Amérique du Sud – recherchée pour être abattue tant sa détresse la rend désormais dangereuse pour tous les hommes, elle qui s'est vengé de la mort infligée à ses petits en tuant les gringos meurtriers… Et enfin le héros de cette histoire, Antonio José Bolivar – le vieil homme du titre – défenseur d'une Amazonie convoitée par les appétits féroces de prédateurs sans scrupules, et lui-même dévoreur… de romans d'amour "bien tristes, avec des souffrances terribles et un happy end".
Instruit à la vie en forêt grâce aux Indiens l'ayant pris sous leur protection, Antonio va se dépouiller de ses préjugés d'homme civilisé pour jouir pleinement de sa nouvelle liberté découverte au contact d'une nature dite sauvage. À sa liesse naturelle, s'opposera le malheur apporté par les colons et les chercheurs d'or, avides d'enrichissement facile et massacrant à bon compte (le leur) l'Amazonie, ses habitants premiers, sa faune et sa flore. Le vieil homme aura aussi affaire à son passé de non-indigène, empêchant qu'il ne devienne lui-même totalement semblable aux Shuars.
Ce sont les péripéties de cette épopée amazonienne vécue in vivo, qu'avec fougue, humour, mais aussi émotion, la comédienne fera superbement revivre, accompagnée dans ses interprétations des instruments hypnotiques de son complice musicien. Le point d'orgue de ce conte initiatique mettra face à face – à égalité – la femelle blessée, hurlant à la mort, et lui-même, vieillard souffrant le calvaire d'avoir à interrompre la vie de ce fauve qu'il comprend si bien… Victimes l'un et l'autre d'un gringo abject, de chercheurs d'or infects et d'un édile gonflé de bêtise crasse, seuls les romans d'amour pourront faire oublier au survivant – mais aussi à nous, spectateurs conviés à découvrir cette performance – "la barbarie des hommes".
◙ Yves Kafka
Vu le jeudi 27 novembre 2025 au Théâtre en Miettes de Bègles (33).
Ce sont les péripéties de cette épopée amazonienne vécue in vivo, qu'avec fougue, humour, mais aussi émotion, la comédienne fera superbement revivre, accompagnée dans ses interprétations des instruments hypnotiques de son complice musicien. Le point d'orgue de ce conte initiatique mettra face à face – à égalité – la femelle blessée, hurlant à la mort, et lui-même, vieillard souffrant le calvaire d'avoir à interrompre la vie de ce fauve qu'il comprend si bien… Victimes l'un et l'autre d'un gringo abject, de chercheurs d'or infects et d'un édile gonflé de bêtise crasse, seuls les romans d'amour pourront faire oublier au survivant – mais aussi à nous, spectateurs conviés à découvrir cette performance – "la barbarie des hommes".
◙ Yves Kafka
Vu le jeudi 27 novembre 2025 au Théâtre en Miettes de Bègles (33).
"Le vieux qui lisait des romans d'amour"
Texte : Luis Sepúlveda, d'après son roman (1992, Édition Métaillié ; nouvelle édition 2025 illustrée par Joanna Concejo, Éditeur Tishina).
Conception et adaptation : Nadine Perez.
Avec : Nadine Perez.
Musique : Luis Cassorla.
Création lumières et régie : Jean-François Hautin.
Compagnie Burloco Théâtre.
Durée : 1h.
Représenté les 27 et 28 novembre 2025 au Théâtre en Miettes à Bègles (2 rue du Prêche).
Conception et adaptation : Nadine Perez.
Avec : Nadine Perez.
Musique : Luis Cassorla.
Création lumières et régie : Jean-François Hautin.
Compagnie Burloco Théâtre.
Durée : 1h.
Représenté les 27 et 28 novembre 2025 au Théâtre en Miettes à Bègles (2 rue du Prêche).























