La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

26/05 au 28/05/2012, Festival "Chapeau Bas, l'Artiste !", Bonnieux, Vaucluse

Depuis 2008, à Bonnieux, petit village blotti en amphithéâtre sur une verte et vauclusienne colline, se déroule un festival chaleureux et plein de générosité qui fait la part belle aux artistes et au spectacle vivant. Cet écrin provençal patiné d'authenticité devient ainsi durant trois jours un nid douillet pour les comédiens, chanteurs, conteurs et autres saltimbanques... et un véritable lieu de rencontre et de découvertes pour le public. Initié et orchestré de main de maître par Patricia Laboureur, "Chapeau Bas l'Artiste !" joue la carte de la diversité et de la libre participation "au chapeau" des spectateurs !



26/05 au 28/05/2012, Festival "Chapeau Bas, l'Artiste !", Bonnieux, Vaucluse
Il y a des amitiés qui naissent de passions communes... Et qui perdurent au fil du chemin chaque jour semé de nouvelles paroles et musiques, de mots d'humour et de belles lettres... Celle avec Patricia Laboureur, organisatrice de "Chapeau Bas, l'Artiste !" en fait partie et est, de plus, intimement liée à l'histoire de La Revue du Spectacle dont elle fut une des talentueuses collaboratrices... Aujourd'hui son festival (5e du nom), plein de générosité et de femmes (proportion majoritaire mais pas sectaire !), prend une belle ampleur et nous régale de chansons, de contes et de comédies...

Cette année, la marraine est Danièle Évenou. Premier temps fort et ouverture du festival, celle-ci rendra hommage, en compagnie de Sylvie Lœillet, à Georges Fillioud autour de ses textes sur les mots. Le second temps fort sera indéniablement la soirée hommage dédié à la comédienne Martine Boéri (des "3 Jeanne"), à l'occasion des vingt ans de sa disparition. Martine Boéri créa, en compagnie de sa sœur Éliane et Chantal Pelletier (rejoint par Eva Darlan), les 3 Jeanne en 1976 (4 actrices pour cause d'alternance). Leur premier spectacle, "Je te le dis Jeanne c’est pas une vie la vie qu’on vit", démarre dans la petite salle de la Pizza du Marais et connaît immédiatement un énorme succès. La recette ? Épingler avec humour les rapports hommes-femmes...

Le spectacle restera plus de sept ans à l'affiche et sera suivi notamment de "Jeanne ma sœur Jeanne ne vois-tu rien venir ?" et, en 1983, "La Maison des Jeanne et de la culture". Par la suite, Martine Boéri connaîtra également le succès avec deux spectacles coécrits avec sa soeur Éliane : "Arthur" (en 1987 au théâtre Grévin) et "Pendant ce temps-là les Japonais travaillent" à l'affiche successivement, lors de la saison 1989-1990, du TLP Dejazet et du Palais des Glaces.

L'hommage rendu à cette grande comédienne, prématurément disparu à l'âge de 42 ans, sera présentée par Danièle Évenou et Nathalie Frei. Parmi les artistes participantes : Eva Darlan, Chantal Pelletier (deux ex Jeanne de la première heure), Laureline Kuntz, Guylaine Lemire, Sylvie Lœillet, Nathalie Roussel, Micky Sebastian. Le "chapeau" récolté lors de cette soirée sera remis à Cécilia Hornus au profit de l'association Ruban Rose "Le Cancer du Sein Parlons-en !" dont elle est une des marraines.

Samedi 27 mai 2012
16 h : Ouverture du festival par un Goûter offert. Danièle Évenou ("Marie Pervenche") et Sylvie Lœillet ("Caméra Café") rendent hommage à Georges Fillioud autour de ses textes sur les mots. Sur le Pont Julien.
18 h : Conte musical pour petits et grands, à plusieurs voix, lu par Christian François et Thierry Ragueneau (François Marci de "Plus Belle la Vie"), accompagné au basson par Corinne Hyafil. Cave de Bonnieux (Quartier de la Gare).
21 h : Guylaine Lemire nous parle de la vie, de l'amour, de la mort... de nos aspirations constamment en butte à la mesquinerie du quotidien dans son nouveau solo "J'assume ma perfection". Salle de la MLEC.

Dimanche 27 mai 2012
10 h : Ballade littéraire gustative en compagnie de JAF autour de "L'homme qui plantait des arbres" de Jean Giono. Oratoire du Calvaire (rue du Castelas).
16 h : "Bon Anniversaire Mon Amour", comédie jouissive de Corinne Hyafil et Thierry Ragueneau, mise en lecture de Christian François, avec Cécilia Hornus et Thierry Ragueneau (Blanche et François Marci de "Plus Belle la Vie"). Salle de la Nouvelle Mairie.
18 h : "Godot est arrivé", comédie de Patrick Ruggirello, mise en scène de Charles Ribard, avec Annie Coudène, Patrick Coppolani et Patrick Ruggirello. Salle de la MLEC
21 h : Soirée hommage à Martine Boéri (des 3 Jeanne), sur l'initiative de Patinette, à l'occasion des vingt ans de la disparition de cette grande comédienne, présentée par Danièle Évenou et Nathalie Frei ; des ex Jeanne et d'autres lui rendent hommage avec : Eva Darlan, Laureline Kuntz, Guylaine Lemire, Sylvie Lœillet, Chantal Pelletier, Nathalie Roussel, Micky Sebastian. Le "chapeau" au profit de l'association Ruban Rose "Le Cancer du Sein Parlons-en !" sera remis à Cécilia Hornus, une des marraines présentes. Salle de la MLEC.

Lundi 28 mai 2012
12 h : "Miss crise est dixlesic", Laureline Kuntz (championne de France de slam 2007) slamera ses textes, pour nous tous les dyslexiques et autres... Devant l'Ancienne Mairie (rue de la Mairie).
16 h : "Solitruc", spectacle musical de Élisabeth Wiener (indomptable électron libre de la scène française, musicienne, rockeuse, comédienne...). Jardin du Clos du Buis (rue Victor Hugo).
>> Suivi du pot de clôture offert dans le Jardin du Clos du Buis.

Contact et réservations : Patricia Laboureur.
Tél. : 06 15 97 22 44.
Mail : labelpat@free.fr
>> festivalchapeaubaslartiste.com
Le festival se déroule en libre participation au chapeau.

La Revue du Spectacle est partenaire du festival "Chapeau bas, l'Artiste !".

Gil Chauveau
Jeudi 17 Mai 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter | Avignon 2025







À Découvrir

"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
Spectacle à la Une

"Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024