La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Théâtre

Les Petits Poisons de la belle vie d'Isabelle... Saison 3 !

"Petits Poisons", Théâtre de l'Archipel, Paris

Mutine, espiègle, sérieuse, attachante... toujours spontanée... mais surtout terriblement talentueuse... De sauts de mots en seau de maux, Isabelle Lauriou nous entraîne, dans son spectacle "Petits Poisons et autres soucis momentanés", dans une valse à mille temps, à mille attentes... de ces attentes qui tissent l'écriture de nos vies, entre prose et poésie... Un "seul en scène" plein d'élégance, d'humour subtil, de dérision, d'humanité... et irrésistiblement féminin.



© Éric Bénard.
© Éric Bénard.
L’idée d’écrire "Petits Poisons" est née d’un incident survenu dans une gare et que chacun d'entre-nous a sans doute pu vivre un jour ou l'autre. Notre belle Isabelle attendant avec la patience qu'il se doit dans ces lieux son train, voici que deux valises à roulettes prennent le trajet d'une route non défini par de blanches marques mais sur laquelle, en toute innocence, posés sont ses pieds. Ce qui devait arriver... arriva ! Ses menus et féminins petons furent écrasés sur le champ. De cet outrage, bien que non prémédité, la belle attendit quelques politesses en forme d'excuses, ainsi qu'il sied entre gens de bonnes compagnies et normalement éduqués. Point celles-ci ne vinrent et, à cette heure, l'attente d'Isabelle n'est point encore récompensée !

De cette petite histoire est né "Petits poisons", un constat sur le monde d’aujourd’hui dans lequel chacun se reconnaîtra à un moment ou à un autre. Un monde où l'attente - de l'autre, d'un évènement, d'une espérance, ou plus simplement d'un train, de son tour, etc. - est souvent notre lot quotidien. De cela, elle fait le fil rouge de "Petits Poisons" mais explore aussi l'univers des gares, les contraintes de la crise, les paradoxes de l'Humanitaire et le coût des retards des "RV dans un café".

De sa plume affutée, moderne et poétique à la fois, elle compose la partition d'une valse à mille temps, à mille attentes... de ces attentes qui tissent l'écriture de nos vies, entre prose et poésie... Avec un rythme soutenue de mots en maux, son phrasé cadencé et la subtilité de ses textes font honneur à un Devos ou font penser, dans la pertinence de son humour, à l'audace voire l'insolence d'un Desproges. Une nouvelle occasion donc de découvrir ou revoir ces "Petits poisons" et de rencontrer une jeune et talentueuse auteure doublée d'une remarquable comédienne...

Pour 2015 et le Festival "Nous n'irons pas à Avignon", c'est une troisième saison que nous propose Isabelle avec des nouveaux textes, nouveaux sketchs, mais même trame... Ce temps qui passe et les petits poisons du quotidien... sous toutes leurs formes. Drôles, un peu moins, piquants ou légers, ça dépend... du temps ! Et surtout de la météo.

"Petits Poisons et autres soucis momentanés"

© DR.
© DR.
Texte : Isabelle Lauriou.
Interprétation : Isabelle Lauriou.
Direction d'acteur : Marie Giraud.
Comptines (Conception textes et chansons additionnelles) : Brigitte Jacquot, avec Camille et Simon Durand.
Collaboration spectacle & tournée : Marie-Hélène Aubert.

11 et 12 juillet 2015 à 16 h.
Festival "Nous n'irons pas à Avignon".
Gare au Théâtre, 13, rue Pierre Sémard, Vitry-sur-Seine (94), 01 55 53 22 22.
>> gareautheatre.com

Du 21 septembre au 20 octobre 2013.
Tous les samedis et dimanches à 15 h 30.
Théâtre de l'Archipel, salle rouge, Paris 9e, 01 48 00 04 05.
>> larchipel.net

Gil Chauveau
Lundi 2 Septembre 2013

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter | Avignon 2025












À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024