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Paroles & Musique

Johnny Hallyday… Souvenirs, souvenirs… Il nous reste…

Je n'étais pas personnellement un de ses admirateurs mais j'ai toujours professionnellement reconnu la stature particulière et le charisme de ce "monstre" de scène, la longévité de sa carrière et sa capacité exceptionnelle à rassembler les foules.



Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.
Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.
Le souvenir le plus marquant que j'ai gardé de ses prestations scéniques auxquelles j'ai assisté (toujours dans des festivals) prend sa source lors d'un concert mémorable ("La fête à... Johnny Hallyday" sur l'esplanade Saint-Jean-d'Acre) aux Francofolies de La Rochelle (époque Jean-Louis Foulquier) le 14 juillet 1991 avec, notamment, Daniel Lavoie et Paul Personne, invités de cette soirée.

Ce soir-là, en plus de ses musiciens habituels, se trouvait une section de cuivres très rythm 'n' blues qui donnait un groove particulier, de ceux qui pulsent et vous font frétiller des gambettes, à des titres comme la reprise "Je ne suis pas un héros" de Daniel Balavoine faisant partie de la playlist de la tournée 91.

Par la suite, du fait de mon métier et de mes responsabilités à la Revue du Spectacle, j'ai eu l'occasion de le côtoyer quelques instants dans le cadre de rencontres et de rendez-vous "privés", notamment au sein de la Sacem. Mais ce qui m'a permis de l'approcher et de discuter un bref moment avec lui fut lors d'un déjeuner pour le lancement (dans un espace privatisé) d'un vin AOC Coteaux du Languedoc auquel il avait accepté de prêter son nom.

Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.
Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.
Il s'agissait d'un cru produit, à partir de vins d'assemblage, par Roger Santa, propriétaire du domaine Saint-Martin de Graves et ami du chanteur. L'ensemble des bouteilles (en blancs, rouges et rosés), appelées "Terre d'Aumes", portaient sur leur étiquette verte et bleue la mention "découvert par Johnny Hallyday". À cette occasion, le chanteur précisait qu'il n'avait "absolument pas l'intention de s'investir dans la viticulture comme Gérard Depardieu, ni d'acheter un vignoble, même pas à Marseillan (Hérault) dont sa femme est originaire bien que si elle insistait beaucoup, vraiment beaucoup, beaucoup, pour lui faire plaisir…" La suite confirma cette déclaration.

"C'est le blanc que je préfère", indiqua Johnny qui partageait ce goût avec Eddie Mitchell avec qui il avait effectué une dégustation sur place au domaine... tandis que Carlos se prononçait de son côté nettement en faveur du rosé. À l'époque, Johnny souhaitait que sa démarche et son nom associé au Languedoc contribuent à valoriser tous les vins de la région auprès des consommateurs français. Au cours du déjeuner, nous avions alors échangé sur la montée en qualité de ce vignoble et sur la volonté des vignerons de valoriser leur production.

Lors de cette discussion avec une personne qu'il ne connaissait pas (ne sachant pas que j'étais journaliste, me considérant seulement comme un amateur éclairé de vins), il se montra très accessible et à l'écoute, prompt à faire part de ses connaissances et à reconnaître ses lacunes... En somme, il fit montre de simplicité et de naturel, sans doute favorisé par le fait que nous étions dans un lieu "protégé" des regards extérieurs, ce qui est d'une manière générale l'idéal pour échanger avec des artistes "vedettes".

Il y a ainsi des personnalités publiques et/ou des artistes, que l'on apprécie ou pas, mais qui, indéniablement, marquent une époque, laissent une empreinte indélébile dans l'imaginaire collectif, inscrivent de leurs "œuvres" la signature culturelle d'un pays... Johnny Hallyday a été l'un d'entre eux... qui a su, en plus de son statut de star, toujours laisser de la place, dans ces différents albums, à de nouvelles générations de chanteurs, auteurs compositeurs, revitalisant ainsi régulièrement son répertoire, ayant compris tôt que tout excellent interprète qu'il fut, il lui fallait faire confiance aux autres pour ses chansons, d'Aznavour, Berger, Goldman à Yodelice, Miossec, Delerm, etc.

Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.
Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.

Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.
Johnny Halliday © Gil Chauveau 2006.

Gil Chauveau
Samedi 9 Décembre 2017

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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023