Ici, acteurs, actrices, genres, qu'importe. Le Munstrum aime tordre les conventions et se moquer des aspects sérieux de la sphère intellectuelle du Théâtre avec un grand Tais-toi ! Il développe un théâtre de panache, d'effets, de décor, de sons, de visuels, de farce et de pirouettes qui mêle tout ce qu'il est possible de pratiquer sur une scène. L'éventail semble infini et le résultat, qui semble déroutant, déroute effectivement, déstabilise les a priori des spectateurs et les réveille sans cesse.
Et cela commence par les rôles féminins joués par des hommes, des rôles masculins joués par des femmes, des rôles d'hommes joués par des hommes avec des voix suraigües, et un bouffon clownesque qui vient en avant-scène discutailler avec le public de la réaction des puristes face à ce spectacle que les ténors de l'Université feraient exorciser et jeter au bûcher si l'université était une religion.
Point de respect de l'œuvre, donc ? Eh oui. Eh non. L'équipe du Munstrum a enfoui les mains jusqu'aux coudes dans le texte de Shakespeare, comme dans une matrice, pour en ressortir un enfant tout dégoulinant. Un enfant nommé Makbeth, dont l'histoire racontée ici sera à la fois la fin et la naissance. Naissance d'un assassin une première fois enfanté par une guerre sanglante dont il ressort couvert de boue et de gloire, promu général à la place de son propre général dont on lui offre la tête, une deuxième fois, à la fin de son histoire, couvert du sang des victimes qui pavèrent son accession vers le pouvoir suprême. Naissance du crime.
Et cela commence par les rôles féminins joués par des hommes, des rôles masculins joués par des femmes, des rôles d'hommes joués par des hommes avec des voix suraigües, et un bouffon clownesque qui vient en avant-scène discutailler avec le public de la réaction des puristes face à ce spectacle que les ténors de l'Université feraient exorciser et jeter au bûcher si l'université était une religion.
Point de respect de l'œuvre, donc ? Eh oui. Eh non. L'équipe du Munstrum a enfoui les mains jusqu'aux coudes dans le texte de Shakespeare, comme dans une matrice, pour en ressortir un enfant tout dégoulinant. Un enfant nommé Makbeth, dont l'histoire racontée ici sera à la fois la fin et la naissance. Naissance d'un assassin une première fois enfanté par une guerre sanglante dont il ressort couvert de boue et de gloire, promu général à la place de son propre général dont on lui offre la tête, une deuxième fois, à la fin de son histoire, couvert du sang des victimes qui pavèrent son accession vers le pouvoir suprême. Naissance du crime.
Et c'est la peur, la lâcheté et la folie qui mènent la danse de cette épopée furieuse et déjantée, bien loin de l'honneur et de la justice. Comment cette peur et la prédiction d'une destinée royale vont transformer le vaillant capitaine en monstre sanguinaire sans foi ni loi ? L'ambition du pouvoir, ici, tue et métamorphose les gens ordinaires en monstres.
La scène du Rond-Point se métamorphose, elle aussi, pour cette pièce en cinémascope. Lumières, scénographie mouvante, fumées magnifiques, lasers, prestidigitations des changements d'une scène qui englobe l'espace jusqu'aux cintres, effets sonores subsoniques, effets visuels titanesques, tout concourt à donner vie aux différents épisodes de l'histoire. Effets comiques également, répliques, attitudes, scènes hilarantes apportent leurs bouffées d'air. Outre la plongée dans l'univers de la pièce, ce déferlement de moyens techniques apporte aussi à de multiples reprises des émotions fortes, comme le sentiment d'effroi ressenti à la fin de la scène d'ouverture de la pièce : scène de guerre magnifiquement terrifiante qui nous plonge à la source même de la folie déclenchée par la violence humaine et touche directement l'imaginaire.
Dans cette tragi-comédie, tous les interprètes sont masqués comme s'ils dissimulaient leurs expressions, craintifs de cet ordre social où le pouvoir est détenu par un fou paranoïaque. Ce choix de mise en scène de Louis Arene donne à tout le spectacle un air hors du temps qui renvoie aussi bien au passé, qu'à un avenir dystopique, qu'à un présent angoissant, qu'à des guerres permanentes, qu'à des régnants inquiétants, qu'à des fascismes naissants et renaissants, qu'à des mentalités qui ignorent l'empathie et ne misent que sur le pouvoir, l'argent, la force et la peur.
◙ Bruno Fougniès
La scène du Rond-Point se métamorphose, elle aussi, pour cette pièce en cinémascope. Lumières, scénographie mouvante, fumées magnifiques, lasers, prestidigitations des changements d'une scène qui englobe l'espace jusqu'aux cintres, effets sonores subsoniques, effets visuels titanesques, tout concourt à donner vie aux différents épisodes de l'histoire. Effets comiques également, répliques, attitudes, scènes hilarantes apportent leurs bouffées d'air. Outre la plongée dans l'univers de la pièce, ce déferlement de moyens techniques apporte aussi à de multiples reprises des émotions fortes, comme le sentiment d'effroi ressenti à la fin de la scène d'ouverture de la pièce : scène de guerre magnifiquement terrifiante qui nous plonge à la source même de la folie déclenchée par la violence humaine et touche directement l'imaginaire.
