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Festivals

Traverse ! Deuxième édition maintenue en version adaptée et itinérante

La seconde édition du festival Traverse ! était en suspens depuis avril, comme bon nombre d'autres événements culturels estivaux, à cause de l'épidémie de Covid19. Devant se tenir du 1er au 7 juin 2020, elle aura finalement lieu du 24 au 29 août ! Évènement créé à l'initiative de la compagnie La Volige (Nicolas Bonneau), ce festival itinérant des arts de la parole en Haut Val de Sèvres (79) proposera un ou deux spectacles chaque soir dans un lieu différent…



"Histoires de bien se faire peur", Muriel Revollon © Ludovic Mauriat.
"Histoires de bien se faire peur", Muriel Revollon © Ludovic Mauriat.
Et c'est plus d'une dizaine de communes qui accueilleront, à différents horaires, les artistes programmés. Ceux initialement prévus qui ne pourront intégrer cette nouvelle formule de Traverse ! seront invités dans la programmation de l'édition 2021. Dans le cadre de cette itinérance, on pourra également se réunir autour de la cantine mobile où il sera possible de manger un morceau et boire un verre en attendant la tombée de la nuit, pour recréer la convivialité du village chapiteau.

Autres rendez-vous au programme : des impromptus pour retrouver l'esprit des Transversales : chanson, Minute Philo, Portrait d'Habitant, etc. Deux rencontres familiales les mercredi et samedi après-midi, là aussi en extérieur et deux Midis chez l'habitant pour 10 spectateurs (ou plus selon les contraintes qui seront à appliquer à ces dates). De belles occasions pour partager à nouveau des émotions communes, où il est essentiel de continuer à faire vivre le territoire et de fabriquer de nouveaux outils culturels.

Les spectacles à découvrir :
"Nos Vies", une rencontre théâtrale improvisée entre le public et Igor Potoczny qui se propose de mettre en valeur des souvenirs livrés par le public.
"Toutes les choses géniales" par le Théâtre du Prisme. "La liste a commencé après sa première tentative. La liste de tout ce qui est génial dans le monde. Tout ce qui vaut la peine de vivre."
"Import Export", Marien Guillé, Cie Kokkino. Sur le chemin vers ses racines, de la Provence au Rajasthan, de Marseille à Jaipur… Récit d'un voyage en Inde.
"Juste une trace", Amélie Armao, Théâtre de l'Imprévu.
"Midi chez l'habitant/deux filles en goguettes", Camille Kerdellant et Rozenn Fournier (KF association). Impromptu, lectures et confidences.

"Nos Vies", Igor Potoczny © F. Lesquelen.
"Nos Vies", Igor Potoczny © F. Lesquelen.
Michèle Bouhet et Jean-Jacques Epron lisent "Paroles de Villages en Nouvelle Aquitaine", Geste Édition.
"Ma famille", Camille Kerdellant et Rozenn Fournier. Tragi-comédie contemporaine sur les liens familiaux, pièce de Carlos Liscano.
"Midi chez l'habitant/L'arroseur arrosé", Nicolas Bonneau, conteur et directeur artistique du festival, raconte l'envers du décor de ses créations à grands coups d’histoires et de collectage…
"Happy Mâle", Théâtre au corps. Histoire d'une rencontre d'une femme et d'un homme qui questionnent les clichés et les stéréotypes liés à la domination masculine…
Laura Cahen, concert.
"Un peu de mal de nous", Guy Lavigerie, Cie J'irai marcher sur les toits. À partir de quatre contes de Guy de Maupassant.
"Histoire de bien se faire peur", Muriel Revollon, Cie Ziri Ziri. Muriel revisite avec humour et appétit des contes classiques que l'on redécouvre en famille.
"Je me souviens", Jérôme Rouger, Cie La Martingale. À lui tout seul, il est tout un village, toute une humanité et, quel que soit son âge, chacun s'y reconnaît, même le plus citadin d’entre nous.
>> Programme détaillé.

Traverse ! Édition 2020

"Je me souviens", Jérôme Rouger © Thibaut Brière.
"Je me souviens", Jérôme Rouger © Thibaut Brière.
24 au 29 août 2020.
Lieux des spectacles :
Le Prieuré, Azay-le-Brûlé ;
Fief Vincet, à Cherveux ;
La Mare des Antes, à Bougon ;
Le Lavoir des Genêts, à Saint-Martin de Saint-Maixent ;
Le Moulin de Marcusson, à Augé ;
Fédération des Chasseurs des Deux-Sèvres, à La Crèche ;
La Collinière, Exireuil ;
Bords de Sèvre, derrière le Parc Chaigneau, à Saint-Maixent l'École ;
Les Fontenelles, à Romans ;
Impasse de la Berlière, à Nanteuil ;
Théâtre de plein air, Pamproux.

En cas de mauvais temps, le lieu de repli prévu est la Salle de l'Hélianthe, 21 Route de Mougon, 79260 La Crèche.

Billeterie sur Internet >> festival-traverse.fr
Point de vente à l'Office de Tourisme Haut Val de Sèvre à Saint-Maixent l'École - 05 49 05 54 05
Guichet nomade : la billetterie ouvre sur place 45 minutes avant le spectacle.

Gil Chauveau
Lundi 17 Août 2020

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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023