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14/09 au 7/10/2011, Parc de Bercy, Paris, "Le Chant du Dindon"

... Sur la piste, l'Artiste joue une farce... Mais il est le " Dindon " de cette farce, car la farce c'est sa vie, et il joue sa vie. Dans ce spectacle, la Compagnie Rasposo explore les empreintes sensibles engendrées par le nomadisme. C’est un questionnement sur la fragilité de la vie, à travers des destins qui s’entrecroisent, de lignes de vies disparates réunies dans un univers clos.



14/09 au 7/10/2011, Parc de Bercy, Paris, "Le Chant du Dindon"
Dans cette "existence rêvée" que l'on prête à l'Artiste, on l'imagine brillant, encensé, adulé, entouré d'amis... mais la réalité est toute autre : l'Artiste est seul. Chaque personnage avec son histoire, son passé, ses racines, cherche à échapper à la solitude, il rejoint alors la tribu, le clan qui sera sa famille : c’est La Troupe. Une troupe enchevêtrée d’artistes déchus ou chimériques, artistes en devenir emplis d’espoirs, ou bien seulement fous innocents aux destinées discordantes. Une troupe comme un "huis clos" dans lequel "il faut d’abord faire l’effort d’exister avec les autres avant d’essayer de les comprendre".

Le voyage, indissociable de la vie circassienne, enferme les rancœurs et confine les inimitiés, mais resserre entre eux les marginaux. Ils mettent en commun leurs rêves, leurs illusions et leurs utopies dans un labeur harassant qui les rend solidaires dans leur ardeur pour magnifier l’éphémère.

La piste est bien un lieu de conflit. La douleur ou la joie, l'envol ou la chute, la gloire ou l'humiliation... les tensions s'exaltent jusqu'à un degré critique. Le passage d'un état à son contraire, le renversement des tendances, est permanent. Tout artiste de cirque s'accomplit dans une lutte singulière, à la recherche de l'envers des choses.

C’est dans ce cocon douillet, que le public est invité à entrer, pour partager les ivresses, les folies et les illusions de cette tribu réunissant acrobates, équilibristes, voltigeurs, contorsionnistes, jongleurs, comédiens et musiciens. Un voyage saltimbanque au cœur des émotions où la musique slave, métissée par l’itinérance, raconte toujours quelque chose: souffrances ou joie, la vie en somme !

Ce spectacle possède le dynamisme d'une aventure puissante dont la hardiesse n'a d'égale que la joie de vivre. Il est l'exploit renouvelé tous les soirs, d'un spectacle donné au public sans que les tourments humains ne puissent entraver la générosité et le don des artistes. Rasposo fait sienne cette synthèse de Nietzsche : "L'homme est une corde tendue entre la bête et le surhumain, une corde au dessus d'un abîme".

Rasposo, "Le Chant du Dindon" @ Florence Delahaye.
Rasposo, "Le Chant du Dindon" @ Florence Delahaye.
Écriture : Marie et Fanny Molliens.
Mise en scène : Fanny Molliens.
Scénographie : Vincent Molliens.
Création, adaptation et improvisation musicale : Benoit Keller, Jacky Lignon, Christian Millanvois, Alain Poisot.
Création lumière : Hélène Molliens.
Création son : Didier Caron.
Création costumes : Violaine Lambert, assistée de Clothilde Mauvais.
Conseils acrobatiques : Maxime Pervakov.
Réalisation décor : Étienne Bousquet.
Réalisation lustres : Hélène Molliens, Vincent Mignot.

Artistes de cirque
Marie Molliens : fil, cadre aérien, main à main.
Katel Le Brenn : équilibres contorsion.
Bruno Lussier : équilibre sur chaises, main à main.
Julien Scholl : mât chinois, acrobatie, portés.
Luca Forte : équilibre, acrobatie, voltige.
Jan Oving : jonglage, portés.
Vincent Molliens : cadre aérien, corde volante.
Vincent Mignot : magie.

Comédiens
Hélène Molliens : comédienne, régie lumière.
Fanny Molliens : comédienne.
Joseph Molliens : comédien.
Ulysse : chien.
Fando : chien.
Dario : dindon.

Musiciens
Alain Poisot : violon.
Benoit Keller : contrebasse, guitare .
Christian Millanvois : batterie, percussions.
Jacky Lignon : accordéon, guitare, voix.

Régisseurs
Pascal Lelièvre ou Arnaud Gallée : régie son.
Bernard Bonin: régie lumiere et chapiteau.

Spectacle du 14 septembre au 7 octobre 2011.
Tout public à partir de 8 ans. Durée : 2 h avec entracte.
Du mardi au samedi à 20 h 30. Dimanche à 17 h.
Chapiteau Parc de Bercy, Paris 12e, 06 31 89 19 41.
www.rasposo.net

Tournée à suivre...

Annonce
Mardi 13 Septembre 2011

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024