Dans cette tragi-comédie, tous les interprètes sont masqués comme s'ils dissimulaient leurs expressions, craintifs de cet ordre social où le pouvoir est détenu par un fou paranoïaque. Ce choix de mise en scène de Louis Arene donne à tout le spectacle un air hors du temps qui renvoie aussi bien au passé, qu'à un avenir dystopique, qu'à un présent angoissant, qu'à des guerres permanentes, qu'à des régnants inquiétants, qu'à des fascismes naissants et renaissants, qu'à des mentalités qui ignorent l'empathie et ne misent que sur le pouvoir, l'argent, la force et la peur.
◙ Bruno Fougniès
"Makbeth"
D'après William Shakespeare.
Conception : Louis Arene et Lionel Lingelser.
Traduction/adaptation : Lucas Samain en collaboration avec Louis Arene.
Mise en scène : Louis Arene.
Collaboration à la mise en scène : Alexandre Ethève.
Assistante à la mise en scène : Maëliss Le Bricon.
Avec : Louis Arene, Sophie Botte, Delphine Cottu, Olivia Dalric, Lionel Lingelser, Anthony Martine, François Praud, Erwan Tarlet.
Chorégraphie : Yotam Peled.
Dramaturgie : Kevin Keiss.
Scénographie : Mathilde Coudière Kayadjanian, Adèle Hamelin, Valentin Paul, Louis Arene.
Création lumières : Jérémie Papin, Victor Arancio.
Musique originale et création sonore : Jean Thévenin, Ludovic Enderlen.
Costumes : Colombe Lauriot Prévost, assistée de Thelma Di Marco Bourgeon et Florian Emma.
Masques : Louis Arene.
Coiffes : Véronique Soulier Nguyen.
Réalisation technique, construction, figuration : Valentin Paul.
Effets de fumée et accessoires : Laurent Boulanger.
Conception : Louis Arene et Lionel Lingelser.
Traduction/adaptation : Lucas Samain en collaboration avec Louis Arene.
Mise en scène : Louis Arene.
Collaboration à la mise en scène : Alexandre Ethève.
Assistante à la mise en scène : Maëliss Le Bricon.
Avec : Louis Arene, Sophie Botte, Delphine Cottu, Olivia Dalric, Lionel Lingelser, Anthony Martine, François Praud, Erwan Tarlet.
Chorégraphie : Yotam Peled.
Dramaturgie : Kevin Keiss.
Scénographie : Mathilde Coudière Kayadjanian, Adèle Hamelin, Valentin Paul, Louis Arene.
Création lumières : Jérémie Papin, Victor Arancio.
Musique originale et création sonore : Jean Thévenin, Ludovic Enderlen.
Costumes : Colombe Lauriot Prévost, assistée de Thelma Di Marco Bourgeon et Florian Emma.
Masques : Louis Arene.
Coiffes : Véronique Soulier Nguyen.
Réalisation technique, construction, figuration : Valentin Paul.
Effets de fumée et accessoires : Laurent Boulanger.
Accessoires, prothèses et marionnettes : Amina Rezig, Céline Broudin, Louise Digard.
Renforts accessoires et costumes : Marion Renard, Agnès Zins, Ivan Terpigorev.
Stagiaires costumes : Morgane Pegon, Elsa Potiron, Manon Surat, Agnès Zins.
Stagiaires lumière : Tom Cantrel, Gabrielle Fuchs.
Production Munstrum Théâtre.
À partir de 15 ans.
Durée : 2 h 10 environ.
Du 20 novembre au 13 décembre 2025.
Mercredi, jeudi et vendredi à 19 h 30, samedi à 18 h 30.
Théâtre du Rond-Point, Salle Renaud-Barrault, 2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt, Paris 8ᵉ.
Téléphone : 01 44 95 98 00.
>> theatredurondpoint.fr
Complet. Une liste d'attente est ouverte sur place, une heure avant chaque représentation.
Tournée
5 et 6 mars 2026 : Théâtre Le Carreau - Scène nationale de Forbach et de l'Est mosellan, Forbach (57).
11 et 12 mars 2026 : MC2, Grenoble (38).
27 et 28 mars 2026 : Domaine d'Ô, Montpellier (34).
Renforts accessoires et costumes : Marion Renard, Agnès Zins, Ivan Terpigorev.
Stagiaires costumes : Morgane Pegon, Elsa Potiron, Manon Surat, Agnès Zins.
Stagiaires lumière : Tom Cantrel, Gabrielle Fuchs.
Production Munstrum Théâtre.
À partir de 15 ans.
Durée : 2 h 10 environ.
Du 20 novembre au 13 décembre 2025.
Mercredi, jeudi et vendredi à 19 h 30, samedi à 18 h 30.
Théâtre du Rond-Point, Salle Renaud-Barrault, 2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt, Paris 8ᵉ.
Téléphone : 01 44 95 98 00.
>> theatredurondpoint.fr
Complet. Une liste d'attente est ouverte sur place, une heure avant chaque représentation.
Tournée
5 et 6 mars 2026 : Théâtre Le Carreau - Scène nationale de Forbach et de l'Est mosellan, Forbach (57).
11 et 12 mars 2026 : MC2, Grenoble (38).
27 et 28 mars 2026 : Domaine d'Ô, Montpellier (34).

























