La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Festivals

XXIe édition du festival NAVA… Nouveaux auteurs dans la vallée de l'Aude

À partir d'aujourd'hui et jusqu'au 1er août, NAVA va investir différents lieux de spectacles de la ville de Limoux, capitale occitane de la Blanquette, ainsi que le site de l'ancienne cathédrale d'Alet-les-Bains, avec des lectures de pièces d'auteurs vivants et des spectacles déjà montés, produits et ayant acquis une certaine notoriété.



Maxime d’Aboville dans "Je ne suis pas Michel Bouquet" © Victor Tonelli.
Maxime d’Aboville dans "Je ne suis pas Michel Bouquet" © Victor Tonelli.
Créé en 1999, ce festival de théâtre avait à l'origine pour vocation de présenter des pièces inédites présentées sous forme de lecture-spectacle. Il fut alors nommé Festival des Nouveaux Auteurs dans la Vallée de l'Aude. Au bout de vingt ans, constat fut fait que les choses avaient changé. Le public avait vieilli, ses rangs se sont égaillés et la formule de la lecture-spectacle, qui était en France neuve et originale à l'époque, s'est répandue et propagée partout, remplaçant même parfois des productions jugées trop coûteuses.

Alors, Jean-Marie Besset, directeur artistique (Badock Théâtre), et son équipe se sont employés à redynamiser un festival qui avait fait ses preuves, bien ancré dans la vallée de l'Aude et ayant bien rempli nombre de ses missions, dont celles de laboratoire et de test pour des œuvres originales ou adaptées pour la première fois en français ou au théâtre.

Ce fut une rampe de lancement pour de nombreuses productions à venir, servant à l'assemblage d'équipes propices à l'éclosion d'aventures nationales, trouvant là un premier jugement, tant critique (presse et médias régionaux et nationaux, blogs) que professionnel (directeurs de théâtre et de festivals, programmateurs, diffuseurs)… et public bien sûr, autour d'une coupe de Blanquette de Limoux. Mais depuis deux ans, le NAVA a été renouvelé.

Béatrice Agenin et Arnaud Denis dans "Marie des poules" © DR.
Béatrice Agenin et Arnaud Denis dans "Marie des poules" © DR.
Ainsi, les lieux de spectacles ont été multipliés dans la Ville de Limoux (Institut des Arts du Masque, Musée Marie Petiet, Cinéma Élysée, Château de Flandry, etc.). Le réseau associatif (Cinem'Aude, Ciné-Club, Assemblée des Femmes, Limoux Accueille, Lion's Club, Rotary Club, etc.) et celui des agents locaux qui se consacrent au théâtre (Conservatoire à Rayonnement Départemental de Carcassonne Agglo, ATP de l'Aude, Théâtre dans les Vignes, Compagnies d'amateurs, bénévoles…) ont été sollicités pour participer plus activement à la manifestation, et se l'approprier.

Le renouvellement est passé également par un panachage du programme avec, à la fois, des spectacles d'auteurs vivants, certes, mais aussi des spectacles déjà montés, produits, ayant été représentés et ayant connu un premier succès. Ces accueils de spectacles existants pourront jouer un rôle moteur sur le principe : "J'ai aimé ce spectacle, je vais donc risquer de découvrir un texte en lecture-spectacle". Enfin, pour que les spectateurs venus passer 48 heures à Limoux bénéficient d'un large éventail d'activités au cours de la journée, en plus du spectacle du soir, ils pourront assister à une table ronde sur un thème des œuvres du festival, à une projection au cinéma L'Élysée, un cabaret ou à une lecture. Et une possibilité de restauration sur place est proposée après le spectacle du soir.

XXIe Festival NAVA
Du 13 juillet au 1er août 2020.
Direction artistique : Jean-Marie Besset.
Pour le Badock Théâtre, Limoux.
Renseignements : 04 68 20 83 51.
>> festival-nava.com

Jeudi 23 et samedi 25 juillet.
21 h 30 à Alet-les-Bains/Site de l'ancienne cathédrale d'Alet.
"Je ne suis pas Michel Bouquet" de Michel Bouquet d'après "Les Joueurs", entretiens avec Charles Berling (Grasset).
Avec Maxime d’Aboville.

Vendredi 24 et dimanche 26 juillet.
21 h 30 au Château de Flandry, Limoux.
Lecture-spectacle "Au pied de la Montagne Noire" de Régis de Martrin-Donos.
Mise en espace de l’auteur.
Avec : Anne Benoît, Valentin de Carbonnières (distribution en cours, deux autres acteurs).

Mercredi 29 juillet.
21 h 30 au Château de Flandry, Limoux.
"Mister Paul/Les Limouxins #1" de et avec Jean-Marie Besset.

Jeudi 30 juillet.
21 h 30 au Château de Flandry, Limoux.
"L'effort d'être spectateur" de et avec Pierre Notte.

Vendredi 31 juillet.
21 h 30 au Château de Flandry, Limoux.
Lecture-spectacle "Odette libre/Les Limouxins #2" de Jean-Marie Besset.
Avec Fernanda Barth.

Samedi 1er août
21 h 30 au Château de Flandry, Limoux.
"Marie des poules - gouvernante chez George Sand" de Gérard Savoisien.
Avec : Béatrice Agenin et Arnaud Denis.
Mise en scène : Arnaud Denis.

>> Programme complet.

Gil Chauveau
Jeudi 23 Juillet 2020

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter







À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023