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Paroles & Musique

Fred Pellerin, entre malice et tendresse, le conteux venu du Québec

Fred Pellerin, le jaseux québécois revient en France avec son nouveau spectacle "De peigne et de misère", le cinquième volet de sa saga où cette fois il nous présente Méo, le décoiffeur, "le cubiste de la frange", "le barbier de sévices", vivant toujours dans le village d'enfance de Fred Pellerin : Saint-Élie-de-Caxton.



© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.
Saviez-vous que le patron des coiffeurs est Saint Ignace !
Avec l'accent québécois, les expressions québécoises, en version française -s'il vous plait (!) -, les anecdotes, potins et rumeurs nous sont contés par ce bonimenteur, acrobate des mots et jeux de mots.

Artiste québécois, poète, conteur, chanteur, Fred Pellerin nous narre ici les aventures de Méo, le "décoiffeur" de son petit village natal, Saint-Élie-de-Caxton, célèbre pour son "arbre à paparmanes", ses lutins et ses fées vivant dans les forêts alentour... et traversant les routes, le soir. Cinquième chapitre* de cette saga prenant sa source dans l'univers villageois de son enfance, "De peigne et de misère" a pour héros donc le "barbier de sévices", ainsi nommé car dégradant les "peignures" (coiffure) plus il est "chaud", "guerlot" (ivre).

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.
Anecdotes, potins, rumeurs passent à la moulinette de Fred Pellerin qui excelle à mettre des enjoliveurs surréalistes à la banalité, toujours sur un fil savoureux entre réalité et imaginaire. La force de ce talentueux et jeune "conteux" est d'offrir en partage, sous formes de récits truculents, truffés d'acrobaties verbales et de néologismes savoureux, des légendes et des mythes de la Mauricie qui nous imprègnent d'un peu de merveilleux et mettent des étoiles dans les yeux des petits comme des grands.

Le public est capté dès les premières minutes, pas de place à l'ennui tant l'énergie et le rythme vous entraînent dans ses histoires villageoises. Dosant parfaitement rire, émotion et truculence, Fred Pellerin tient en haleine son auditoire, qui se laisse charmer par la magie de son phrasé et le "fil chantonnant" de son accent... À écouter et à voir !

* La saga de Fred Pellerin mettant en scène son village natal a débuté en 2001 avec un premier spectacle intitulé "Dans mon village, il y a Belle Lurette", suivi de "Il faut prendre le taureau par les contes !" en 2003, "Comme une odeur de muscles" en 2005 et "L’arracheuse de temps" en 2008.

"De peigne et de misère"

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.
De et par Fred Pellerin.
Son : Steve Branchard.
Lumières : Julien Mariller.
>> fredpellerin.com

Tournée 2012/2013 :
Du 17 au 21 octobre 2012 : Théâtre Outremont (17, 18), Théâtre Maisonneuve (19 au 21), Montréal (Québec).
27 octobre 2012 : Auditorium CE Pouliot, Gaspé (Québec).
30 novembre 2012 : Le Tivoli, Montargis (45).
1er décembre 2012 : Centre Culturel Leopold Senghor, Le May-sur-Èvre (49).
2 décembre 2012 : Le grand R, La Roche-sur-Yon (85).
Du 4 au 6 décembre 2012 : Le Trident, Cherbourg (50).
7 décembre 2012 : Centre Juliobonna, Lillebonne (76).
8 décembre 2012 : Theatre Jean Vilar, Champigny sur Marne (94).
14 mars 2013 : Maison de la Culture, Arlon (Belgique).
15 mars 2013 : Théâtre, Charleville Mézieres (08).
16 mars 2013 : La Fabrique de Théatre, Frameries (Belgique).
17 mars 2013 : Espace culturel Victor Jara, Soignies (Belgique).
18 mars 2013 : Le Hangar, Montargis (45).
20 mars 2013 : Odyssud, Blagnac (31).
21 mars 2013 : Équinox, Châteauroux (36).
22 mars 2013 : La Passerelle, Nouaillé Maupertuis (86).

Laurence Navarro : photographe, correspondante de la région Bourgogne pour la Revue du Spectacle.
>> navarro-photo.odiapo.com

© Laurence Navarro.
© Laurence Navarro.

Laurence Navarro et Gil Chauveau
Vendredi 12 Octobre 2012

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Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

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© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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